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Women in IT : six femmes à la tête de géants de l’IT en France

Oracle, IBM, Salesforce et aujourd’hui Microsoft sont désormais dirigés en France par des femmes. Une évolution vers plus de parité aux plus hauts postes de direction, qui se traduit aussi à l’Europe chez ServiceNow et dans l’infrastructure (chez Schneider Electrics).

« On m’aurait dit ça il y a cinq ans »… C’est avec ces mots enthousiastes que Karine Picard, Country Manager d’Oracle en France, a accueilli la nomination le 21 juin de Corine De Bilbao à la tête de Microsoft France, un poste où elle succède à Carlo Purassanta.

En fait, Karine Picard ne réagit pas tant à ce changement précis chez Microsoft qu’au mouvement de fond qu’il représente avec plusieurs autres nominations de femmes à la tête de grands groupes IT, qui ont eu lieu dans les mois écoulés.

Les trois mousquetaires (qui sont quatre)

Karine Picard (diplômée de l’ESLSCA) avait été promue à la direction de la branche française d’Oracle en 2019, un éditeur chez qui elle a passé le plus gros de sa carrière puisqu’elle y a occupé différents postes depuis 12 ans.

Un an plus tard, c’est Béatrice Kosowski qui prenait la tête d’IBM France. Cette diplômée de l’Essec, et administratrice du Syntec Numérique (devenu numeum), était entrée chez IBM en 2001.

Un an plus tard encore, en 2021, Salesforce France a lui aussi décidé de changer (brusquement) de Directeur en mai.

« J’espère que cette évolution donnera envie à nos jeunes diplômées […] de rejoindre un monde de la Tech plus divers et ouvert. »
Karine PicardOracle

L’histoire est plus tumultueuse. Olivier Derrien, 10 ans de maison, a en effet été « remercié », à la surprise générale et contre sa volonté. « J’ai dû très récemment et avec regret quitter mes fonctions de Directeur général France, Executive Vice President, après 10 ans et demi d’engagement total », écrivait-il le 6 avril. Salesforce France ne donnera pas d’explication officielle, malgré des demandes de précisions, pour faire taire les rumeurs les plus diverses qui se répandaient en interne. Quoiqu’il en soit, un mois plus tard, le géant du CRM faisait venir une Directrice : Emilie Sidiqian, 19 ans chez Accenture et diplômée de l’EDHEC.

Corine De Bilbao est donc en quelque sorte la quatrième des trois mousquetaires de l’IT en France (pour mémoire, les « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas étaient en fait quatre).

Diplômée de Sciences Po Bordeaux, elle dirigeait la division internationale de Segula Technologies, une société d’ingénierie de 13 000 collaborateurs. Elle a également passé 28 ans chez GE, dont elle a été la CEO de la branche française pendant trois ans.

Des dirigeantes EMEA chez ServiceNow et Schneider Electric

En plus de ces quatre nominations fort justement rappelées par Christophe Richer d’Umanis, on peut ajouter celle de Cathy Mauzaize, diplômée de l’EM Lyon, qui a pris en mars la responsabilité de la région EMEA South chez ServiceNow après des passages chez Dell, SAP et Microsoft (pour la filiale purement française, un responsable avait été nommé en janvier en la personne de Yannis Daubin – un ex-Salesforce – pour succéder à Bruno Buffenoir parti chez Nutanix).

Autre signe de cette évolution vers plus de parité dans les plus hauts postes de direction d’acteurs de l’IT, dans l’infrastructure cette fois, Christel Heydemann (Harvard, Polytechnique) a été promue en mai 2021 Directrice générale Europe de Schneider Electric.

« Cette évolution, j’espère, donnera envie à nos jeunes diplômées et diplômés de rejoindre un monde de la Tech plus divers et plus ouvert », synthétise Karine Picard d’Oracle.

Oracle qui, en revanche, est à ce jour le seul des cinq éditeurs à avoir encore une CEO à la tête de son entité mondiale : Safra Katz.

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