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Cloudera – Hortonworks : la fusion est désormais officielle

Comme prévu, la fusion des deux pure-players du monde Hadoop a été officialisée en ce début 2019. Le nouveau Cloudera pèse 720 millions de dollars et mise sur une plateforme cloud intégrée.

Cela fut l’un des rapprochements les plus structurants en 2018 dans l’open source et le Big Data : les deux piliers du monde Hadoop, Cloudera et Hortonworks, ont désormais officialisé leur fusion en ce début 2019. Suite à ce rachat, Hortonworks est aujourd’hui fondu dans Cloudera pour donner une nouvelle entité qui conserve le nom de Cloudera. « Un nouveau chapitre s’ouvre » pour Cloudera, brandit Tom Reilly, le CEO du groupe. Coût estimé de l’opération : 5,2 milliards de dollars.

Cette fusion des deux ex-rivaux marque certes un tournant dans la sphère des logiciels d’infrastructure pour le Big Data. Ces deux sociétés formaient les symboles et les pionniers d’une ère Hadoop, avec des modèles différents toutefois. Mais depuis, la seule expertise  Hadoop, alors que les data lake trouvent leur place dans les entreprises, semble ne plus avoir la même valeur. Le seul terme Hadoop a disparu des discours marketing. Hadoop Summit est devenu DataWorks. Le discours se retrouve désormais centré sur les usages, et moins sur la technologie.

A eux deux, Cloudera et Hortonworks pensent ainsi pouvoir faire front commun pour apporter une vision unie et délivrer une technologie, elle aussi unifiée, et pour répondre aux desiderata des entreprises. « Les entreprises sont plus ou moins avancées dans leur stratégie data. Les  cas d’usage sont très variés », avait d’ailleurs rappelé Romain Picard, vice-président France et Europe du Sud de Cloudera, à la rédaction. Mais « l’industrialisation des projets n’y est pas toujours très simple », avait-il ajouté.

Unis dans le cloud

Cette unification se traduira d’abord par une réunion des socles Hadoop des deux sociétés (Hortonworks Data Platform et Cloudera Enterprise Data Hub) dans une version Unity. Pendant les trois prochaines années, le support de ces deux solutions  sera maintenu, s’est engagé Cloudera. Cette réunification a d’ailleurs soulevé certaines interrogations chez les clients Hortonworks qui avaient fait le choix de l’approche 100 % open source, comme nous l’avait indiqué Tarek Izemrane, Big Data Solution Architect & IT Manager chez Umanis, une société de conseils dans les architectures de données.

Mais c'est ce que le nouveau Cloudera souhaite mettre en œuvre auprès des entreprises : montrer  ces synergies dans le cloud au sein d’une plateforme intégrée nommée Entreprise Data Cloud, dont la vocation est de favoriser justement l’industrialisation des projets, dans des environnements hybride et multi-cloud. AWS, Google, Azure, IBM et Oracle sont les plateformes supportées.

Cette plateforme doit être la synthèse des technologies des deux ex-rivaux et couvrir donc les cas d’usages où l’exploitation des données a un sens. De « l’Edge à l’AI », résume ainsi Cloudera. Outre l’approche technologique, la réunion de Cloudera et d’Hortonworks devrait également simplifier la tâche des partenaires, souvent communs aux deux entités.  

Avec Hortonworks, Cloudera pèse aujourd’hui 720 millions de dollars et compte plus de 2 500 clients. Et Tom Reilly compte bien s’appuyer sur cette fusion pour générer « plus de cash » qu’à lui seul sur le marché.  Il estime également à 125 millions de dollars les économies réalisées suite à la mutualisation des ressources.

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