A Davos, Eric Schmidt avertit des risques que fait peser l’IT sur l’emploi

Le Pdg de Google a tiré, à son tour, la sonnette d’alarme sur les risques que l’automatisation croissante de l’IT fait peser sur l’emploi.

« Le course se joue entre les ordinateurs et les hommes. Et les hommes doivent gagner. Je suis clairement de ce côté. Dans ce combat, il est très important que nous trouvions ce pour quoi les hommes sont réellement doués. » C’est ainsi qu’Eric Schmidt est intervenu à l’occasion du forum économique de Davos. Nos confrères du Financial Times, qui rapportent (http://www.ft.com/intl/cms/s/0/206bb2e2-847f-11e3-b72e-00144feab7de.html?ftcamp=published_links%2Frss%2Fcompanies_technology%2Ffeed%2F%2Fproduct&siteedition=intl#axzz2rK7dmVst) ces propos, soulignent au passage que le patron de Google emboîte ainsi le pas à quelques économistes inquiets du fait que la diffusion croissante des technologies de l’information « commence à avoir un impact plus profond que les précédentes périodes de changement technologique, et pourrait avoir un impact plus durable sur les niveaux d’emploi. »

Et Eric Schmidt d’évoquer des études montrant que « les emplois de classe moyenne nécessitant un niveau de compétence relativement élevé sont en phase d’automatisation », soulignant au passage que les nouvelles technologies créent « de nombreux emplois à temps partiel et une croissance dans les industries des soins et de la création, mais le problème est que les emplois de la classe moyenne sont remplacés par des emplois de service. » 

Pour Eric Schmidt, les gouvernements doivent encourager le développement des entreprises à croissance rapide pour contrer cette tendance et créer de nouveaux emplois, tout en investissant dans leurs systèmes éducatifs pour améliorer les niveaux de compétences des citoyens ainsi que leurs connaissances. 

Déjà d’autres avertissements

Le Pdg de Google n’est pas le premier à évoquer les risques que fait peser l’IT sur l’emploi. A l’occasion de CA World 2011, Dave Dobson, vice-président exécutif de CA Technologies le reconnaissait volontiers : « oui, l’IT s’industrialise elle-même. Nous sommes en train de diviser des briques en composants fonctionnels comme sur une chaîne d’assemblage. » Un parallèle qu’il avait utilisé lors de son allocution en ouverture de l’événement. Pour lui, « l’industrie IT est à un point d’inflexion », au coeur d’une transformation qui devrait durer de 15 à 20 ans. 

A l’automne 2012, c’est Stéphanie Overby, pour nos confrères de CIO, qui s’intéressait à une start-up britannique, Blue Prism. Celle-ci produit un kit de développement visant à permettre aux utilisateurs métiers de créer des robots logiciels pour automatiser les processus métiers. Un « tueur d’offshore » pour James R. Slaby, du cabinet HfS Research. 

Et début 2013, TK Kurien, Pdg de Wipro, analyse simplement la situation : « ce que vous avez vu en termes de gains de productivité dans les activités manufacturières est en train d’arriver aux services. » Et comme le relevait Vijay Sivaram, directeur de recrutement chez Ikya Human Capital Solutions, « le test logiciel, qui était traditionnellement réalisé manuellement, est passé aux processus automatisés. TCS, Infosys, Wipro ou encore Cognizant ont bien compris l’importance du phénomène en développant de la propriété intellectuelle autour de composants réutilisables. 
TK Kurien faisait alors un parallèle avec l’industrie américaine qui faisait vivre environ 85 millions de personnes dans les années 1970, contre 17 millions désormais. Pour lui, le transfert de main d’oeuvre vers les pays à bas coût n’explique pas tout : les gains de productivité se sont faits au détriment de l’emploi. 

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