REDPIXEL - stock.adobe.com
Élaborer un plan de réponse à incident : exemples et modèle
Les cybermenaces et les incidents de sécurité sont une réalité quotidienne. Chaque organisation a besoin d’un plan de réponse aux incidents solide. Découvrez comment en créer un pour votre entreprise.
Un plan de réponse aux incidents, parfois appelé plan de gestion des incidents ou plan de gestion des urgences, est un ensemble d’instructions permettant de détecter, de répondre et de limiter les effets d’un événement lié à la sécurité informatique. Il fournit des lignes directrices claires pour répondre aux violations de données, aux attaques DoS ou DDoS, aux intrusions, aux infections de logiciels malveillants, aux menaces internes, à la perte de données et à d’autres violations de la sécurité.
Pourquoi est-il important d’avoir un plan de réponse à incident ?
Les plans de réponse aux incidents permettent de réduire les effets des incidents de sécurité et, par conséquent, de limiter les dommages opérationnels, financiers et de réputation. Ils définissent également les incidents, les exigences en matière d’escalade, les responsabilités du personnel, les étapes clés à suivre et les personnes à contacter en cas d’incident.
Un plan d’intervention en cas d’incident établit les actions recommandées et les procédures nécessaires pour réaliser ce qui suit :
- Reconnaître un incident et y réagir.
- Évaluer l’incident rapidement et efficacement.
- Notifier l’incident aux personnes et organisations concernées.
- Organiser la réponse de l’entreprise.
- Escalader les efforts de réponse de l’entreprise en fonction de la gravité de l’incident.
- Soutenir les efforts de reprise de l’activité déployés après l’incident.
Télécharger maintenant : Modèle de plan d’intervention en cas d’incident
Le modèle gratuit et modifiable de plan de réponse aux incidents de TechTarget peut aider les organisations à développer une approche personnalisée pour les aider à détecter et à répondre aux incidents de sécurité.
Comment créer un plan réponse à incident ?
Un plan de réponse aux incidents bien conçu peut être l’élément différenciateur crucial qui permet à une organisation de limiter rapidement les dommages causés par un incident et de reprendre rapidement le cours normal de ses activités.
Les entreprises qui élaborent un plan d’intervention en cas d’incident doivent suivre les étapes suivantes.
Étape 1. Créer une politique
Élaborer ou mettre à jour une politique de remédiation et de réponse aux incidents. Ce document fondamental sert de base à toutes les activités de traitement des incidents et confère aux intervenants l’autorité nécessaire pour prendre des décisions cruciales. La politique doit être approuvée par la direction et définir des priorités de haut niveau pour la réponse aux incidents.
Désignez un cadre supérieur comme l’autorité principale responsable de la gestion des incidents. Cette personne peut déléguer tout ou partie de son autorité à d’autres personnes impliquées dans le processus de traitement des incidents, mais la politique doit clairement désigner un poste spécifique comme étant le principal responsable de la réponse aux incidents.
Lors de l’élaboration d’une politique, il convient d’utiliser un langage général et de haut niveau. La politique doit servir de guide pour la réponse aux incidents, mais ne doit pas entrer dans les détails. Les procédures et les playbooks permettent de préciser ces détails. L’objectif est d’élaborer une politique durable.
Étape 2. Former une équipe de réponse à incident et définir les responsabilités
Si un responsable unique doit assumer la responsabilité principale du processus de réponse aux incidents, cette personne dirige une équipe d’experts qui accomplit les nombreuses tâches nécessaires pour traiter efficacement un incident de sécurité. La taille et la structure de l’équipe de réponse aux incidents d’une organisation varient en fonction de la nature de l’organisation et du nombre d’incidents qui se produisent.
Une grande entreprise internationale, par exemple, peut avoir différentes équipes de réponse aux incidents qui s’occupent de zones géographiques spécifiques en faisant appel à du personnel spécialisé. Une organisation plus petite, en revanche, peut utiliser une seule équipe centralisée qui fait appel à des membres d’autres services de l’organisation à temps partiel. D’autres organisations peuvent choisir d’externaliser tout ou partie de leurs efforts de réponse aux incidents.
Quel que soit le modèle d’équipe choisi, il convient de former les membres de l’équipe à leurs responsabilités aux différents stades de la gestion de l’incident et d’organiser régulièrement des exercices pour s’assurer qu’ils sont prêts à répondre à de futurs incidents.
Un plan de réponse aux incidents nécessite généralement la formation d’une équipe de réponse aux incidents de sécurité informatique (CSIRT), qui est responsable de la mise à jour du plan de réponse aux incidents. Les membres de l’équipe doivent bien connaître le plan et veiller à ce qu’il soit régulièrement testé et approuvé par la direction. Les équipes d’intervention doivent comprendre du personnel technique spécialisé dans les plates-formes et les applications, ainsi que des experts en infrastructure et en réseau, des administrateurs de systèmes et des personnes possédant des compétences variées en matière de sécurité.
Du côté de la direction, l’équipe doit comprendre un coordinateur d’incident qui sait choisir les membres de l’équipe ayant des perspectives, des agendas et des objectifs différents pour travailler à la réalisation d’objectifs communs. Chargez un membre de l’équipe de s’occuper de la communication avec la direction. Ce rôle requiert une personne capable de traduire les questions techniques en termes métiers et vice-versa.
Les propriétaires de données et les responsables des processus opérationnels de l’entreprise doivent faire partie du CSIRT ou travailler en étroite collaboration avec lui et contribuer au plan d’intervention en cas d’incident. Les représentants des parties de l’entreprise en contact avec la clientèle, telles que les ventes et le service clientèle, doivent également faire partie du CSIRT. En fonction des obligations réglementaires et de conformité de l’entreprise, les équipes juridiques et de relations publiques doivent également être incluses.
Étape 3. Élaborer des playbooks
Les playbooks sont l’élément vital d’une équipe de réponse aux incidents mature. Bien que chaque incident de sécurité soit différent, la réalité est que la plupart des types d’incidents suivent des schémas d’activité standard et bénéficieraient de réponses standardisées. Par exemple, lorsqu’un employé se fait voler son téléphone, une organisation peut suivre les étapes suivantes :
- Envoyez une commande d’effacement à distance à l’appareil.
- Vérifier que le dispositif a été chiffré.
- Déposez une déclaration de vol auprès des forces de l’ordre et du fournisseur de services.
- Remettre à l’employé un appareil de remplacement.
Cette séquence d’étapes constitue un modèle de procédure de base pour répondre à la perte ou au vol d’un appareil – un manuel de procédures pour gérer le vol d’un appareil. L’équipe d’intervention n’a donc pas besoin de déterminer les mesures à prendre à chaque fois qu’un appareil est perdu ou volé ; elle peut simplement se référer au manuel.
Au fur et à mesure que les organisations développent leurs équipes de réponse aux incidents, elles devraient élaborer une série de guides pour traiter les types d’incidents les plus courants.
Étape 4. Créer un plan de communication
Les efforts de réponse aux incidents impliquent un niveau important de communication entre les différents groupes au sein d’une organisation, ainsi qu’avec les parties prenantes externes. Un plan de communication en cas d’incident doit préciser comment ces groupes travaillent ensemble pendant un incident actif et quels types d’informations doivent être partagés avec les intervenants internes et externes, afin d’éviter les ratés.
Le plan de communication doit également prévoir l’intervention des forces de l’ordre. Il doit préciser qui, au sein de l’organisation, est autorisé à faire appel aux forces de l’ordre et quand il convient de le faire. L’intervention des forces de l’ordre peut générer une publicité négative, c’est pourquoi les organisations doivent prendre cette décision en connaissance de cause.
Étape 5. Tester le plan
Il est important de tester les processus décrits dans un plan de réponse aux incidents. N’attendez pas un incident pour savoir si le plan fonctionne. Effectuez des simulations pour vous assurer que les équipes sont au fait du plan et qu’elles comprennent leurs rôles et responsabilités dans les processus de réponse. Les tests doivent inclure divers scénarios de menace, notamment de ransomwares, d’attaques DDoS, de vols de données par des initiés et d’erreurs de configuration du système.
Les exercices de simulation de réponse à un incident, basés sur des discussions, constituent une approche de test fréquemment utilisée. Au cours d’un exercice, les équipes discutent des procédures qu’elles appliqueraient et des problèmes qui pourraient survenir lors d’un événement de sécurité spécifique.
Une approche de test plus approfondie implique des exercices opérationnels pratiques qui mettent à l’épreuve les processus et procédures fonctionnels du plan de réponse aux incidents. Il est recommandé de combiner ces deux approches.
Étape 6. Identifier les enseignements tirés
Chaque incident est une occasion d’apprendre. Les plans d’intervention en cas d’incident devraient prévoir une session formelle sur les enseignements tirés à la fin de chaque incident de sécurité majeur. Ces sessions doivent inclure tous les membres de l’équipe qui ont joué un rôle dans l’intervention et permettre d’identifier les lacunes en matière de contrôle de la sécurité qui ont contribué à l’incident, ainsi que les points sur lesquels le plan d’intervention doit être ajusté.
Cela permet à une organisation de réduire la probabilité d’incidents futurs et d’améliorer sa capacité à gérer les incidents qui surviennent.
Étape 7. Continuer à tester et à mettre à jour le plan
Après avoir élaboré le plan, il convient de le tester régulièrement en fonction de l’évolution des processus et des menaces. Les plans de réponse aux incidents doivent être réévalués et validés au moins une fois par an.
Ils doivent également être révisés chaque fois que des changements interviennent dans l’infrastructure informatique de l’entreprise ou dans sa structure commerciale, réglementaire ou de conformité.
Étapes de la réponse à un incident
Les organisations n’ont pas besoin de développer leurs plans de réponse aux incidents à partir de zéro. Plusieurs cadres de réponse aux incidents ont été élaborés par des leaders d’opinion dans ce domaine, voire même par des autorités de régulation comme, en France, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).
Le Computer Security Incident Handling Guide du NIST est largement considéré comme l’une des sources faisant autorité pour les efforts de planification de la réponse aux incidents. Il décrit le cycle de réponse aux incidents en quatre étapes :
- Préparation.
- Détection et analyse.
- L’endiguement, l’éradication et la récupération.
- Activité post-incident.
Le guide Incident Management 101 du SANS Institute propose les six étapes suivantes :
- Préparation.
- Identification.
- Confinement.
- L’éradication.
- Récupération.
- Enseignements tirés.
Le fait de travailler dans ces frameworks et dans d’autres peut aider les organisations à créer des politiques et des procédures qui guident leurs actions de réponse aux incidents.
Quels sont les avantages d’un plan de réponse aux incidents ?
Les avantages d’un plan de réponse aux incidents bien conçu sont notamment les suivants :
- Une réponse plus rapide en cas d’incident. Un plan formel garantit qu’une organisation utilise ses activités d’évaluation des risques et de réponse pour repérer les premiers signes d’un incident ou d’une attaque. Il aide également les organisations à suivre les protocoles appropriés pour contenir l’événement et s’en remettre.
- Atténuation précoce des menaces. Une équipe de réponse aux incidents bien organisée et dotée d’un plan détaillé peut atténuer les effets potentiels d’événements imprévus. Un plan de réponse aux incidents peut accélérer l’analyse forensics, minimiser la durée d’un événement de sécurité et raccourcir le temps de récupération.
- Prévention du lancement d’un plan de reprise après sinistre (DR). Un traitement rapide de l’incident peut éviter à une organisation d’avoir recours à des plans de continuité des activités et de reprise après sinistre plus complexes et plus coûteux.
- Bonne continuité de l’activité. Des organisations telles que le Business Continuity Institute et le Disaster Recovery Institute International considèrent la planification de la réponse aux incidents comme un élément clé du processus global de gestion de la continuité des activités.
- Une meilleure communication pour une action plus rapide. Il existe des situations où la gravité d’un incident dépasse les capacités d’une équipe d’intervention. Dans ce cas, les équipes d’intervention transmettent les informations dont elles disposent aux équipes de gestion des urgences et aux organisations de première intervention pour tenter de résoudre l’incident.
- Conformité réglementaire. De nombreux organismes de réglementation et de certification exigent des organisations qu’elles disposent d’un plan de réponse aux incidents. Pour rester en conformité avec certaines réglementations, telles que la norme PCI DSS ou le RGPD, il est essentiel de disposer d’un plan d’intervention en cas d’incident.
Exemples et modèles de plans d’intervention en cas d’incident
Un modèle de plan de réponse aux incidents peut aider les organisations à définir des instructions précises pour détecter les incidents de sécurité, y répondre et en limiter les effets.
Cliquez pour télécharger notre modèle gratuit et modifiable de plan d’intervention en cas d’incident. Il constitue un point de départ utile pour l’élaboration d’un plan adapté aux besoins de votre entreprise. Examinez le plan avec différents services internes, tels que celui pour la gestion des installations, le service juridique, celui de la gestion des risques, les ressources humaines et les principales unités opérationnelles. Si possible, demandez aux organisations locales d’assistance d’examiner le plan. Leurs suggestions pourraient s’avérer précieuses et accroître le succès du plan s’il venait à être mis en œuvre.