Moskitos dope son iPaas pour se préparer à l’international

La société affute sa feuille de route pour préparer sa plateforme aux marchés européens, américains et asiatiques. Un module de transfert de fichiers et un moteur d’ETL vitaminé sont au programme.

Un moteur ETL, un module de transfert de fichiers (MFT) en volume, …. Autant de services que l’éditeur Moskitos a décidé d’inscrire sur sa feuille de route entre la fin 2017 et le premier semestre 2018, afin de compléter sa vision de middleware dans le Cloud. Moskitos, née en 2012, est le seul acteur européen à avoir intégré le très convoité Magic Quadrant de l’iPaas (comprendre le Paas d’intégration) – classé dans la catégorie des acteurs de niche.

La société, qui s’adosse historiquement sur Azure, mise sur une approche intégrée de l’intégration d’applications et de flux, avec la volonté d’apporter un middleware flexible et modulaire. CrossCut, nom de la plateforme, apporte ainsi des fonctions de transformation, d’orchestration et, évidemment, de connectivité. Sur ce dernier point, la plateforme propose une kyrielle de connecteurs pré-configurés (des services Cloud ou encore des applicatifs transversaux, comme SAP) qui permettent d’accélérer les capacités d’interconnexion - un SDK permet toutefois de créer des connecteurs à façon.

La plateforme prend en charge la transformation des protocoles, la structure et le contenu des messages. Une étape portant sur la qualité des données est également assurée sur site et dans le Cloud, garantit Bertrand Masson, directeur stratégique et l’un des co-fondateur de la société

Enfin, l’orchestration de l’échange complète le dispositif pour prendre en charge la gestion d’événements par exemple. La mise en place d’échange plus complexe est assurée via un moteur de workflow, également inclus à la plateforme.

« On pense que les fonctions EAI, ESB, ETL et de gestion du transfert de fichiers (Manage File Transfert) vont converger, car c’est aujourd’hui ce que veulent les métiers, Bertrand Masson, rappelant que l’accès à ce type d’outil doit rester simple.

D’où les travaux menés à intégrer un système de gestion de transfert de fichiers (MFT) et un moteur avancé d’ETL à l’ensemble – le premier est prévu pour la fin 2017, le second durant le premier semestre 2018. Si Moskitos s’appuie sur des partenaires comme Axway, pour le premier, la société travaille aujourd’hui sur une logique de volume. « On sait aujourd’hui transférer des fichiers, mais en mode synchrone », lance Bertrand Masson. La prochaine itération permettra de traiter de gros volumes de fichiers avec la capacité de dé-construire les fichiers en octets – à l’image par exemple d’un  WeTransfer. Cela permet par exemple de gérer les déconnexions et les reprises de téléchargement de gros fichiers par exemple. Même son cloche pour le moteur ETL : le module aujourd’hui présent prend en charge des volumes moyens de transformation. Le prochain moteur apportera cette dimension de volumes de transformation.

API Gateway et module IAM

Mais ce n’est pas tout. La plateforme embarque également une API Gateway pour gérer le décloisonnement des données. Connectée au cœur iPaas, ce module présente les données du SI des entreprises et les expose en self-service via un portail centralisé. Toutefois, Moskitos, a préféré opter pour une approche modulaire pour éviter d’avoir à se couper de certains marchés et d’entreprise qui auraient déjà adopté une solution de gestion d’API, commente Bertrand Masson. CrossCut se connecte donc directement aux autres systèmes de gestion d’API, et offre une porte d’entrée à l’iPaas auprès des grandes entreprises. « L’idée est aussi d’intégrer les API dans les processus (le cœur de métier l’iPaas, NDLR) », lance encore le responsable. Là est le cœur de métier de CrossCut.

Enfin, un module d’IAM pour favoriser la gestion des accès via SSO aux solutions en place dans les entreprises (comme Active Directory), est prévu ce mois de septembre. IAM-as-a-Service est également dans les bacs « pour accompagner l’arrivée de la GDPR », poursuit le responsable.

Ces modules cœur de CrossCut sont aujourd’hui gérés via un tour de contrôle centralisée, Control Center.

« Créer un continuum entre le on-premise et le Cloud »

Selon Bertrand Masson, l’une des particularités de CrossCut réside également dans sa mécanique de connexion inter-systèmes. L’idée est de se « placer au-dessus du firewall et pour créer un  continuum entre l’existant sur site et le Cloud ». La technologie de Moskitos (nommée Secure Cloud Gate) permet ainsi « de laisser la DMZ vide et de n’exploiter que le canal Internet sortant », et ce sur un mode bidirectionnel – on parle ici d’un mécanisme de Long Polling, une version adaptée du Server Push. « Notre plateforme sur site instancie la connexion avec la Cloud, ne l’éteint pas tout de suite, et laisse le canal ouvert », ajoute Bertrand Masson. La sécurité est assurée via un token limité dans le temps.

Assoir son empreinte européenne et se tourner vers l’Asie

En parallèle à cette feuille de route, la société a entamé en 2017 sa stratégie de conquête du marché international en ouvrant un bureau pour le Benelux, en Suisse et en préparant son implantation au Royaume-Uni. Mais sur un marché de l’iPaas, trusté par les acteurs américains, Moskitos entend également s’installer aux Etats-Unis, « tactiquement », lance Bertrand Masson. Cela s’effectuera via des partenaires.  

Pour autant, l’Asie apparait davantage comme une expansion stratégique en devenir – comme l’Inde ou la Chine. Bertrand Masson estime cette zone géographique très centrée sur l’innovation, comme avec l’Internet des objets et une propension naturelle à adopter le Cloud. Là où finalement l’intégration, qu’elle soit de données, d’applications ou multi-environnements, a un rôle clé à jouer. L’éditeur espère également colporter sa présence dans l’industrie pharmaceutique en France, vers l’Inde et la Chine, pays où cette industrie est également bien implantée – à l’image de L’Oréal, déjà client de Moskitos.

Un projet de levée de fonds est en cours pour notamment assurer cette représentation commerciale, affirme enfin Bertrand Masson.

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