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Edition de logiciels : un secteur en croissance en 2016, mais qui peine encore à recruter

Le secteur de l'édition logicielle a continué de bien se porter en 2016. Le Panorama Top 250 de Syntec Numérique, réalisé par EY, fait état d'une croissance de 12 %. Les éditeurs français sont de plus en plus nombreux à pratiquer le mode SaaS. Mais ils peinent toujours à recruter autant qu'ils le voudraient.

Syntec Numérique a présenté la septième édition du Panorama Top 250 des éditeurs de logiciels français portant sur l'année 2016. Réalisée par le cabinet EY, l'étude classe 358 sociétés en fonction du chiffre d'affaires qu'elles réalisent dans l'édition de logiciels. Ces éditeurs sont segmentés en trois catégories : les « sectoriels » qui ciblent un secteur précis, les « horizontaux » qui proposent une offre générale et les « particuliers et jeux ». Les premiers de chaque catégorie sont respectivement Dassault Systèmes, Axway Software et Ubisoft.

Une croissance à deux chiffres

Premier point à souligner, le secteur de l'édition continue de bénéficier d'une croissance soutenue, « qui démontre le fort dynamisme de l'écosystème et des performances remarquables », souligne Jean-Christophe Pernet, associé EY en charge de l'étude. Les éditeurs du panel ont réalisé un chiffre d'affaires global de 13,5 Mds € en 2016, en croissance de 12 % par rapport à 2015. Cette année-là, la croissance s'était établie à 16 % par rapport à 2014. La croissance cumulée sur les deux derniers exercices atteint ainsi 30 %.

Cette croissance s'accompagne d'une bonne rentabilité y compris dans les entreprises les plus petites. Si tous les éditeurs dont le chiffre d'affaires (CA) dépasse 100 M€ réalisent des bénéfices, deux sur trois (66 %) de ceux dont le CA est inférieur à 5 M€ sont profitables. Ce taux est de 75 % pour les CA de 5 à 10 M€ et de 82 % pour les CA entre 10 et 100 M€.

Le modèle SaaS gagne du terrain

La bonne santé du secteur augmente son attractivité auprès des investisseurs. En 2016, 30 % des éditeurs du panel ont eu recours au capital-risque français et 16 % à des investisseurs internationaux, soit 46 % au total, contre respectivement 32 % et 9 % en 2015, soit 41 % en tout. L'augmentation du recours aux capitaux étrangers tient au fait qu'il existe peu de fonds en France capables d'investir des montants importants, de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Nouveauté de l'édition 2017, l'étude s'est intéressée au mode SaaS (Software as a Service). Toutes tailles d'entreprises confondues, le chiffre d'affaires réalisé via ce mode a progressé de 7 points entre 2015 et 2016 pour atteindre 32 %.  La vente de licences et de produits pèse elle aussi 32 %. Les 36 % restants proviennent du support et de la maintenance. A noter que le modèle SaaS et les services Internet représentent 44 % du chiffre d'affaires des sociétés de moins de 8 ans.

Des points d'amélioration

Reste que les éditeurs de logiciels français réalisent encore une part très majoritaire de leur chiffre d'affaires en France. Pour ceux dont le CA est inférieur à 100 M€, la part de revenu national varie entre 68 % et 83 %. Pour ceux dont le CA est supérieur à 100 M€, l'activité nationale ne génère que 38 % de leurs revenus. Il existe bien sûr quelques exceptions comme Dassault Systèmes, Ubisoft ou Criteo, qui réalisent respectivement 91 %, 92 % et 93 % de leur CA à l'étranger, ou encore certaines start-ups qui se positionnent à l'international dès leurs débuts.

Enfin, quels que soient leur taille, leur CA ou leurs métiers, quasiment tous les éditeurs (83 %) rencontrent des difficultés de recrutement alors que 85 % d'entre eux prévoient d'embaucher en 2017. « Pour 74 % des éditeurs, ces difficultés de recrutement sont un frein à la croissance et les amènent à renoncer ou à repousser des projets », insiste Godefroy de Bentzmann, président de Syntec Numérique. Qui ajoute que Syntec Numérique poursuit son travail pour adapter les formations et augmenter les effectifs formés au numérique.

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