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RAG et IA générative : le groupe SAUR choisit Palantir
SAUR a signé un partenariat « stratégique » pluriannuel avec l’éditeur américain Palantir en vue de déployer des cas d’usage liés à l’IA générative. Le premier d’entre eux consiste à faciliter l’exploration de données dans des contrats de milliers de pages.
Le gestionnaire de la distribution d’eau entend accélérer le traitement des accords-cadres en s’appuyant sur une architecture RAG avancée. Celle-ci repose sur les outils Palantir Foundry et AI Platform.
Pour rappel, Foundry est une suite de transformation et de modélisation de données rassemblant des capacités de process mining, de simulation, de modélisation sémantique et ontologique.
AI Platform est une extension de Foundry consacrée à la création d’applications low-code/no-code propulsées à l’IA et à l’IA générative.
En l’occurrence, ces centaines de contrats-cadres s’étalent sur des milliers de pages. Ils contiennent des informations sur des objectifs opérationnels, ainsi que des obligations de rapport.
SAUR veut maîtriser ses données et les systèmes RAG
Selon Palantir, le groupe SAUR a pu déployer ce RAG (Retrieval Augmented Generation) avancé auprès de 300 usagers en quelques mois. Alors que la recherche d’informations dans ces documents prenait beaucoup de temps, il suffirait de quelques minutes pour accéder aux indicateurs clés.
Mais d’après Rony Beijjany, DSI chez SAUR, le gros du travail résulte d’années d’efforts visant à définir un langage standard, ainsi qu’à établir une gouvernance « pragmatique » pour centraliser les données et en améliorer la qualité en continu.
« Ce partenariat avec Palantir nous permet de transformer la gestion des contrats en convertissant des ensembles de données vastes et complexes en informations claires et exploitables », poursuit-il, dans un communiqué de presse. « Il représente une étape majeure dans notre transformation axée sur l’IA. Cela renforce notre capacité à améliorer la conformité, rationaliser les opérations et mieux servir nos clients ».
Sur LinkedIn, Gregory Denis, chief data officer du groupe SAUR explique que les équipes de l’entreprise ont travaillé avec celles de Palantir afin d’apprendre des méthodes de prompt engineering, de RAG et de tests pour contrôler les performances des grands modèles de langage.
Cela ne représenterait qu’une partie du travail accompli et des projets en cours.
« Par exemple, les capacités de Foundry nous ont permis de combiner la puissance de l’IA générative (pour extraire nos engagements de centaines de contrats), les techniques classiques d’ingénierie des données (afin de calculer des indicateurs de suivi à partir de nos données opérationnelles), et le développement d’interfaces utilisateur no-code ».
L’accélération des opérations contractuelles serait le premier cas d’usage GenAI en production de SAUR avec les logiciels Palantir.
Un choix qui ne coule pas de source
Palantir est plus connu pour ses solutions distribuées auprès des agences de renseignement et des forces armées. Et sa proximité avec l’Administration américaine. Toutefois, Palantir accroît sa présence auprès des entreprises, principalement aux États-Unis. Il a tout de même convaincu quelques grands groupes européens, dont Airbus et Axel Springer. Ils semblent être l’exception à la règle.
Lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre fiscal 2024 le 4 février 2025, Alex Karp, CEO de Palantir jugeait que la croissance de l’éditeur en Europe est « anémique ».
« Il semble que l’Europe continentale regarde vers le passé pour se projeter dans l’avenir, qu’elle ait du mal à accepter que toutes les technologies de valeur dans ce domaine soient développées en Amérique ; peut-être aussi qu’elle peine à admettre que, pour faire fonctionner les LLM, il faut parvenir à construire quelque chose comme une ontologie », affirme-t-il. « Il en existe une chez Palantir ».