Cybersécurité : Guillaume Poupard croit en un tissu économique dense

Evoquant le sujet d’une politique industrielle de la cybersécurité en ouverture des Assises de la Sécurité, le directeur général de l’Anssi a indiqué croire en une coopération entre grands groupes et acteurs plus modestes.

Régulièrement évoquée depuis plusieurs années, la question de la politique industrielle de cybersécurité apparaît comme une priorité pour Guillaume Poupart, nouveau directeur général de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Lors de son allocution, en ouverture des Assises de la sécurité, qui se déroulent actuellement à Monaco, Guillaume Poupart l’a ainsi présentée comme un « enjeu de souveraineté, mais également une opportunité ». Comme il le rappelle d’ailleurs, celle-ci figure en bonne place dans les priorités industrielles présentées par Bercy en juin dernier. Et ce n’est pas vraiment une surprise, si l’on en croît le patron de l’Anssi qui, avec une pointe d’humour, fait référence au piratage dont le ministère a été victime début 2011 : « la sécurité, ça leur parle. » Mais les fonctionnaires de Bercy n’en sont pas moins attentifs aux opportunités économiques et un groupe de travail a déjà commencé à réfléchir à quatre axes, dont l’un qui semble particulièrement clé : « l’accroissement de la demande. »

De fait, alors que le secteur français de la cybersécurité fait l’objet d’une consolidation en cours depuis plusieurs années, Guillaume Poupard réfute la menace d’un assèchement du marché par ces champions : « la question est d’abord de remplir la mare, et donc de stimuler la demande. » Pour le patron de l’Anssi, les PME locales de la cybersécurité ont d’ailleurs à gagner des grands groupes du secteur, notamment pour se développer à l’exportation en profitant de leurs efforts commerciaux. Car, si l’écosystème est « déjà dense », avec des « PME innovantes dotées de très bonnes idées et de très bons ingénieurs », celles-ci souffrent parfois de défauts de communication. Dès lors, pour Guillaume Poupard, la question porte surtout sur « l’organisation de l’écosystème », avec l’impératif de « faciliter l’accès au marché domestique » mais aussi européen et au-delà : « l’image des produits français est excellente mais on ne l’exploite pas assez. »

Reste la question de l’identification de la nationalité réelle de certains acteurs, à commencer par celle de Vupen, soulevée par l’un de nos confrères à l’occasion de la conférence de presse donnée par Guillaume Poupard. Le Français vend des exploits de vulnérabilités, et notamment à la NSA : « Je ne vais pas épiloguer. Ils sont tous près de la ligne rouge. J’espère seulement qu’ils resteront du bon côté. » Pour autant, selon le directeur général de l’Anssi, la question de nationalité française de Vupen est « en train de se résoudre toute seule ».

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