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EMC s’apprêterait à supprimer 3 500 à 4 000 emplois

EMC va lancer un plan de réduction de coûts visant à économiser 850 M$ en année pleine. La firme a mis de côté 220 M$ afin de financer un vaste plan de licenciement qui pourrait toucher environ 5% de son effectif.

EMC a fait un curieux cadeau de nouvel an à ses employés. Jeudi 30 décembre 2015, la firme a adressé à la SEC un formulaire lapidaire l’informant de sa décision d’entamer un plan de restructuration. Officiellement, l’objectif est d’alléger sa structure de coûts d’environ 850 M$ par an. Ce plan va concrètement se traduire par une vague de suppressions d’emplois chez le n° 1 mondial du stockage.

EMC indique avoir provisionné environ 220 M$ en « cash » pour les indemnités de ses salariés en partance. La firme avait procédé à une annonce similaire en janvier 2014. Le plan portait alors sur un montant de 95 à 114 M$ et EMC avait indiqué que l’essentiel des licenciements seraient effectifs au cours du trimestre suivant. L’annonce s’était finalement traduite par quelque 1 750 suppressions de postes sur les neuf premiers mois de l’année dont environ 1 300 au premier trimestre (pour un dépense totale de 95 M$ sur neuf mois).

Au vu du montant provisionné cette fois-ci, il est donc vraisemblable que la firme entende supprimer entre 3500 et 4000 emplois au cours des mois à venir (sur un total d’environ 70 000).

Une restructuration sans doute partiellement motivée par la fusion en cours avec Dell

Depuis quelques années, EMC recourt régulièrement aux suppressions d’emplois pour alléger sa structure de coûts. Des suppressions d’emplois, qui sont en partie le fait de sa boulimie en matière d’acquisitions et des rationalisations d’effectifs qui s’en suivent. Cette fois-ci, le contexte dans lequel se déroule l’annonce est plus complexe : EMC est en cours d’acquisition par Dell et les deux sociétés sont lancées dans une course pour rendre l’opération plus digeste.

Dell de son côté se prépare à céder plusieurs activités pour alléger sa dette, tandis qu’EMC tente visiblement d’améliorer sa rentabilité par tous les moyens. D’aucuns diraient que la mariée se fait plus belle - ou que le marié se fait plus beau - selon les sensibilités de chacun (e). Le fait de réduire sa base de coût de 850 M$ par an, veut en effet dire qu’EMC, une fois intégré à Dell, sera en mesure de retourner 850 M$ de plus à son actionnaire. Ce qui dans une acquisition à 55 Md$ largement financée par de l’endettement à un taux d'intérêt de 6 ou 7% n’est pas anodin…

Une année 2015 délicate pour un EMC qui reste plus rentable que jamais

Si des arrière-pensées financières sont sans doute à l’œuvre, il ne faut pas non plus ignorer le fait que certaines divisions d’EMC ne se portent plus si bien qu’auparavant. Les ventes de produits sont en retrait de 3,8% au 3e trimestre calendaire 2015, après avoir reculé de 2,8% au second trimestre et de 3,1% au premier trimestre. Plus grave, les ventes de systèmes de stockage, le cœur historique de l’activité d’EMC, ont respectivement reculé de 6,5%, 1,6% et 5,7% au cours des mêmes périodes (des baisses toutefois compensées par une hausse supérieure des revenus tirés des services). Un ajustement des effectifs était donc de toute façon prévisible à un moment ou à un autre.

Rappelons pour terminer, qu’EMC reste une formidable machine à générer du cash. Sur un CA d’environ 6 Md$ au 3e trimestre 2015, la firme a généré 1,4Md$ de flux de trésorerie opérationnelle ("operational cash-Flow"), dont 1 Md$ de flux de trésorerie disponible ("free cash flow"). À titre de comparaison, HPE a généré un CA de 25,7 Md$ au dernier trimestre 2015, pour un flux de trésorerie opérationnel de 2,6 Md$ et un free cash-flow de 1,8 Md$. On comprend mieux pourquoi, outre l’évidente complémentarité entre leurs activités, Dell s'est intéressé à EMC…

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