Cyres convertit un entrepôt frigorifique en datacenter

La SSII a décidé de bâtir son propre datacenter à Tours afin de renforcer ses capacités d'hébergement. Dans une optique "green", elle a choisi de reconvertir un ancien entrepôt frigorifique.

Afin d’appuyer son développement, la SSII d’origine tourangelle Cyres vient d’ouvrir son propre datacenter au nord de Tours. Cette structure, née de la reconversion d'un ancien entrepôt frigorifique, a vocation à renforcer les capacités d’hébergement historiques dont la firme disposait déjà dans les datacenters de Cogent et Axione à Tours.

La première salle du datacenter de Cyres à ToursLa première salle du datacenter de Cyres à Tours

Cyres, une SSII organisée autour de trois grands métiers, dont l'hébergement

Le groupe Cyres a été créé en 1999 et il a bâti sa croissance autour de deux métiers phares : l’hébergement de sites web – via la division « Interactive » — et de solutions collaboratives (en particulier Exchange et SharePoint) et la mise en œuvre d’infrastructures en mode hébergé (cloud privé managé ou cloud hybride). Plus récemment, la société a aussi développé un savoir-faire en matière de bases de données, d’analytique et de Big Data avec de grands projets menés pour des acteurs comme la Coface, Generali ou Renault. La division « Ingensi » de Cyres a ainsi été l’un des premiers partenaires français de Cloudera et est l’un des grands partenaires Big Data de Dell en France. Dell et Ingensi collaborent par exemple avec Renault et l'Université de Tours dans le cadre du projet Européen "Big Trend" et les serveurs Dell motorisent l’essentiel de l’infrastructure de Hosteam. C’est d’ailleurs notamment en anticipation de la croissance de l'activité Big Data d'Ingensi que la division hébergement de Cyres, « Hosteam », s’est lancée dans la construction de son propre datacenter.

« Hosteam permet aujourd’hui l’accès à des solutions de cloud modulaires hébergées en France. Notre savoir-faire nous permet d’héberger des solutions Big Data, mais aussi des bases de données à la demande, des solutions collaboratives. Le tout est assorti d’un support de proximité et surtout d’un accompagnement en fonction du degré d’autonomie des clients » explique Yohann Berhouc, le directeur général du groupe Cyres.

Disposer de son propre datacenter pour renforcer son indépendance

Yohann Berhouc, Directeur Général de CyresYohann Berhouc, Directeur Général de Cyres

Le projet de datacenter du groupe est né de plusieurs constats. Tout d’abord, les capacités des datacenters utilisés par Cyres à Tours sont aujourd’hui limitées tant en surface qu’en énergie. Ensuite Cyres avait la volonté d’avoir la maîtrise de bout en bout de la chaîne de valeur. Enfin, l’ambition de la firme est de proposer des solutions de cloud privé à valeur ajouté. « Sur le métier de la VM au kilomètre tels que le proposent Amazon, le geste reste à faible valeur ajoutée. Nous cherchons à nous différencier par l’accompagnement et l’intégration de produits complexe. Notre équipe support est dans le Datacenter et peut apporter des gestes de proximité comme le câblage, l’ajout de ressources matérielles ou la réinitialisation d’un serveur ».

La localisation géographique de Tours en fait une ville séduisante pour l’implantation de datacenters, comme d’ailleurs Orléans, qui accueille aussi de multiples datacenters (le dernier-né est celui d’Hitachi Data Systems qui sera inauguré le 9 avril). Gemalto, le leader mondial des cartes à puces a par exemple son principal Datacenter à Chambray les Tours.

Comme l’explique Yohann Berhouc, le projet s’est lancé grâce à un client qui avait fait une commande de baies importante. Mais Hosteam entend utiliser cette infrastructure pour proposer des offres de PRA ou de PCA avancées ainsi que pour proposer la composante matérielle des offres Big Data d’Indensi, la division Big Data du groupe.

Un datacenter « Green »

Pour construire son datacenter Cyres a fait le choix de réhabiliter un ancien entrepôt frigorifique qui lui permettra à terme de disposer de 700 m2 de surface d’hébergement soit 112 racks. Le site a été choisi pour son emplacement, hors de toute zone inondable et parce qu'il est bien desservi en fibre optique par les principaux opérateurs télécoms. La réalisation du datacenter (en catégorie Tier III) a été confiée au spécialiste avignonais des datacenters, Jerlaure qui a piloté la réhabilitation du bâtiment originel.

Comme l’indique Yohann Berhouc, « le fait d’avoir une démarche écoresponsable était important pour Cyres ». La firme a ainsi fait le choix d’une solution de « Free Cooling » pour le refroidissement de ses salles (technologie de Climatisation en Free Cooling indirect « Oasis IEC » du Suédois Munters) et a aussi choisi d’alimenter ses centrales de traitement d’air par un système de collecte des eaux pluviales. La chaleur dégagée par les machines est aussi récupérée et exploitée pour alimenter les CTA. Côté serveurs, un système de corridors chauds a été mis en œuvre pour une meilleure gestion de la chaleur. Selon Yohann Berhouc, ces systèmes permettent au datacenter d’afficher un PUE proche de 1,2. L’investissement total pour la société est de 2,50 M€.

Aujourd’hui la première tranche du datacenter est opérationnelle (35 baies) et la demande est telle que la société a immédiatement lancé la mise en œuvre de la seconde tranche.

Un argument de poids pour les offres hébergées du groupe

Le fait de maîtriser sa propre capacité d’hébergement en France est vu par le groupe comme une arme concurrentielle. Par exemple, Cyres héberge actuellement près de 15 000 boîtes aux lettres Exchange. « L’émergence des offres Office 365 nous a beaucoup inquiétés mais beaucoup de nos clients qui avaient migré en reviennent du fait du support notamment. Le fait de disposer d’un hébergement en France et d’offrir un service premium, est par exemple, primordial pour des clients comme les ministères ou les cabinets d’avocats, pour lesquels le sujet de l’hébergement de mail reste sensible. L’hébergement de données en France est un point critique. Le support est aussi important. Pour ces clients, proposer des hébergements dédiés est parfois déterminant. »

L’infrastructure du datacenter sera aussi utilisée pour proposer des offres de cloud hybride. Pour certaines offres de stockage, Cyres s’appuie ainsi sur les offres publiques de Numergy et Cloudwatt. La firme propose aussi des hébergements hybrides combinant des offres privées construites autour du Windows Azure Pack (ex-Windows Azure Services for Windows Server) et des offres publiques sur le cloud Microsoft Azure. Enfin, selon Yohann Berhouc, « Cyres anticipe le fait que les besoins des applications big data seront tels qu’ils généreront des besoins infrastructures importants. L’activité Big Data devrait ainsi à terme générer la plus grosse part de la croissance du groupe (qui réalise aujourd’hui environ 3,70 M€ de revenus par an).

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