Orange verrouille le poste de travail virtuel

Orange vient de présenter Forfait Informatique, sa solution packagée de poste de travail virtuel. Potentiellement séduisante sur le papier, l’offre montre hélas assez vite ses limites et, surtout, ses verrous tant commerciaux que techniques.

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Un poste de travail, presque clé en main et sans tracas ? C’est ce que vante Orange Business Services avec son Forfait Informatique. Sur sa page Web de présentation, l’opérateur revendique « une prestation complète, packagée et évolutive » qui « ne nécessite aucun équipement matériel ou logiciel, aucune compétence informatique. » Voilà qui, à la première lecture, peut paraître alléchant. Dans les faits, ça l’est rapidement moins.

Une solution onéreuse…

Basée sur les solutions de virtualisation de Citrix, l’offre Forfait Informatique démarre à 99 € HT/mois par poste de travail. Pour ce prix-là, on dispose d’un poste de travail virtuel équipé de la suite Office de Microsoft (2003 ou 2007, au choix), avec un espace de stockage de 500 Mo, un accès à Internet protégé par pare-feu et anti-virus, ainsi que quelques outils tels que PDFmaker pour la production de fichiers PDF, Adobe Acrobat Reader ou encore WinZIP. L’augmentation de l’espace de stockage disponible est possible, à raison de 2 €/mois par gigaoctet supplémentaire.

Pour 16 € de plus mois, il est possible de disposer d’un service de travail collaboratif et de messagerie basé sur Microsoft Exchange, mais aussi de « push mail » et de 500 Mo d’espace de stockage dédié à la messagerie.

A tous ces prix, il convient d’ajouter celui du poste de travail physique qui servira à accéder à l’environnement de travail virtuel, ainsi que les coûts de connexion à Internet permettant cet accès. La facture finale s'avère salée. Un administrateur de parc informatique interrogé brièvement sur le sujet ne cache d'ailleurs pas ses réserves : « ça fait cher. »

… et contraignante…

Pour 6 € par mois et par application, il est possible d’installer des applications métiers sur le poste de travail virtuel. Interrogé sur les conditions de l’opération, un porte-parole d’Orange Business Services précise que « l’installation des applications se fait dans les centres de calcul d’Orange Business Services, par nos équipes, avec l’aide éventuelle de l’éditeur. » En clair : il n’est pas question de laisser son prestataire habituel intervenir sur les postes de travail virtuels pour l’installation de logiciels. Pour autant, et assez paradoxalement, Orange Business Services n’intègre pas de prestation de tierce maintenance applicative à son Forfait Informatique.

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… mais potentiellement sûre

L’accès aux machines virtuelles est protégé par mot de passe. En option, il est possible de demander une authentification forte avec, notamment, le support de SecurID. Mais Orange Business Services n’apporte aucune précision quant à l’éventuel chiffrement des données des postes de travail virtuels dans ses centres de calcul. Reste que celles-ci sont sauvegardées quotidiennement ; les sauvegardes étant accessibles sur demande au helpdesk.

Les postes de travail virtuels proposés par Orange Business Services ne sont accessibles qu’en mode connecté : sans connexion à Internet, il est impossible de travailler. Bien sûr, Orange n’est pas responsable d’une éventuelle panné d’accès réseau côté utilisateur. Mais sa responsabilité peut être engagée en cas d’indisponibilité de service. Sans entrer dans le détail, Orange Business Services indique que « la convention de services du Forfait Informatique stipule très clairement les engagements de qualité de service, notamment les délais de reprise d’un service ou d’une fonctionnalité. » Néanmoins, le « délai [de reprise d’activité] dépend de la ‘sévérité’ de l’incident. » Et de différencier l’incident qui ne concerne qu’un utilisateur sur une application secondaire de celui qui touche tous les utilisateurs d’une application critique. Reste à définir clairement ces notions.

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