Visual Studio 2010, le premier étage de la fusée Microsoft, en balade aux Techdays

A l’occasion des Techdays 2010, Microsoft a promis une version Release Candidate de Visual Studio 2010 et de .Net 4.0 dans la semaine. En attendant la sortie officielle en avril du socle logiciel de la marque.

“Un seul outil, un seul langage”. Thomas Serval, patron des activités plate-forme de Microsoft France, donne le ton. Visual Studio 2010 et .Net 4.0, dont la Release Candidate est prévue cette semaine lors des TechDays - la sortie officielle est programmée pour avril -, forment le point de départ de l’écosystème de Redmond.

Il faut dire que le lancement officiel de ces deux composants clés dans l’écosystème Microsoft s’inscrit en plein dans une vague de sorties. Si le Cloud Computing se taille une part du lion, avec notamment Azure - ouvert à la facturation il y a quelques semaines -, on pense également à Windows 7, déjà publié en octobre 2008. Restait alors à sortir l’outil qui permet notamment d’exploiter les spécificités de chacun, comme le tactile multipoints du dernier OS, par exemple. Notons qu’en 2010, Microsoft mitonne également Windows Server 2008 R2, SQL Server 2008 R2, Sharepoint 2010 et Office 2010.

Selon Blaise Vignon, chef de produit Visual Studio (VS), "VS s’inscrit au coeur de la stratégie dans la mesure où il permet de répondre à tous les besoins de développement sur notre plate-forme". Cette version 2010 sera aussi celle qui donnera l’impulsion à Azure qui, côté développeurs, sera vu comme une plate-forme comme les autres. Bref, le même niveau d’intégration avec Azure qu’avec Windows. En clair, avec Visual Studio, Redmond promet la simplicité.

Simplifier les relations entre testeurs et développeurs

Ce qui tranche par rapport aux précédentes versions de l’IDE (Integrated Development Environment, environnement de développement intégré) concerne notamment le segment des testeurs, souligne Blaise Vignon, qu'ils soient fonctionnels ou techniques. Certaines fonctions comme IntelliTrace ou Test Professional ont été mises en place pour fluidifier les relations entre testeurs et développeurs. "Tout a été fait pour éliminer le jeu de ping-pong entre les deux parties." La méthodologie et, surtout, le reporting lié à la gestion du cycle de vie, a été également été intégrée, via des indicateurs métier permettant de suivre le projet. Les méthodes agiles ont été prises en compte.

Afin de simplifier la notion de rôle porté par les versions 2005 et 2008 de VS, Microsoft a bouleversé la ligne de produit qui, du coup, voit s’éteindre la gamme Team System - basée sur la fonction de chacun dans le cycle de vie du logiciel. La version 2010 sera décomposée en 3 versions : Professionnel, Premium (une version Professionnel qui inclut en plus des outils de contrôle qualité) et Ultimate, qui renferme l’ensemble des outils. 

Une vraie fausse simplicité

Sur le papier, Microsoft joue la carte de la simplicité. Mais, dans la pratique, est-ce vraiment le cas ? Visual Studio constitue-t-il un socle qui permet de déployer le même code vers tout type de plates-forme, comme le laisse entendre Microsoft ? Pas vraiment, répond en substance Joannes Vermorel, Pdg de Lokad, une société spécialisée dans l’analyse prévisionnelle, dont l'offre repose entièrement sur Azure. Si, aujourd’hui, Visual Studio vient faciliter le déploiement de l’application dans Azure, il convient de penser Cloud dès la conception du logiciel. Ce qui implique de changer des habitudes de développement bien ancrées.

"Avec le Cloud, la façon de travailler est radicalement différente. Si vous optez pour la méthode classique client / serveur, vous ne retirerez que 10 % des bénéfices du Cloud. Pour bénéficier des avantages du Cloud, il faut repenser la façon dont on développe et la façon dont on pense l'architecture le code.[...] Notre code était formaté pour du Grid Computing. Malgré cela, il a fallu près de 9 mois de travail à notre petite équipe, et on s’est vraiment creusé la tête. Il a fallu déterminer ce que l’on souhaitait dans le Cloud. Une fiabilité totale, avec zéro interruption de service ? Une montée en charge en mode scale-out [rajout les machines pour augmenter la performance, NDLR] complètement granulaire ? A l’inverse, je peux dégrader la qualité de mon service, et stopper des machines à la demande pour réduire la vitesse de réponse du service, mais sans dégrader la sémantique. Toute cette approche reste très spécifique au monde du Cloud”.

Accent sur le parallélisme

Nouvelles venues sur le framework .NET 4.0 - sortie prévue dans la foulée de Visual Studio 2010 -, les fonctions liées au parallèlisme doivent ouvrir une voie en matière de développement adapté aux puces multi-coeurs. Si, encore une fois, Microsoft entend porter le développement parallèle chez tous les développeurs, cela ne sera pas facile à appréhender, constate Blaise Vignon, chef de produit Visual Studio. .NET 4.0 permettra alors d’écrire du code pour gérer des processus et des tâches capables de fonctionner en parallèle (et non plus de façon séquentielle comme dans la programmation traditionnelle), afin d’exploiter toute la puissance des multicoeurs. Visual Studio 2010, de son côté , apportera les outils nécessaires pour manipuler ces fonctions. Blaise Vignon rappelle que l’IDE (Environnement de développement intégré) permettra de faire du profiling (identifier les zones où le parallèlisme est possible) et renfermera un débogueur.

Pour Bruno Boucard, architecte à la Société Générale, qui s’explique dans la vidéo ci-dessous, cet ajout à .NET ainsi qu’à Visual Studio est une avancée pour populariser le parallèlisme - qui va inévitablement s’imposer -, mais cela doit encore faire son chemin chez les développeurs.

Voir la vidéo dans son intégralité

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