Virtualisation du poste de travail : Microsoft revoit ses programmes de licence

Microsoft a annoncé hier une refonte de ses programmes de licences destinée à réduire les coûts et à faciliter l'adoption de la virtualisation du poste de travail. Parallèlement, l'éditeur lance une série de promotions tarifaires avec Citrix visant à contrer l'offre View de VMware.

C’était devenu un secret de polichinelle. D’ailleurs Microsoft, par la voix d’Amilcar Alfaro, chef de produit senior chez Microsoft, en charge des licences et des tarifications, l’avait confirmé à nos partenaires américains de TechTarget fin janvier : Microsoft entendait revitaliser ses programmes de licences logicielles pour Windows, Software Assurance et VECD (Virtual Enterprise Centralized Desktop ; une licence dont l’acquisition est impérative pour virtualiser des postes de travail Windows et qui vient s’ajouter à la licence initiale du système d’exploitation ; initialement, le V de l’acronyme signifiait « Vista »…), en levant certaines restrictions liées à l’actuel modèle économique basé sur les terminaux. 

Eteindre la grogne des entreprises sur les licences

Depuis déjà de nombreux mois, de nombreuses entreprises expliquent qu’elles ne comprennent pas les termes des licences Microsoft et ne croient pas que l’accord de maintenance Software Assurance (SA) de l’éditeur apporte une réelle valeur ajoutée. L’une des plus importantes controverses porte sur la virtualisation du poste de travail. Les DSI estiment généralement que Microsoft utilise ses accords de maintenance pour ralentir l’adoption de la virtualisation du poste de travail. En particulier parce que la Software Assurance est nécessaire pour accéder aux outils de virtualisation du poste de travail de l’éditeur. Ils considèrent également que l’obligation d’acquérir une licence VECD en sus de la licence système d’exploitation déjà contractée pour le poste client renchérit trop lourdement le coût de la virtualisation de poste de travail.

Dans son entretien avec nos confrère de TechTarget, Amilcar Alfaro réfutait l’affirmation selon laquelle les mécanismes de licence de Microsoft ralentissent l’adoption de la virtualisation du poste de travail en rendant trop coûteuse. Selon lui, le coût et la complexité de tels projets dépendent notamment des investissements de l’entreprise dans sa propre infrastructure, dont le stockage. Et d’assurer que, pour nombre de grandes entreprises, le coût des licences Windows n’est qu’une petite partie de l’équation.

Exit VECD, bonjour VDA

Certes... Reste que, dans la pratique, l’annonce effectuée hier par l’éditeur ressemble bien à une retraite en rase campagne : afin de doper l’adoption de la virtualisation de postes de travail et de mieux contrer l’offensive menée par VMware sur VDI avec son offre VMware View. Microsoft a annoncé hier la disparition de VECD pour les clients Software Assurance. Ce qui a le mérite de faire d'une pierre deux coups : renchérir la valeur perçue de la Software assurance et mettre fin à la grogne générée par VECD.

Jusqu’alors, pour virtualiser un poste de travail Windows, il fallait souscrire une licence VECD par poste. Pas fou, Microsoft avait déjà créé une carotte qui faisait que coupler VECD et SA rendait VECD beaucoup moins onéreux : Pour les souscripteurs à SA, virtualiser un poste de travail Windows coûtait ainsi 23 $ par an ; sans SA, la facture grimpait à 110 $. Mais cette demi-mesure n'avait pas vraiment suffit à éteindre le mécontentement de certaines entreprises.

L'éditeur a donc fini par se rendre à l'évidence : à partir du 1er juillet, les entreprises utilisant la Software Assurance pour leurs postes de travail n’auront plus besoin d’une licence additionnelle pour virtualiser leurs postes de travail. Exit donc VECD. Microsoft maintient toutefois une licence baptisé Virtual Desktop Access (VDA), qui permet de distribuer des environnements virtuel de bureau Windows vers des clients légers ou des postes clients non Windows. Une autre bonne nouvelle est que la nouvelle SA et la nouvelle licence VDA autorisent aussi l’accès à l’environnement virtualisé depuis un poste extérieur à l’entreprise, typiquement le PC personnel d’un employé à la maison, ou un kiosque en libre service.

Notons pour terminer que l’annonce d’hier s’accompagne d’une promotion conjointe avec Citrix baptisée  “Rescue for VMware VDI”, qui permet à des clients sous Software Assurance utilisateurs de VMware View d’échanger gratuitement jusqu’à 500 licenses View contre des licences Microsoft VDI ou XenDesktop. Une autre promotion, baptisée “VDI Kick Start”, offre un rabais de 70% sur Microsoft VDI Standard Suite et de 50% sur XenDesktop VDI Edition à concurrence de 250 postes. Les deux promotions sont valides jusqu’à la fin 2010.

Par la rédaction du MagIT, avec la contribution de Margie Semilof, SearchVirtualDesktop.com 

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