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En finir avec la crainte de l'intelligence artificielle
Pour ne plus avoir peur d'être dépassé ou dépossédé par l'intelligence artificielle (IA), le dernier livre de Cécile Dejoux propose une feuille de route simple pour acquérir les compétences qui nous rendront “IA compatible”.
L'intelligence artificielle (IA) effraie, elle est perçue par beaucoup comme une menace. En automatisant de nombreuses tâches dans toutes sortes de métiers, elle pourrait supprimer des centaines de milliers d'emplois à plus ou moins brève échéance. Pire, en prenant des décisions qu'elle n'explique pas et en produisant des résultats à une vitesse que nous n'égalerons jamais, elle nous fait craindre d'être dominés par la machine…
S'emparer du sujet
Cécile Dejoux a entrepris de lutter contre ces idées dans son dernier ouvrage, Ce sera l'IA ou et moi, Comprendre l'intelligence artificielle pour ne plus en avoir peur*. Professeur des universités au Cnam, où elle dirige la chaire Learning Lab Human Change, et auteur de Mooc sur le management et sur l'IA, elle constate que l'IA est déjà partout et montre que nous pouvons nous appuyer sur elle pour décupler nos compétences et travailler avec elle pour nous augmenter.
Autrement dit, c'est à nous, scientifiques ou non, qu'il revient de nous former, de comprendre ce qu'est l'IA et de nous emparer du sujet pour ne pas subir la transformation de nos métiers. C'est en nous différenciant en tant qu'êtres humains grâce à de nouvelles compétences que nous resterons force de proposition par rapport aux machines.
« J'ai rédigé ce livre pour synthétiser les connaissances et les informations recueillies au cours des Learning expeditions menées dans le monde entier dans le cadre du Learning Lab Human Change depuis 2015. Nous avons réalisé une centaine d'entretiens avec des scientifiques, des dirigeants, des fondateurs de start-up, etc. Nous avons ainsi pu observer comment le numérique et l'IA transforment les modèles économiques, les pratiques managériales, les métiers et les compétences », explique Cécile Dejoux.
Reprendre le pouvoir
Certes, poursuit-elle, « l'IA va transformer les modèles économiques et le contenu de nombreux métiers. Certaines tâches seront “déléguées” aux systèmes d'IA, ce qui nous amènera également à créer de nouvelles activités. C'est pourquoi il est important de devenir “IA compatible”, c'est-à-dire d'acquérir des compétences spécifiques liées à notre humanité, ce que j'appelle des “compétences de centrage”. Ces compétences vont nous permettre de valoriser notre différence avec la machine et de trouver de nouveaux équilibres. Je les appelle des compétences de centrage car elles vont nous recentrer par rapport à ce que l'IA nous vole, nous permettre de reprendre le pouvoir sur notre attention, sur notre mémoire et sur notre temps. Nous allons réapprendre à gérer le stress et le trouble que nous ressentons face à l'IA , nous allons rebâtir une relation liée à l'incertitude et recréer notre propre identité ».
Eduquer, éduquer et éduquer encore
Pour dépasser ce stade de la peur et faire que chacun participe aux projets d'IA aux côtés des spécialistes de l'IA et de la donnée – condition sine qua non pour que les projets réussissent – Cécile Dejoux insiste sur l'éducation et la formation. « Il faut éduquer les gens à l'IA, mais aussi les managers pour qu'ils remettent en question ce que chacun attend des projets, les variables, les objectifs… Car comprendre un sujet permet d'analyser, de prendre du recul et de créer ! ».
C'est pourquoi après trois grands chapitres (Où en sommes-nous avec l'IA ? Comment participer à un projet IA ? Quels nouveaux équilibres entre l'homme et l'IA?) complétés par un glossaire très pédagogique, l'ouvrage propose une série de 7 workshops. Pour chaque atelier à réaliser en groupe, la fiche précise le temps imparti, les objectifs et fournit une liste de ressources (Mooc, cas d'usage, interviews sur la chaîne Youtube de Cécile Dejoux…). De quoi mettre en pratique l'IA pour ne plus la craindre !
