Virtualisation : Microsoft s'attaque à Citrix et VMware sur le poste client

Avec l'arrivée officielle du MDOP 2008 R2, Microsoft dispose d'une offre de virtualisation d'applications séduisante par rapport à celles de VMware et Citrix. Reste qu'en limitant l'accès du MDOP aux seuls clients Software Assurance, l'éditeur de Redmond gâche sans doute une partie de ses opportunités. D'autant que son offre devrait encore se renforcer.

Microsoft continue lentement à renforcer son offre de virtualisation pour le poste client. La semaine dernière, l'éditeur a ainsi officiellement rendu disponible la dernière version de sa suite MDOP (Microsoft Desktop Optimization Pack). Le MDOP est une suite d'outils d'administration et de déploiement d'applications sur les postes clients que Microsoft propose pour un coût de licence de 10 $ par an et par PC aux entreprises qui souscrivent à son programme de maintenance Software Assurance. Il comprend notamment le logiciel de virtualisation d'applications App-v (ex SoftGrid de Softricity) ainsi que des outils avancés de gestion de politiques de groupes (afin de mieux contrôler ou restreindre les droits des utilisateurs sur leurs PC) et des outils de diagnostics et de récupération (issus du rachat de Winternals).

App-V 4.5 : une version sensiblement améliorée de la technologie SoftGrid

Avec l'arrivée du MDOP 2008 R2 App-V passe en version 4.5.  Le logiciel est désormais traduit dans onze langues dont le français et il apporte de nouvelles fonctions. L'une des plus intéressante est qu'il n'est plus forcément nécessaire de streamer systèmatiquement les applications virtualisées vers les postes clients. Elles peuvent être déployées sous la forme de package MSI et résider dans le cache local. Une autre nouveauté importante est une fonction que Microsoft appelle Dynamic Suite Composition (DSC).

Avec les moutures antérieures d'App-V,n 4.2, chaque fois qu'une application avait beoins d'un composant extérieur (plug-in ,machine virtuelle java...), il fallait créer un bunddle spécifique combinant les deux composants. Par exemple, chaque application nécessitant le runtime Java devait incorpore le JRE. Désormais, avec DSC, il est possible de packager séparèment les deux composants (application et JRE) et de les « lier » de telle sorte que si une application à besoin du composant JRE, elle pourra y accéder comme s'il était dans son propre package. Outre le fait que DSC simplifie le packaging d'application, il devrait aussi simplifier la maintenance des packages applicatifs puisqu'il suffira par exemple d'appliquer un correctif de sécurité au seul package Java, plutôt qu'à tous les packages en ayant besoin, comme cela était le cas auparavant. 

Une dernière nouveauté d'importance est qu'il n'est plus nécessaire pour les postes situés à l'extérieur du firewall de l'entreprise de se connecter par VPN pour bénéficier des services App-V. Grâce au support de protocole de streaming sécurisé RTSP-S, App-V 4.5 permet aux postes clients d'accéder aux services pp-V depuis l'extérieur de l'entreprise. Signalons aussi que Microsoft a fait évoluer son modèle de licence pour permettre à des hébergeurs de proposer des applications en location en utilisant App-V comme mécanisme de distribution. 

Une concurrence frontale avec VMware, Citrix, Novell ou Sun

Avec App-V 4.5 Microsoft dispose d'un redoutable concurrent pour ThinApp de Vmware mais aussi pour les solutions de virtualisation de poste client de Citrix. La solution devrait devenir encore plus intéressante début novembre avec le lancement d'App-V 4.5 for Terminal Services, qui permettra de déployer des packages applicatifs virtualisés dans un environnement terminal Server (une approche similaire à celle de Citrix pour XenApp). Le tout pour un prix défiant toute concurrence : pour les clients Software Assurance l'ensemble du pack MDOP (qui comprend App-V 4.5) coûte 10 $ par poste, un prix à comparer aux 50 $ et plus que facturent les concurrents. Le problème reste que le MDOP n'est pas disponible hors de la Software Assurance. Les entreprises que les composants du MDOP pourraient intéresser doivent alors comparer le coût des solutions concurrentes avec celui du MDOP couplé à la software assurance pour l'OS Desktop (35 à 55$ selon les versions d'OS et le type de licence).

Et c'est sans doute là que le bât blesse : Un sondage informel effectué auprès de plusieurs responsables informatiques rencontrées récemment sur le vForum de VMware montre que si la technologie App-V les intéresse, l'inclusion dans la Software Assurance agit comme un repoussoir, et les pousse plutôt à regarder du côté de ThinApp ou Novell Application Virtualization. Il sera donc intéressant de voir comment Microsoft évoluera sur ce point, même si pour l'instant les choses semblent bloquées. Comme nous l'indiquait récemment Zane Adam, le Vice-President en charge de la virtualisation chez l'éditeur "nous estimons que le MDOP est aujourd'hui une proposition très compétitive par rapport aux offres de nos concurrents".

Notons pour terminer que Microsoft entend encore renforcer son offre de virtualisation de postes clients au premier semestre 2009, puisque l'éditeur devrait lancer Microsoft Enterprise Desktop Virtualization (MED-V), son composant de virtualisation de postes de travail basé sur la technologie acquise avec le rachat de Kidaro. La bataille pourra alors faire rage entre Vmware, Citrix et Microsoft avec aussi quelques outsiders à surveiller de près comme  RedHat, Sun et Novell.

En savoir plus :

Les livres blancs sur App-V 4.5 publiés par Microsoft sur Technet

Pour approfondir sur Poste de travail virtuel (VDI, DaaS)

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