Barak Regev, Google : « Google n’est pas le garant de la conformité des données »

Dans un entretien avec LeMagIT, Barak Regev, qui dirige les activités liées à la Google Cloud Platform dans la zone EMEA, revient sur les annonces de fin novembre et explique que Mountain View localise les données des entreprises européennes sur ses datacenters européens pour répondre à leurs besoins de performances. Tout en indiquant que cela ne constitue pas une option de conformité.

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Les données des entreprises européennes seront certes localisées dans des datacenters européens, mais cela ne constitue pas une garantie en terme de conformité, à tenu à rappeler Barak Regev (en photo), patron de la Cloud Platform de Google en Europe, lors d’un entretien avec la rédaction. Barak Regev réagissait notamment à l’annonce faite par Google fin novembre d'ouverture de nouveaux services en Europe.

Dans ce qui peut être présenté comme une vaste offensive de Google sur dans le Cloud européen, la firme de Mountain View a en effet récemment dévoilé la création d’une zone d’hébergement dans l’Union européenne pour certains éléments clé de sa Cloud Platform, à savoir Google App Engine, Google Cloud Storage et Google Cloud SQL (le Iaas, Compute Engine, étant prévu pour bientôt). En clair, les entreprises européennes ont désormais la possibilité de déployer leurs applications, leurs données et leurs machines virtuelles dans des centres de données répartis sur le sol européen. Google, officiellement pour des raisons de sécurité, garde secret leur emplacement géographique.

Google n’est pas responsable de la conformité

Mais attention, nuance Barak Regev, Google n’a pas vocation à garantir, d’un point de vue légal, la localisation des données sur le sol européen et cette annonce ne constitue pas une option de conformité. «Les données sont localisées dans les datacenters européens de Google, mais Google est le responsable du traitement des données, pas de leur conformité. Nous ne sommes pas l’entité qui garantit la conformité des données, susceptible de proposer un contrat de garantie et une certification de conformité aux clients», explique-t-il à la rédaction.

Les entreprises ont ainsi la possibilité de stocker leurs données dans des centres de calculs en Europe, mais leur conformité n’est pas pour autant certifiée, et surtout Google estime ne pas en être responsable. Pour lui, ce n’est pas vraiment un problème, car «en matière de conformité, nous sommes transparents sur le sujet avec nos clients européens». Le groupe de Mountain View préfère ainsi présenter cette proximité géographique comme ayant un intérêt d’un point de vue technique : rapprocher les services cloud des clients européens afin de proposer des performances optimisées, à laquelle pouvaient jusqu’alors prétendre les entreprises américaines, notamment. «Nous avons souhaité répondre aux besoins de scalabilité, de redondance et de disponibilité, en proposant aux entreprises européennes de rapprocher notre plate-forme et nos services de leurs applications», illustre Barak Regev, tout en ajoutant : «nous voulions également améliorer la performance des applications de nos clients en Europe, en réduisant la latence.»

Unifier les niveaux de qualité de services dans le monde, en somme, pour s’ouvrir un peu plus à une clientèle européenne. Il ne faut pas non plus voir dans cette décision une quelconque riposte à l’émergence de cloud souverains français - comme ceux que sont en train de mettre en place CloudWatt ou encore Numergy. "Le Cloud est un marché très vaste et très diversifié. Nous sommes aujourd’hui les seuls fournisseurs à proposer une telle infrastructure. Toutefois, la concurrence est une évolution naturelle. Nous devons prouver notre valeur sur le marché», conclut Barak Regev

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