Avec un Kubernetes managé, OVH veut se montrer dans le PaaS

Et montre une offre de cloud qui affiche ses ambitions dans le PaaS après n’avoir proposé que quelques services managés, notamment de base de données.

OVH accélère officiellement dans les services cloud. Après plusieurs mois de phases de test, l’hébergeur français, spécialiste du cloud, a placé sur le marché son service de Kubernetes managé, faisant ainsi entrer le groupe de Roubaix dans la course, aux côtés de mastodontes du cloud public, tels que Google, Microsoft ou AWS. Nom du service : Managed Kubernetes Service. Et OVH entend bien agiter justement l’argument de l’alternative à ces ténors du genre, qui ont déjà largement posé leur jalon sur ce terrain.

Dans le cloud public, AWS a été l’un des derniers à sortir son offre managée avec EKS (Elastic Kubernetes Service). Le n°1 du cloud avait été précédé logiquement de Google (avec Kubernetes Engine) et Azure (Azure Kubernetes Service). Citons également l’arrivée très récente de Digital Ocean sur ce segment.

Les experts s’accordent sur le fait que le moteur d’orchestration open source constitue aujourd’hui la norme pour supporter les déploiements en containers. Pas question donc qu’OVH, dont l’empreinte mondiale est de plus en plus marquée, n’apparaisse pas sur ce radar.

Eric K’Dual,  directeur général de Skale-5, intégrateur spécialisé dans les applications dites cloud-native, se dit pourtant étonné de voir OVH arriver sur ce segment, car la société d’Octave Klava a finalement accumulé un certain retard dans la mise en place de services au-dessus de son infrastructure – là où finalement les investissements ont été concentrés : vaste maillage des datacenters dans le monde, et bon réseau mondial, confirme le responsable. « Etonnamment, je m’attendais plutôt à les voir arriver sur ce segment d’ici 6 mois à 1 an. »

En effet, OVH apparait fortement dans l’écosystème OpenStack – le groupe est souvent mis en avant lors des OpenStack Summit pour sa capacité à construire ses propres serveurs et avoir porté le framework open source à l’échelle.  Quitte à s’y être quelque peu « embourbé », note Eric K’Dual.

OVH ne proposait pour l’heure que des services de  base de données, du stockage objet et certains services liés à la gestion des logs. Un partenariat avec Cloudera et Claranet lui permet d’apparaître dans le Big Data, mais OVH n’offre là que son infrastructure. Ce qui fait dire à Eric K’Dual que le groupe, avec l’arrivée d’un Kubernetes managé, pourrait bien montrer « les débuts d’un vrai cloud ».

Une facturation « prédictible et intéressante »

Le groupe d’Octave Klaba avait déjà avancé ses pions dans Kubernetes en obtenant la précieuse certification remise par la fondation CNCF (Cloud Native Computing Foundation) – qui encadre la communauté derrière Kubernetes.  D’ailleurs, le groupe mise également sur cette proximité avec la communauté pour, dixit la société, proposer une version standard des API du socle, dans ses moutures 1.11 ou 1.12.

OVH mise également sur une tarification qu’il qualifie de « prédictible et d’intéressante ». Les prix démarrent à 22 euros par mois (ou facturé à l’heure, 0,062 €) pour la mise en place d’un cluster composé de 2 vCores et 7 Go de RAM. A cela s’ajoute du stockage persistant (0,04 €, par Go et par mois). Selon la société, « une infrastructure composée de 5 nœuds de travail pour un total de 35 Go de RAM et 10 vCores reviendra à 110 € HT/mois ».

Notons qu’un service de load balancing est également au programme et doit être accessible dès le 1er septembre 2019. Un registre privé Docker est indiqué sur le site d’OVH comme étant « bientôt disponible ».

Cette offre est aujourd’hui disponible depuis le datacenter de Gravelines, mais OVH promet un déploiement dans les prochains mois au sein des autres régions OVH dans le monde.

Pour une clientèle en place

Pourtant, Eric K’Dual ne voit pas OVH élargir considérablement sa base d’utilisateurs avec ce nouveau service. Pour lui, Kubernetes Managed Service cible plutôt les clients du groupe, « ceux qui se posent la question et qui préfèrent rester avec le même opérateur », pour mettre en place leur cluster. D’autant que selon lui, ce service ne devrait pas attirer de « grosses infrastructures », mais plutôt des « petits budgets ».  

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