New York, la nouvelle Silicon Valley ?

Les grands des nouvelles technologies sont déjà bien implantés à New York. Dans leur sillage, ils attirent investisseurs, start-ups, et même entreprises étrangères. Parmi ses atouts, la ville peut compter sur sa connectivité, sa situation géographique et un important vivier de talents. Mais alors qu’elle reste à la traine par rapport à la Silicon Valley ou encore à Boston, elle peut compter sur une forte volonté politique.

En décembre 2010, Google a déboursé 1,9 Md$ pour faire l’acquisition d’un vaste immeuble historique de New York - près d’un million de mètres carrés - au 111 de la huitième avenue, dans le quartier de Chelsea. Selon diverses sources, Facebook et Microsoft seraient en train de chercher des surfaces à acquérir dans la métropole. Le réseau social occupe déjà 12 000 m2 sur Madison Avenue mais voudrait en acheter entre 30 000 et 45 000. Microsoft en occupe un peu plus, sur l’avenue des Amériques, mais son bail expire en 2014. Et pas question de quitter les lieux. De fait, selon une récente étude du Center for an Urban Future, New York est la seconde destination préférée des entreprises IT. Au cours des 5 dernières années, le nombre d’offres d’emploi dans le secteur aurait augmenté de 29 %. Et près de 500 start-ups IT y auraient vu le jour depuis 2007. 

Une situation géographique avantageuse

Avob, éditeur français de solutions d’optimisation de la consommation électrique des parcs de postes de travail, notamment, a récemment ouvert des bureaux à New York - après la Silicon Valley californienne. Son Pdg, Pierre Duchesne, détaille ses raisons : «cette ville renferme une multitude de grandes entreprises et plus particulièrement les sièges de ces sociétés. Disposer d’un bureau à New York, c’est donc être au plus proche de clients potentiels, comprendre leur environnement et leurs atteintes pour accélérer nos activités commerciales.» La situation géographique de la ville est également un atout qu’il entend mettre à profit : il souligne qu’elle est «placée sur le même fuseau horaire que le Canada et le Brésil, idéalement située et parfaitement desservie»; des éléments positifs pour ses ambitions à l’export. Et Pierre Duchesne assure avoir déjà trouvé là «de nombreuses entreprises qui cherchent à entreprendre des initiatives de réduction des coûts et d’optimisation énergétique ».

De multiples atouts

Mais ce n’est pas tout. En misant, sur cette grande métropole, Pierre Duchesne entend aussi profiter d’effets de réseau comparables à ceux qui font la richesse de la célèbre Silicon Valley. Pour lui, il s’agit ainsi de «participer à l’éco-système bouillonnant de la capitale économique américaine pour accroître la renommée d’Avob et, surtout, imaginer plus rapidement nos prochaines innovations ». Cerise sur le gâteau, ce choix lui donne aussi accès à un attractif vivier de ressources : «New York abrite de prestigieuses universités.» Selon lui, le tissu économique de la ville est plus marqué par «l’expertise [...] pour le design graphique et le commerce électronique», ce qui «tranche» avec la «tendance des start-ups de la Silicon Valley pour les jeux vidéos et les réseaux sociaux ». Là encore, pour lui, «une opportunité de développer des innovations qui répondent à des besoins spécifiques ».

Si l’effet écosystème participe de l’explication de l’attractivité de New York, il ne suffit pas. Il faut y ajouter une forte densité de fibres optiques - la proximité de ces ressources de connectivité a contribué à motiver l’achat de Google, fin 2010. Un bâtiment que le géant du Web occupait en fait depuis quatre déjà, partageant les murs avec Verizon, Sprint, et Level 3, notamment. 

Une forte volonté politique

Michael Bloomberg, le maire de la ville, ne s’y est pas trompé. Mi-mai, à l’occasion des festivités pour la semaine d’Internet, il a inauguré une carte interactive des emplois IT à New York. Celle-ci recense quelque 600 entreprises, start-ups, incubateurs et autres espaces de travail partagés liés à l’industrie IT et propose des liens vers les pages de recrutement des organisations concernées. En tout, plus de 300 entreprises proposaient alors plus d’un millier de postes. Pour Michael Bloomberg, cette carte doit être «un nouvel outil pour aider à pousser notre industrie IT vers l’avant ». Une industrie dynamique, certes, mais pas encore suffisamment pour que l’Etat attire plus d’investissements que la Silicon Valley ou encore la voisine Boston. Une situation à laquelle le maire de New York semble bien décidé à mettre un terme.  

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