Chiffrement : l’Europe ne veut pas de portes dérobées

Le vice-président de la Commission européenne a insisté sur l’importance d’une confiance que des portes dérobées ne manqueraient pas d’affecter.

La Commission européenne ne prévoit pas de demander la création de portes dérobées dans les systèmes chiffrés, a affirmé Andrus Ansip, vice-président de la Commission en charge du marché numérique unique, à l’occasion d’une session plénière du parlement.

Pour Andrus Ansip, « la confiance est un impératif, et nous ne voulons détruire la confiance des personnes en créant des portes dérobées dans les systèmes d’identification ». Il répondait à une question de la députée européenne Kaja Kallas, d’origine estionienne. Pour elle aussi, la confiance est essentielle et elle passe par la confidentialité des communications.

Au Etats-Unis, plus de 140 géants du numérique, experts et associations ont réunis leurs forces pour signer une lettre ouverte commune appelant Barack Obama à rejeter toute proposition du gouvernement susceptible de porter atteinte à la confidentialité des communications électroniques pour permettre aux agences de sécurité de les intercepter. Comprendre : installer des portes dérobées donnant accès aux communications chiffrées.

Une démarche qui traduit une réelle inquiétude : la qualité du chiffrement a régulièrement été mise en avant par le FBI ou encore l’agence américaine de lutte contre les narcotiques comme un élément bloquant pour leurs enquêtes. Mais les révélations sur les activités de la NSA ont poussé les acteurs du numérique à généraliser le chiffrement afin d’éviter que la confiance que leur portent leurs clients ne soit écornée.

En réponse, de nombreux gouvernements ont commencé à manifester une opposition plus ou moins marquée au chiffrement, notamment au Royaume-Uni, après l’attaque de Charlie Hebdo en janvier dernier, mais également outre-Rhin, quelques semaines plus tard.

 

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