Cet article fait partie de notre guide: Prism : un scandale aux vastes retombées

Microsoft dément accorder tout blanc-seing aux gouvernements

S’appuyant sur des documents secrets, Le Guardian affirme que Microsoft coopère avec la NSA, notamment en lui ouvrant les vannes d’Outlook.com et l’accès à l’interception d’appels vidéo Skype. Microsoft assure se conformer aux règles applicables et ne pas donner d’accès libre ou direct à SkyDrive, Outlook.com, Skype «ou tout autre» de ses produits.

Patiemment, mais régulièrement, le Guardian continue les révélations sur le programme Prism de la NSA, à partir de documents fournis par Edward Snowden. Ce jeudi 11 juillet, le quotidien britannique a ainsi affirmé que «Microsoft a aidé la NSA à contourner son chiffrement pour répondre à des préoccupations portant sur la capacité de l’agence à intercepter des conversations Web sur le portail Outlook.com; l’agence disposait déjà d’un accès aux courriers électroniques d’Outlook.com et de Hotmail avant leur chiffrement.» Mais ce n’est pas tout. Plus loin, le quotidien affirme que l’éditeur a travaillé cette année «avec le FBI pour fournir à la NSA un accès plus simple, via Prism à son service de stockage Cloud SkyDrive.» Le programme de l’agence serait en outre en mesure d’intercepter les appels vidéo passés avec Skype.

Microsoft n’a pas manqué de réagir rapidement aux affirmations de nos confrères britanniques. Dans un communiqué, l’éditeur assure prendre «très au sérieux» ses engagements à l’égard de ses clients ainsi que la conformité avec les lois applicables. Ainsi, il affirme «ne fournir des données de clients qu’en réponse à des processus judiciaires» et que «notre équipe conformité réglementaire examine chaque demande très attentivement et rejette celles» qui ne lui apparaissent pas «valides.» Surtout, l’éditeur dément fournir quelque blanc-seing que ce soit à quel que gouvernement que ce soit, ni d’accès direct à SkyDrive, Outlook.com, Skype «ou tout autre produit Microsoft.»

Las, une cour secrète, instaurée par la loi Fisa sur le renseignement, à l’issue du 11 septembre 2001, peut émettre des ordres d’interception au périmètre très étendu, à compter que la NSA estime à plus de 51 % que la cible n’est pas américaine ou pas sur son sol à ce moment-là, explique Le Guardian.

Mais Le Guardian pointe également des efforts de coopération entre la NSA et le FBI. Une agence dont CNet révélait en mai 2012 qu’elle poussait discrètement ses pions pour obtenir des portes dérobées qui lui permettraient d’intercepter ou d’écouter des échanges en ligne sur des services populaires de réseau social, de messagerie instantanée, de voix sur IP, ou encore de messagerie Web.

Dans une réponse à nos confrères, le porte-parole du directeur du renseignement outre-Atlantique, et celle de la NSA, ont indiqué que leur article ne faisait que décrire «les efforts d’une entreprise américaine pour se conformer à des impératifs réglementaires.»

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