Truffle 100 France : l’écart se creuse entre les petits et les grands éditeurs

La 8e édition du classement Truffle des éditeurs en France révèle une disparité entre les grands éditeurs et plus petits qui peinent à trouver leur rythme. Dassault Systèmes pèse plus de 33% du CA total généré par ces 100 éditeurs.

Les gros devant, les petits loin derrière. C’est la photo de famille des éditeurs français en 2011, prise par la 8e édition du Truffle 100 France, un observatoire des 100 premiers éditeurs hexagonaux réalisé par Truffle Capital et le cabinet d’analyste CXP. Une photo de famille qui révèle encore un fossé entre les grands éditeurs du secteur et des plus petits qui, tout en se maintenant, peinent à trouver leur rythme.

Reste un premier constat positif : les éditeurs français ont bravé la crise. Le chiffre d’affaires cumulé des 100 éditeurs de tête en France à progresser de 10% pour s’établit à 7,7 milliards d’euros, contre 6,6 milliards d’euros en 2010. Le «retour de la croissance à deux chiffres, après trois années plus délicates de 2007 à 2009», souligne Bernard-Louis Roques, co-fondateur et directeur général de Truffle Capital, dans son éditorial. Deux années certes marquées par le tassement de sortie de crise, dynamisée par une croissance de 16% en 2010, comme le soulignait à l’époque le co-fondateur. Le chiffre d’affaires «Edition» pur s’établit à 5,2 milliards d’euros contre 4,7 milliards d’euros un an plus tôt.

Une bonne performance du secteur et ses entreprises innovantes, qui se voit également étayé par une hausse de la rentabilité. Le taux de profitabilité en 2011 a atteint 10%, en hausse de 3,6 points en un. Selon les chiffres du Truffle 100, les entreprises du secteur sont parvenues, du moins globalement, à retrouver un niveau de rentabilité d’avant-crise, post 2008. Un retour toutefois encore long, si on en juge les 11,7% des années 2006 et 2007.

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Pourtant cette santé, plutôt prometteuse de l’édition logicielle en France reste encore marquée par «une répartition inégales du chiffre d’affaires», note Bernard-Louis Roques, pointant du doigt un marché élastique, qui s’étire par le haut, mais reste presque «collé» par le bas. L’essentiel du CA reste encore concentré dans les mains des plus gros. Chiffre à l’appui : en 2011, 75% du CA total ont été généré par les 20 premiers du classements des 100 éditeurs. 64% sot le fruits des 10 premiers et 54% des 5 premiers.
Truffle signale également un écart croissant en le 50e et le 100e éditeurs : 19,3 millions d’euros pour le premier contre 7,3 millions d’euros pour le dernier. En 2010, ces mêmes éditeurs pointaient à 15,3 millions d’euros et 7 millions d’euros. L’écart se creuse ainsi inévitablement et au profit des plus lourds. Let sur ce terrain, c’est Dassault Systèmes qui reste le °1. L’éditeur a généré 33,6% des revenus , avec un CA de 1,8 milliards d’euros. Bien loin derrière, on retrouve Murex avec un CA de 318 millions d’euros, puis Sopra à 275 millions d’euros et Cegid à 232 millions d’euros (lire le classement complet sur www.truffle100.fr).


« Les éditeurs de logiciels restent les bons élèves de l’innovation, créateurs d’emplois et de valeur ajoutée, tout en étant des contribuables significatifs. Pourtant ils ne sont pas encore élevés au rang de «priorité industrielle », souligne Bernard-Louis Roques, pointant le doigt en direction des mesures gouvernementales. Il évoque notamment dans son éditorial les demandes des entreprises dans Small Business Act à la française, qui viendrait donner de la visibilité aux PME, et aux petites entreprises, qui forment le terreau fertile de l’industrie IT en France. «Les éditeurs commencent à craindre une raréfaction, voire une pénurie du financement, avec des craintes de rabotages du Crédit Impôt Recherche (CIR) et des Fonds Commun de Placement dans l’Innovation (FCPI)», ajoute-t-il plus loin, dans ce même éditorial.

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