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Trois conseils pour réduire ses coûts de licence Oracle

De nombreuses entreprises ont enregistré une hausse de leurs dépenses Oracle, mais les services informatiques avisés, qui exécutent d'anciens logiciels ou qui sont prêts à négocier les moindres détails de leur contrat Oracle, parviennent à réduire ces coûts de licence.

D'après une demande d'accès à l'information visant 30 municipalités londoniennes et réalisée par Tmaxsoft, qui propose une solution alternative au SGBD d’Oracle, un tiers des municipalités ont vu leurs coûts liés à Oracle augmenter de 20 % au cours des deux dernières années.

Les services informatiques ont recours à différentes stratégies pour réduire les dépenses liées aux licences Oracles. Par exemple, se tourner vers un autre éditeur à la date de renouvellement du contrat ou utiliser des bases de données open source.

Ainsi, ABN Amro Clearing Bank a opté pour EnterpriseDB, qui affirme pouvoir remplacer Oracle SE à la manière d'un plug-in par le biais de la base de données open source PostgreSQL.

Si remplacer Oracle vous paraît être un choix radical, pourquoi ne pas vous contenter d'une ancienne version ?

Conserver la SE

Oracle vient de cesser la commercialisation de sa base de données Standard Edition (SE). La version 12.1.0.1 est la dernière en date. La nouvelle version, « SE2 », est plus chère et, selon certains experts, elle semble aussi moins robuste dans sa configuration de base. Autrement dit, les services informatiques risquent bien de dépenser plus pour avoir moins.

La base de données SE permettait de faire tourner quatre sockets par cluster grâce au composant Oracle Real Application Cluster (RAC). Les utilisateurs bénéficiaient ainsi d'une haute disponibilité, sans limite sur le nombre de coeurs de CPU ou de threads utilisables.

La SE2 limite les performances à 16 threads et offre une résilience moindre, puisque RAC ne peut plus être utilisé que sur deux sockets. « Avec SE2, si le processeur tombe en panne, le serveur aussi », nous a confié un expert Oracle.

De plus, le nombre d'utilisateurs nommés est limité à 10 dans cette nouvelle version, d'après la propre documentation d'Oracle consacrée au mode de licence de la base de données.

Les spécialistes des licences Oracle estiment que la mise à niveau, bien que disponible gratuitement, engendrera une hausse de 20 % des frais de maintenance.

Dans un article de blog sur SE2, Jon Lingard, responsable du compte Oracle chez Explorer, écrit ainsi que « Oracle propose une migration gratuite vers SE2 pour les utilisateurs de SE1 et SE. Cependant, les nouveaux clients SE2 généreront plus de revenus pour Oracle que l'achat de SE ou SE1. »

Daniel Hailstone, spécialiste produit pour Xynomix, société de conseil en bases de données, affirme que les entreprises peuvent conserver SE si elles n'appliquent aucun correctif autre que ceux prévus pour la version 12.1.0.1. « La version 12.1.0.1 continuera à être mise à jour pendant un an, de sorte que vous aurez accès aux nouveaux correctifs. Si vous le souhaitez, vous pouvez mettre un terme à votre contrat de maintenance et d'assistance. La version 12.1.0.1 marque la fin de vie des produits SE et SE1. Vous pouvez continuer à exploiter les éditions SE et SE1 sans les restrictions imposées par SE2. Les nouvelles caractéristiques n'entreront en vigueur que lorsque vous aurez adopté le nouveau modèle de licence. », écrit-il.

Les experts Oracle sont convaincus que le passage à la version SE2 obligera de nombreux utilisateurs actuels de SE à investir dans de nouveaux équipements et à reconfigurer leurs applications, sans compter une possible dégradation des performances.

Bien gérer le matériel

Parfois, le coût de la base de données n'est rien comparé à celui du matériel sur lequel elle s'exécute. Tom Grooms, DSI de Valspar Corporation, fabricant international de peintures et d'enduits basé aux États-Unis, souhaitait conserver un système ERP stable basé sur Oracle 11i E-Business Suite, mais il a choisi Rimini Street pour la maintenance du système afin d'économiser les frais de maintenance d'Oracle.

Tom Grooms s'est félicité de l'excellent retour sur investissement réalisé par la société suite à la migration de la base Oracle, qui tournait sur des serveurs HPUX vieux de dix ans, vers Red Hat sur des serveurs x86. « Nous n'avions pas prévu d'adopter Linux, mais le retour sur investissement a été considérable du fait de la vétusté de nos serveurs HP et du coût de maintenance élevé du matériel », a-t-il révélé.

Tandis que Valspar utilise EBS pour ses opérations à l'international, la société exécute une seule instance du logiciel ERP sur son datacenter du Minnesota. Tom Grooms précise que l'exécution d'une seule instance d'E-Business Suite sur la base de données Oracle hébergée dans le Minnesota permet à Valspar de faire évoluer son système et d'optimiser la gestion des licences.

« Nous avons ajouté huit sites à Oracle au cours des 12 derniers mois, a-t-il déclaré. La capacité du service informatique à suivre le même rythme que le marché est primordiale pour l'entreprise. »

Les astuces du partitionnement

Certaines entreprises choisissent d'exécuter Oracle sur des serveurs physiques en raison des contraintes de licence qu'impose Oracle en cas de virtualisation.

En fait, Gartner met en garde contre les risques importants de non-conformité que posent la virtualisation et le partitionnement pour les services informatiques. Lors du Gartner Symposium de Barcelone en novembre dernier, Joann Rosenberger a invité les DSI à faire en sorte que leurs acheteurs définissent clairement les droits d'utilisation des licences et qu'ils prennent connaissance des termes de chaque contrat de licence concernant les limites fondées sur le nombre de coeurs ou sur la virtualisation.

Andrew Hiller, cofondateur et directeur technique de Cirba, société spécialisée dans l'optimisation des machines virtuelles, explique « certains de nos clients ne seront plus couverts par un contrat de support si Oracle n'est pas exécuté sur des serveurs physiques. Or, s'ils insistent suffisamment, Oracle finira par prendre en charge les serveurs virtuels. »

Cependant, les conditions générales des contrats de licence Oracle stipulent que les frais de licence s'appliquent à la machine physique, et non aux simples machines virtuelles ou aux partitions sur lesquelles tourne Oracle. « Le coût de la licence est basé sur la configuration matérielle, précise M. Hillier. Mais si vous augmentez le nombre d'instances d'Oracle sur le serveur physique, vous optimiserez les charges de travail. » Il ajoute qu'en règle générale, il est possible d'augmenter la charge de 48 % sur les serveurs physiques, ce qui permet aux services informatiques d'optimiser l'utilisation des licences Oracle existantes.

Conclusion

Les équipes informatiques désireuses de maîtriser leurs licences Oracle ont en somme trois solutions : pour les contrats arrivant à échéance ou les nouveaux projets, envisager les solutions open source. Sinon, dans la mesure du possible, conserver la bonne vieille SE, qui semble plus avantageuse que la SE2. Troisième solution : étant donné le coût élevé de la licence Oracle pour un environnement virtualisé, il peut être judicieux de maximiser le nombre d'instances d'Oracle par serveur physique.

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