Big Data : Cloudera désormais dirigé par un ex d’Hortonworks spécialiste des fusions

Cloudera a enfin trouvé un PDG. Ce sera l’ex-patron d’Hortonworks, éditeur avec qui il avait fusionné en 2019. Vu le profil du dirigeant, les analystes envisagent une nouvelle opération financière, comme un rapprochement avec IBM ou Microsoft.

Le nouveau PDG de Cloudera, dont la nomination a été rendue publique cette semaine, est donc Rob Bearden – l’ancien PDG d’Hortonworks, éditeur qui avait fusionné avec Cloudera en janvier 2019.

Depuis juillet, Cloudera était dirigé de manière transitoire par Marty Cole qui avait pris le poste après le départ de l’ancien PDG officiel, Tom Reilly, poussé vers la sortie suite aux mauvais résultats financiers du premier trimestre 2019.

Ironie de l’histoire, ces résultats étaient en grande partie dus à l’impact financier de la fusion de Cloudera avec son ancien rival Hortonworks.

Le rapprochement des deux éditeurs était intervenu dans un marché des technologies Hadoop en très fort ralentissement.

Pour mémoire, Hadoop est une plate-forme open source qui permet le traitement des données et leurs analyses dans un contexte Big Data. Mais sa mise en exploitation et sa maintenance sont considérées comme complexes et très gourmandes en ressources.

Parmi les acteurs de l’écosystème, d’autres ont d’ailleurs également connu quelques déboires. MapR, par exemple, a été pendant plusieurs années un des plus sérieux concurrents de Cloudera et d’Hortonworks. Exsangue, l’éditeur a dû se vendre à HPE en août 2019.

Le choix de Rob Bearden pour minimiser les turbulences

Pour Merv Adrian, analyste chez Gartner, la nomination de Rob Bearden au poste de PDG est plutôt une bonne nouvelle pour Cloudera.

« Il y a une forme de continuité. Rob Bearden n’a jamais quitté le conseil d’administration ; il a été présent tout au long de cette transition [N.D.R. : de la fusion Cloudera/Hortonworks] », constate-t-il. « Il connaît l’équipe, les produits et le marché. Cela devrait minimiser les perturbations ».

Le fait de pourvoir le poste va en tout cas réduire ce qui était perçu comme un facteur de risque par le marché, conclut l’analyste sur ce point.

Mais il reste une question : pourquoi a-t-il fallu attendre six mois pour nommer Rob Bearden ?

Il semblerait que ce ne soit pas par manque de candidats intéressés par le poste, mais plutôt que l’ancien numéro un d’Hortonworks, 52 ans, a été très occupé. Il a par exemple été brièvement PDG de Docker, le spécialiste des conteneurs, de mai à novembre 2019, pour orchestrer sa revente à Mirantis.

Cloudera : direction l’open source toute

Même si la quête d’un PDG a traîné en longueur, Cloudera n’est pas resté inactif. Au cours de 2019, la société a entamé un virage plus marqué vers l’open source – suivant ainsi une stratégie qu’Hortonworks avait adoptée avant la fusion.

Jusqu’à cette fusion, Cloudera contribuait certes à des projets open source, mais il distribuait ses produits sous licence commerciale. Avec cette nouvelle orientation, tous ses produits sont désormais open source (seul le support est commercialisé).

Durant l’année, Cloudera a également renforcé son portefeuille en rachetant un spécialiste de l’analytique Big Data, Arcadia Data.

Le point culminant de sa stratégie est intervenu en septembre avec la sortie de Cloudera Data Platform, avec une suite de fonctionnalités pour la gestion des Big Data dans le cloud.

Vers une revente ou une fusion ?

Le profil de Rob Bearden laisse également entr’apercevoir une opération financière d’envergure autour de Cloudera.

Selon Rishi Jalurian, analyste financier chez D.A. Davidson & Co., le dirigeant a en effet un profil très M&A (Fusion et Acquisitions)

En plus d’avoir été PDG d’Hortonworks lors de sa fusion avec Cloudera et de Docker lors de sa vente à Mirantis, il a également été responsable des opérations (COO) de SpringSource lors de son acquisition par VMware, et de JBoss lors de son rachat par Red Hat, rappelle le site d’informations financières SeekingAlpha.

Pour Rishi Jalurian, Cloudera pourrait intéresser des fonds de Private Equity, mais aussi – voire surtout – IBM ou Microsoft.

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