R&D, pertes, international : MongoDB se livre un peu en amont de son entrée en bourse

Un prospectus remis à la SEC montre une forte progression du CA mais également une perte qui se poursuit. La société investit en marketing, ventes et R&D pour trouver sa place sur le marché.

MongoDB a officiellement remis à la SEC sa déclaration d’enregistrement, confirmant sa volonté d’entrer en bourse. La société, qui symbolise l’un des pionniers du monde des bases de données NoSQL, entend désormais financer sa croissance par les cotations boursières américaines, sur le NASDAQ. Le prix de l’action n’a pas encore été déterminé.

La base de données MongoDB, dont les développements remontent à 2007, est souvent citée comme une des technologies  NoSQL Open Source clé du marché, aux côtés de Cassandra ou HBase par exemple. Son approche centrée sur le document (Document Store) a plu à une importante communauté de développeurs, qui constituent encore le premier moteur d’adoption de la technologie. Si l’on en croit le classement DB Ranking, qui liste toutes les bases de données par popularité, MongoDB demeure la première base NoSQL en septembre 2017, et la 5e base listée derrière Oracle, MySQL, SQL Server et PostgreSQL au classement général.

Malgré cette empreinte sur le marché des bases de données dans le monde, MongoDB peine encore à trouver son équilibre financier, révèle ce même document remis à la SEC. La société, dont le modèle économique repose sur la commercialisation de souscriptions, de services et supports auprès des entreprises, n’est toujours pas rentable, et continue d’afficher des pertes, malgré de revenus qui, eux, progressent à vitesse grand V.

La société a en effet généré 101,4 millions de dollars sur son exercice 2017, en hausse de 55% en un an. En 2016, le CA avait atteint 65,3 millions de dollars. Sur les 6 premiers mois de 2017, MongoDB affiche 68 millions de dollars au compteur.  Des chiffres justifiés par une avancée de base d’utilisateurs (payants ou pas) de la base de données : au 31 juillet 2017, MongoDB faisait état de 4 300 clients dans plus de 85 pays, toutes industries confondues – contre 1 700 à la fin de son exercice 2016.

Toutefois, la perte nette s’établit à 86,7 millions de dollars pour l’exercice 2017, contre  - 76,7 M$ et -73,5 M$ en 2015 et 2016 respectivement.

Des investissements en marketing et R&D

La société confirme bien  multiplier les investissements, tant d’un point de vue marketing et commercial, que technologique.  MongoDB indique être positionné sur un marché très concurrentiel où il se frotte aux acteurs traditionnels des bases de données, comme Oracle ou IBM, et aux services Cloud, proposés par exemple par AWS, Azure et Google – avec qui il est également partenaire.

Surtout, la société a également fortement investi dans la R&D, insiste-t-il dans le document de la SEC. Son service DBaas, Atlas, lancé en 2016, est cité comme l’un des développements qui aura capté nombre d’investissements, visant justement à proposer une offre de MongoDB dans le Cloud. Une offre pivot pour la société qu’il qualifie de « pièce importante ». Celle-ci « permet de gérer des revenus à partir de Community Server (l’édition Open Source, gratuite et communauté de la base, NDLR)  et (vise à) convertir les utilisateurs qui n’ont pas besoin de toutes les fonctions de MongoDB Enterprise Advanced (une édition Premium de la base, NDLR) ».  En clair, apporter une forme de monétisation de l’édition communautaire.

Logiquement, lors de son exercice 2017, Atlas ne représentait que 1% des revenus de la société. Mais la base dans le Cloud affiche une progression notable sur les 6 premiers mois de 2017 : elle compte désormais pour 5% des revenus de la période. A titre de comparaison, MongoDB Enterprise Advanced comptait pour 64% sur l’exercice 2017.

35 % des revenus hors des US

Une des priorités, explique MongoDB dans ce même document, sera également d’assurer la croissance des activités de la société hors des Etats-Unis, qui reste à ce jour le plus gros marché pour la société. Hors des US, les revenus de MongoDB continuent de progresser, si on en croit le prospectus remis à la SEC. De 31% des revenus totaux en 2016, ils en représentent 35% sur l’exercice 2017 (clos le 31 janvier 2017) et 35% également sur les 6 premiers mois de 2017 (jusqu’en juillet 2017). Une part grandissante du reste du monde sur laquelle, d’ailleurs, MongoDB compter miser. La société pourrait étendre ses activités à d’autres zones internationales, indique-t-elle.

 La société est par exemple présente en Europe, via le Royaume-Uni et la France (implanté depuis 2014). Sur les 820 employés recensés dans le monde, 275 font partie des équipes internationales (hors des US).

 

 

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