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Nutanix permet enfin de contrôler le cloud hybride en dehors du cloud

Jusqu’à présent, une entreprise qui souhaitait garder chez elle des traitements privés et exécuter les autres en cloud public ne pouvait gérer l’ensemble que depuis le cloud public. La nouvelle offre DSC résout ce paradoxe avec une gestion globale côté privé.

La console d’administration Nutanix Central, qui permet à une entreprise de chapeauter ses différents clusters Nutanix, qu’ils fonctionnent sur site ou soient hébergés en cloud, ne sera plus forcément une console SaaS. Il devient possible de l’installer sur site, dans l’intimité des murs d’une entreprise, et ainsi avoir la certitude qu’aucun opérateur cloud ne sera en mesure de regarder ce qu’elle contient.

Cette option, vendue sous l’appellation Distributed Sovereign Cloud (Cloud Souverain Distribué, alias DSC) est censée résoudre un paradoxe : si des clients ne veulent pas déployer une partie de leurs ressources informatiques en cloud public, pourquoi ces ressources-là devraient-elles être gérées depuis un cloud public ?

De manière plus pragmatique, DSC doit aussi faire sauter une contrainte dont les entreprises seraient de plus en plus nombreuses à souffrir : remettre le contrôle d’un datacenter privé dans les mains d’un service absolument pas privé empêche ce datacenter d’être conforme à des exigences de souveraineté.  

Il aura manifestement fallu attendre que l’intérêt pour le cloud souverain gagne aussi les entreprises non européennes pour que l’éditeur se rende compte du problème que posent ses applications SaaS quand une partie des ressources doit rester privée.

« Notre étude a révélé que 74 % des organisations affirment que les clouds souverains sont plus importants aujourd’hui qu’il y a deux ans. »
Simon RobinsonAnalyste, cabinet Omdia

« Il ne fait aucun doute que l’intérêt pour le cloud souverain s’est récemment accru chez un certain nombre de clients, principalement les entreprises du secteur public et celles cotées en bourse. Notre étude a révélé que 74 % des organisations affirment que les clouds souverains sont plus importants aujourd’hui qu’il y a deux ans, notamment à cause de l’instabilité géopolitique croissante et de l’hésitation à transférer d’importants référentiels de données vers des clouds publics dans le cadre des projets d’IA », commente Simon Robinson, analyste pour le cabinet Omdia.

Nutanix a annoncé dans la foulée que Nutanix Lens rejoindrait aussi bientôt le portefeuille DSC des options installables sur site. Nutanix Lens est la console SaaS que le fournisseur a conçue pour surveiller les risques de cybersécurité sur ses instances, sur site comme en cloud public.  

Pour mémoire, Nutanix propose, en plus de son système de virtualisation à installer sur site, un service d’infrastructure en ligne NC2 (Nutanix Cloud Clusters) disponible chez différents hyperscalers. Reprenant un principe d’abord inventé par VMware avec ses versions « VMware on… » (AWS, Azure, GCP...), l’intérêt de ces infrastructures en ligne est de permettre aux entreprises de mettre leurs données au plus proche de services cloud innovants (l’IA, ces temps-ci), sans pour autant devoir refaire tous leurs processus pour qu’ils soient adaptés au cloud cible.

Problème, NC2 est un service dit managé, dans le sens où l’hébergeur cloud se charge de sa maintenance (mises à jour, protection, etc.). Or, si cet hébergeur est américain, comme le sont AWS, Azure et GCP chez qui NC2 fonctionne, cela n’a rien de souverain. En Europe, le message est de dire aux entreprises que leurs données souveraines peuvent rester dans leur datacenter et qu’elles peuvent n’utiliser le cloud que pour des données anonymisées, nettoyées, qui ne courent aucun risque si elles tombent sous le coup d’une juridiction étrangère.

En France, NC2 est aussi disponible chez OVHcloud. Et celui-ci propose aussi l’hébergement de clusters Nutanix totalement privés. Dans le cas de NC2, une entreprise paie à chaque fois qu’elle se sert d’un service Nutanix géré par OVHcloud. Dans le cas des clusters privés, l’entreprise loue des machines physiques avec le système de Nutanix préinstallé par OVHcloud, mais elle gère elle-même la maintenance de son cluster.

La disponibilité en cloud public de cette virtualisation NC2 au format Nutanix est arrivée avec plusieurs outils de type applications web, censés enrichir les fonctionnalités d’un déploiement à cheval entre des sites physiques et des services en cloud public. Avant DSC, ces applications ne fonctionnaient elles-mêmes qu’en cloud public.

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