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Qu’est-ce que le transfert de risque ? Méthodes, exemples et conseils stratégiques
Le transfert de risque déplace la responsabilité financière potentielle d’une partie à l’autre par le biais de contrats d’assurance, d’accords juridiques ou d’outils financiers destinés à protéger les organisations contre les pertes.
Si l’assurance est la forme la plus connue de transfert de risques, le concept transcende aujourd’hui les polices d’assurance traditionnelles. Dans la gestion de projet, les risques sont transférés à des entrepreneurs ou à des fournisseurs spécialisés. Dans le domaine de la cybersécurité, les organisations transfèrent certains risques liés à la sécurité des données à des fournisseurs de services cloud ou à des sociétés de sécurité spécialisées.
Le transfert de risque s’appuie sur la reconnaissance du fait que certaines entités sont mieux placées pour gérer des types de risques spécifiques en raison de leurs ressources plus importantes, de leur expertise spécialisée ou de leur capacité à diversifier les risques à travers un portefeuille plus large d’expositions similaires.
Qu’est-ce que le transfert de risque ?
Le transfert de risque est une stratégie de gestion des risques qui transfère une responsabilité financière potentielle d’une partie à une autre. Le processus comprend des contrats d’assurance, des accords juridiques ou des instruments financiers utilisés pour protéger une organisation contre des pertes spécifiques susceptibles d’affecter la stabilité financière ou la continuité des activités.
Méthodes courantes de transfert des risques
Les organisations ont le choix entre plusieurs méthodes de transfert des risques, dont ces options bien connues :
- Les polices d’assurance. Dans cette approche, une organisation paie une prime à une compagnie d’assurance en échange d’une protection financière contre les pertes. Si le risque se concrétise, la compagnie d’assurance indemnise l’organisation pour les pertes couvertes. Les exemples les plus courants sont l’assurance des biens, l’assurance responsabilité civile générale et la couverture de la responsabilité professionnelle.
- Clauses et accords contractuels. Les clauses et accords contractuels contiennent des dispositions juridiques, telles que des clauses d’indemnisation, des clauses de limitation de responsabilité et des accords de non-responsabilité. Ces dispositions, couramment utilisées dans les contrats de vente, de fourniture et de construction, transfèrent certaines responsabilités et certains risques d’une partie à l’autre.
- L’externalisation. En confiant certaines fonctions d’une activité à des prestataires de services externes, les organisations transfèrent les risques qui y sont associés. Par exemple, une entreprise engage une société spécialisée dans la sécurité informatique pour gérer les risques liés à la cybersécurité, ou une société confie la fabrication à une autre société spécialisée dans la gestion des risques liés à la production.

Exemples d’activités de transfert de risque
Le transfert de risque s’applique à de nombreuses opérations commerciales, mais il est particulièrement important dans les domaines de l’assurance, de la cybersécurité et de la gestion de projet.
Le transfert de risque dans l’assurance
Il existe de nombreux exemples commerciaux de transfert de risque impliquant une assurance, notamment les cas courants suivants :
- Assurance responsabilité civile générale. Une organisation utilise l’assurance responsabilité civile générale pour transférer les risques opérationnels associés aux dommages corporels ou matériels. Par exemple, si une personne glisse et tombe sur la propriété d’une entreprise et décide d’intenter une action en justice, l’assurance responsabilité civile générale transfère le risque. Au lieu que ce soit l’entreprise qui paie les frais de justice, c’est l’assureur qui les prend en charge.
- L’assurance des administrateurs et dirigeants. Cette assurance protège les dirigeants d’une organisation contre les pertes personnelles dues à des poursuites judiciaires. Les actions en justice intentées contre une entreprise exposent ses dirigeants à des risques. Cette assurance transfère ce risque.
- L’assurance des biens. En payant des primes à un assureur, une entreprise transfère le risque financier des pertes matérielles. Par exemple, à la suite d’un incendie, l’assurance des biens verse une indemnité pour compenser les pertes connexes.
Transfert de risques en matière de cybersécurité
Les risques liés à la cybersécurité sont une préoccupation constante pour les organisations, ce qui nécessite plusieurs approches pour le transfert des risques dans ce domaine. Les plus connues sont les suivantes :
- La cyberassurance. Si une organisation est victime d’une cyberattaque, la cyberassurance atténue les coûts associés. Par exemple, une entreprise subit une attaque par ransomware, mais une police d’assurance transfère le paiement de la rançon et/ou les pertes d’exploitation, dans certaines limites contractuelles, à un assureur ou, au minimum, fournit des ressources pour aider l’entreprise à rétablir ses services.
- Services de sécurité managés. Les organisations transfèrent certains risques de sécurité à des prestataires de services de sécurité managés. Par exemple, elles externalisent certains aspects de leurs opérations de cybersécurité, comme la réponse aux incidents, en confiant cette responsabilité à un fournisseur de services de sécurité managés.
Transfert de risque dans la gestion de projet
Dans la gestion de projet, le transfert de risque consiste souvent à transférer des risques spécifiques à un projet vers d’autres professionnels, comme dans les exemples suivants :
- La sous-traitance. Les contrats de sous-traitance transfèrent les risques spécifiques du projet à des entrepreneurs spécialisés. Par exemple, dans un projet de construction, l’entrepreneur général transfère les risques liés aux travaux d’électricité à un électricien, qui assume la responsabilité d’une installation correcte et du respect des codes électriques.
- Inspection du contrôle de la qualité. Les équipes de projet transfèrent les risques liés au contrôle de la qualité en faisant appel à des inspecteurs tiers. Lorsque la construction nécessite des points de contrôle de conformité spécifiques, les équipes de projet se tournent vers des inspecteurs externes, qui acceptent la responsabilité de la vérification de la qualité.
Avantages de la gestion du transfert de risques
Les stratégies de transfert de risque présentent des avantages évidents pour les organisations, notamment les suivants :
- Stabilité financière. En limitant la responsabilité associée à un risque spécifique, les organisations se protègent contre des pertes financières importantes.
- Résilience opérationnelle. Lorsque des risques graves sont transférés, les organisations maintiennent leurs activités après un événement grave.
- Optimisation des ressources. En transférant certains risques, les organisations recentrent leurs ressources internes sur leurs activités principales, évitant ainsi les tâches d’atténuation des risques.
- Conformité réglementaire. Certains secteurs sont soumis à des exigences réglementaires qui les obligent à maintenir certaines assurances ou protections financières. Les mécanismes de transfert de risque permettent de documenter la conformité.
- Réduction des coûts. Les primes mensuelles sont plus prévisibles que des pertes importantes et inattendues.
- Amélioration de la gestion des risques. En transférant les risques à des spécialistes plus expérimentés, les organisations les gèrent mieux.
Stratégies et conseils pour réussir le transfert de risques
Les organisations bénéficient pleinement des transferts de risques si elles identifient et utilisent les stratégies adéquates dans les scénarios appropriés. Les principaux conseils sont les suivants :
- Identifier et quantifier les risques. Avant de tenter de transférer les risques, il est essentiel de les identifier et de les comprendre. Cette étape fondamentale permet à l’organisation d’être parfaitement consciente de ses risques et de leur impact potentiel.
- Examiner le rapport coûts-avantages. Si le transfert du risque nécessite le paiement de primes d’assurance régulières ou l’augmentation du prix des contrats, il convient d’évaluer ces coûts par rapport à la perte potentielle et à la probabilité du risque.
- Vérifier la précision des contrats. Examiner attentivement tous les contrats et toutes les polices pour s’assurer qu’ils offrent la protection voulue. Les petites lignes sont importantes, en particulier les exclusions et les limitations, dans les accords de transfert de risques.
- Choisir des partenaires dotés d’une stabilité financière. Qu’il s’agisse d’un assureur, d’un entrepreneur ou d’un prestataire de services, leur capacité avérée à remplir leurs obligations est cruciale pour un transfert de risque efficace.
- Réexaminer régulièrement les transferts de risques. Mettre à jour et revoir régulièrement les accords de transfert de risques à mesure que l’entreprise évolue et que le paysage des risques se modifie.
- Mettre en place un programme complet de gestion des risques. Le transfert de risques n’est qu’une composante d’un programme complet de gestion des risques. Il convient d’envisager toutes les options de traitement des risques, y compris l’évitement, l’atténuation et la rétention, parallèlement aux stratégies de transfert.
Transfert de risque vs. partage de risque vs. rétention de risque
Le transfert de risque, l’une des nombreuses stratégies de gestion des risques, est souvent comparé au partage des risques et à la rétention des risques. Le tableau suivant détaille les différences entre ces trois approches :
Transfert de risque | Partage de risque | Rétention de risque | |
Définition | Transfère la responsabilités à un tiers via des accords formels. | Distribue le risque entre plusieurs parties. | L’organisation accepte et gère le risque en interne. |
Structure de coût | Coûts fixes pour les primes ou les frais. | Dépenses variables selon les résultats. | Absorption directe des coûts lorsqu’ils surviennent. |
Contrôle | Le tiers obtient le contrôle décisionnel. | Prise de décision collaborative. | Contrôle propre complet. |
Type de Relation | Relation client-fournisseur. | Partenariat collaboratif. | Gestion interne. |
Approprié pour | Les risques assurables bien définis. | Risques complexes nécessitant des expertises diversifiées. | Risques à haute fréquence d’occurrence et faible impact. |
Exemples | Polices d’assurance, externalisation. | Co-entreprises, consortiums, pools d’assurance. | Auto-assurance, compagnies d’assurance captives. |
Impact Financié | Coûts prévisibles, volatilité réduite. | Coûts, gains et pertes potentielles distribués. | Nécessite des réserves de liquidités et affecte la disponibilité des liquidités. |
Adéquation Stratégique | Risques périphériques. | Risques profitant d’une approche collaborative. | Risques liés au cœur de métier. |
Sean Michael Kerner est un consultant en informatique, un passionné de technologie et un bricoleur. Il a déployé Token Ring, configuré NetWare et est connu pour avoir compilé son propre noyau Linux. Il consulte des organisations industrielles et médiatiques sur des questions technologiques.
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