Assises du numérique : 29 propositions venues d'Amérique

Rassemblés à l’initiative d’Olivier Ezratty, organisations de promotion de l’entrepreunariat et spécialistes du secteur proposent un plan de relance pour faire émerger des champions des TIC à la française. Un programme qui s’inspire largement d'expériences observées aux Etats-Unis.

Visiblement déçu par le contenu du programme de réflexion proposé au lancement des Assises du numérique début juin dernier, Olivier Ezratty - l'ex directeur marketing puis évangéliste plate-forme en chef de Microsoft France, aujourd'hui reconverti consultant pour les jeunes pousses du secteur IT – a décidé de faire ses propres propositions. Amendées par quelques spécialistes et soutenues par Cyber-Elles, l’Echangeur PME, l’IE Club et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, elles sont au nombre de 29, visant à favoriser le développement d’un entrepreneuriat IT français… à la sauce américaine. La plupart des axes choisis trouvent en effet leur source dans la réussite des grandes et petites entreprises informatique d’outre-atlantique.

Principale critique adressée au projet d’Eric Besson, le secrétaire d'état en charge de l'économie numérique : Les 27 pistes publiées en amont des Assises « sont très axées sur le marché intérieur français, les télécoms, les usages et les contenus. Alors que l’industrie des TIC est encore une industrie d’offre plus que de demande. »
De fait, difficile en effet de voir dans les stratégies industrielles des gouvernements qui se sont succédés depuis l’émergence d’Internet une quelconque impulsion qui favoriserait la création d’un Google à la française, contrairement à ce qui s'est passé dans les années 70 ou des investissements massifs avaient permis la réussite d’Airbus ou d'Ariane.


Ce n’est toutefois pas vers ce modèle de développement - jugé trop centré sur des produits complexes à haute valeur ajoutée - que se tourne le document dans son analyse des déficiences hexagonales, mais plutôt vers le modèle américain avec ses campus intégrés, sa Silicon Valley, ses investisseurs à risque et sa R&D plus en phase avec l’idée d’innovations rapidement appliquées au plus grand nombre.
En résulte un catalogue de 29 propositions rassemblées en six grands chapitres : Le développement de l’entrepreneuriat chez les jeunes ; l’encouragement à la prise de risque ; l’augmentation des sources de financement ; le développement des TIC à l’international ; l’amélioration de la « chaîne alimentaire » des start ups ; enfin la mise en place d’un environnement médiatique favorable.

Véritable révolution culturelle, le programme proposé contrariera certainement la recherche française, qui vient de se battre pour conserver dans son giron les NTIC, mais réjouira tout aussi certainement Eric Besson. Très peu d’interventions de l’Etat ou des bailleurs de fonds publics sont invoqués. En guise d’aide, les promoteurs des propositions se contenteraient de mesures fiscales incitatives pour mieux drainer des capitaux privés. Du petit lait pour un secrétaire d’Etat à l’économie numérique qui avait précisé dès leur lancement, que les Assises du numérique n’avaient pas vocation à être financées par l’Etat.

Les 29 propositions au format PDF

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