Green IT : faute de mesure standard, le vert reste dans le flou

Les métriques du Green IT peinent à émerger des spécifications dessinées par les grands consortiums. Laissant les entreprises dans l'attente. Une lacune qui freine l'adoption de comportements éco-responsables dans les datacenters.

Presque une incompréhension. C'est le sentiment qui ressort chez les auditeurs, tant industriels qu'analystes, d'un débat sur les mesures de la consommation énergétique qui s'est tenu en préambule de l'IDF (l'Intel Developer Forum, à San Francisco du 19 au 21 août).

Si tous saluent les initiatives prises par les organisations présentes autour de la table  - notamment celles du Green Grid et de Climate Savers -, ce sont davantage les méthodes qui restent sujettes à polémiques. Principale question en suspens : quels paramètres doivent, ou ne doivent pas, être pris en considération pour évaluer les dépenses énergétiques et les émissions de Co2 ? Autrement dit, si l'enjeu de la réduction de la consommation des datacenters fait consensus, les outils de mesure se font cruellement attendre. Une lacune dont nous faisions déjà état en juin dernier.

Energy Star : toujours incomplet

Bref le Green IT se cherche encore, et aucune solution claire ne se dégage. A l'image de l'EPA (Environment Protection Agency – Agence de la protection environnementale amércaine), qui développe les spécifications Energy Star censées qualifier l'éco-responsabilité du matériel IT. Sa représentante, Katharine Kaplan, chef de produit Energy Star, livre à demi mot que le deuxième jet du très attendu label côté serveur (publié la semaine dernière) manque encore de points de repère. Autrement dit, il reste incomplet. Elle confirme ainsi que l'agence sollicite encore des appels à candidature pour finaliser les spécifications finales. Ce deuxième « draft » comporte  également quelques modifications quant à la gestion des systèmes d'alimentation et, autre re-écriture, formule désormais des recommandations sur la consommation maximale de systèmes au repos. Mais surtout, Katharine Kaplan indique que l'EPA compte également s'interesser au problème des serveurs blades. Et, pour ce faire, recherche encore des informations.

Côté auditoire, on est réceptif. Mais on s'interroge toujours sur les méthodes à suivre. « La consommation des ventilateurs est elle incluse dans le système de mesure ? », interroge la salle. Les questions jaillissent. Et chaque intervenant fournit sa propre réponse.

Des barêmes oui, mais standardisés

Ainsi, si la cause est commune, les moyens restent disparates. Provoquant un ralentissement dans le développement et l'émergence de standards d'évaluation de la consommation d'énergie des centres de données. Et, logiquement, l'attentisme des utilisateurs.

Les outils de calcul – et surtout les points de contrôle sur lesquels s'exercent ces calculs - se multiplient, faisant naître chez les industriels « la crainte d'un manque d'unification entre potentiels standards », confie un représentant d'un grand groupe d'électronique à la rédaction.

D'autant que d'autres projets, indépendants des consortiums et administrations s'étant saisis du sujet, proposent également leur propre grille d'évaluation. C'est notamment le cas de la société Ancis, localisée à San Francisco, qui fournit dans son panel de services de conseil aux entreprises, un calcul mathématique rigoureux sur le sujet, baptisé Rack cooling Index. Ce dernier mesure l'efficacité du système de refroissement mis en place en le confrontant aux standards et bonnes pratiques de l'industrie. De quoi ajouter à la confusion ambiante.

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