Cloud : oui, GCP annule les frais de rapatriement des données, mais…

Le cloud public de Google ne facture plus la récupération des données lorsqu’un client lui signifie qu’il veut quitter la plateforme. Mais la mesure serait plus symbolique qu’utile.

GCP, le cloud public de Google, annule les frais de rapatriements des données qu’il héberge lorsqu’un client lui signale qu’il souhaite quitter sa plateforme. D’ordinaire, en cloud public, tout trafic sortant, dit « egress », est facturé à la quantité de données téléchargée, que ce soit juste pour les consulter sur site ou les transférer vers une application située ailleurs que dans ce cloud. La récupération des données entre encore dans cette catégorie chez AWS et Azure. Mais ce n’est plus le cas chez GCP.

« Une fois que vous aurez complété le formulaire de départ de GCP, nos équipes support évalueront votre requête et vous notifieront quand vous pourrez commencer la migration de toutes vos données gratuitement (…) Vous aurez alors 60 jours pour extraire vos données de Google Cloud », indique une notice mise en ligne cette semaine.

En vérité, GCP se conforme ici à une mesure votée en Europe l’été dernier dans le cadre du Data Act, qui oblige les fournisseurs de cloud à favoriser la migration des données, notamment quand celle-ci est contrainte par des « clauses contractuelles abusives imposées unilatéralement. »

Une portée limitée

Pour autant le champ d’action de cette migration gratuite est limité, comme le relève sur LinkedIn François Denis, Directeur Conseil Cloud pour l’ESN Wenvision : « Notons qu’il n’est pas question de supprimer les coûts qui s’appliquent lorsque l’on transfère des données hors de Google Cloud dans le cadre d’un usage classique (…) Il s’agit de la suppression des coûts de transfert dans le cas où le client souhaite totalement quitter Google Cloud, pour les données hébergées dans certains services (BigQuery, Cloud Bigtable, Cloud SQL, Cloud Storage, Datastore, Filestore, Spanner, et Persistent Disk), pour les clients ayant souscrit aux services réseaux de niveau premium ; et l’offre est soumise à la validation du support de Google », tempère-t-il.

Selon lui, même si l’offre peut paraître suffisamment avant-gardiste pour qu’AWS et Azure adoptent bientôt une posture similaire, peu de clients pourraient in fine en profiter : « La durée de 60 jours de migration dans le cadre d’une infrastructure de taille raisonnable est réellement très courte (…) Et dans le cadre d’un projet de sortie d’un cloud, les coûts les plus importants ne sont pas ceux de l’egress réseau, mais plutôt les coûts liés à la migration en elle-même : gestes techniques, planification, mais aussi changement organisationnel et formation des collaborateurs au nouvel environnement. »

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