Orange Business Services déploie sa stratégie IoT

C’est devant un parterre de clients qu’OBS a dévoilé ses batteries sur le marché des objets connectés. Déploiement de son réseau LoRa, lancement de services Cloud Big Data, l’heure est désormais à l’industrialisation des services.

C’est Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, Directrice exécutive Innovation, Marketing et Technologies d’Orange Business Services qui, la première, s’est chargée de dévoiler les ambitions de l’opérateur sur le marché de l’Internet des objets. « Nous voulons être un opérateur de référence dans l’Internet des objets et un partenaire de confiance des entreprises dans leurs transformation digitale. Nous avons chiffré à l’horizon 2018 notre ambition. Nous visons un objectif de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires sur ce marché de l’IoT qui sera un pilier majeur pour le groupe. »

Les 4 moteurs de la stratégie IoT d'Orange

Pour atteindre cet objectif ambitieux, l’opérateur compte s’appuyer sur 4 moteurs de croissance. Il va d’une part jouer la carte de l’Open Innovation et faire venir à lui cette myriade de start-ups qui sont nées ces derniers mois sur ce nouveau marché de l’Internet des objets. Orange mise ainsi sur ces Orange Labs pour les attirer. Il mise aussi sur sa participation à la Cité de l’objet connecté d’Angers qui est appelée à devenir le creuset des objets connectés "Made in France". En outre, Mari-Noëlle Jégo-Laveissière a dévoilé un kit gratuit qui permettra aux entreprises intéressées par les services IoT d'Orange de prototyper rapidement des produits qui pourront se connecter aux réseaux IoT - dont le nouveau réseau LoRa dont Orange vient de lancer le déploiement.

Le réseau est bien évidemment le deuxième étage de la fusée Orange. Le groupe a donc officiellement lancé le déploiement de son réseau très bas débit LoRa, une norme ouverte qui vient se poser en concurrence directe du réseau Sigfox  - avec lequel elle n’est pas compatible. Dix-sept  agglomérations françaises doivent être équipées au premier trimestre 2016.

Parmi les premières servies, la région parisienne, Angers, Marseille, Bordeaux ou encore Grenoble où les premiers tests ont déjà été menés par l'opérateur. En dépit des questions répétées des industriels présents lors de cette annonce, l’opérateur n’a pas souhaité dévoiler ses tarifs, un élément pourtant clé dans le modèle économique des objets connectés.

Sigfox, qui a déjà largement entamé son internationalisation, garde une longueur d’avance sur les réseaux bas débit. Mais Orange compte bien se servir d’une autre arme contre son rival français : ses réseaux 2G et 4G. "La connectivité est une problématique majeure sur ce domaine et elle doit être multiple", a précisé Mari-Noëlle Jégo-Laveissière. "Quand on remonte de l’information d’un objet connecté, on peut avoir besoin d’une connectivité une fois par jour, plusieurs fois par jour, de manière très brève ou on peut avoir besoin d’une connectivité 4G pour faire, par exemple, de la vidéosurveillance d’une rue ou chez une personne âgée maintenue à domicile. Cette connectivité doit être multiple, la 2G et la 4G qui fonctionnent bien aujourd’hui, mais aussi la connectivité LPWA qui permet d’avoir des consommations électriques très faibles et une couverture géographique très grande, en particulier pour les capteurs qui ne sont pas reliés à une source électrique et qui doivent pouvoir rester en fonction 5 ou 10 ans. Nous travaillons dans les instances internationales de normalisation afin que les technologies 2G, 4G puis 5G intègrent de manière native la connectivité des objets connectés."

La responsable a souligné les avancées réalisées dans le domaine de la 2G pour les objets connectés avec le standard EC (Extended Coverage GSM) qui devrait être finalisé fin 2016. Selon elle, les premiers produits industriels compatibles EC sont attendus pour 2017/2018. La 4G suivra cette voie avec l'intégration de fonctions d'économie d'énergie dans la norme, puis ce sera l’arrivée de la 5G. Celle-ci embarquera de façon native, dès son lancement, la connectivité des objets connectés. Nous serons alors à l’horizon 2020/2022.

Datavenue, le portefeuille Cloud dédié à l’Internet des objets   

Le troisième volet de la stratégie Orange pour l’Internet des objets, c’est le Cloud, avec un portefeuille de services regroupé sous la bannière commerciale Datavenue. « Il s’agit d’une plateforme ouverte, tournée vers l’innovation et à l’intérieur de laquelle nous allons industrialiser nos offres », a expliqué Thierry  Bonhomme, Directeur exécutif d’Orange Business Services. Les 2 offres dévoilées dans le cadre de cette plateforme Datavenue sont Live Objects et l’offre Big Data Flexible Data.

Composante essentielle de l'offre Datavenue, Live Objects est la plateforme de gestion des objets connectés d'Orange. L'opérateur compte référencer un certain nombre de capteurs et d’objets connectés compatibles avec sa plateforme et, à partir de Live Objects, l’industriel va pouvoir choisir le ou les réseaux qui lui permettront de collecter les données issues de ses produits. La plateforme va alors assurer toutes les tâches de collecte et de stockage des données. Sur Live Objects, il aura à sa disposition des tableaux de bord afin de gérer son parc d’objets connectés. En outre, des outils seront disponibles afin d’intégrer ces données avec le SI de l’industriel client du service.

L’autre brique de l’offre Datavenue vient tout droit de chez Cloudwatt. Il s’agit de l’offre Big Data pour les objets connectés. Celle-ci s’appuie donc sur l’offre d’hébergement OpenStack de Cloudwatt ainsi que sur les outils Big Data de Splunk. En outre, OBS compte s’appuyer sur une des spinoffs des Orange Labs, PredicSis, afin de proposer des algorithmes prédictifs à ses clients. « Les cas d’usage du prédictif sont multiples et il est important pour nous d’avoir des applications verticales que nous mettrons à disposition de nos clients », a ajouté Thierry Bonhomme.

Orange se pose comme hébergeur de données Open Data

Enfin, Orange compte proposer une place de marché de données sur Datavenue. « Nous croyons en l’importance de l’Open Data. Notre marketplace proposera des données gratuites et des données payantes." Thierry Bonhomme a cité l'exemple de Flux Vision, l'offre de données proposées par Orange qui s’appuie sur les données techniques de son réseau cellulaire. "Nous sommes capables d’analyser les flux de population sur tout ou partie d’un territoire à partir des données anonymisées que nous recueillons sur notre réseau mobile. Une analyse qui peut être réalisée en temps réel ou sur une base historisée. C’est du Big Data, stocké sur l’infrastructure Flexible Data d’Orange et indexé dans le bloc des applications proposées dans la marketplace Datavenue. Aujourd'hui, nous voudrions voir enrichir cette marketplace de données issues de nos clients industriels qui vont venir entreposer et proposer leurs données dans cette marketplace, sur un modèle qu'ils choisiront, gratuit ou payant. "

Orange affirme disposer d’un parc de quelques 8 millions d’objets connectés déjà en production.

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