Licenciements massifs : après Microsoft, la rumeur enfle chez IBM

Les semaines à venir seront peut-être annonciatrices d’une période très dure pour les salariés de l'IT. Après ceux de Microsoft, les salariés d’IBM s’inquiètent d’un plan massif de licenciements qui serait à l’étude. La rumeur – particulièrement précise – enfle en attendant la parution des résultats semestriels en fin de mois. Elle provient des employés de Big Blue eux-mêmes et est reprise par la blogosphère.

Après Microsoft, IBM. Sur fond de crise, de nouveaux acteurs pas vraiment institutionnels font leur apparition et trouvent écho sur le web : les contre-sites corporate des grands groupes IT. Et, en ce début 2009, leur succès est essentiellement lié aux rumeurs de plans massifs de licenciements dans l’industrie. Cette fois donc, c’est IBM qui est l’objet de toutes les attentions. Un site indépendant du groupe, consacré aux salariés de Big Blue, allianceibm.org, fait état d’une annonce prochaine – un message indique même la date du 23 janvier – d’un vaste plan de licenciements portant sur 16 000 postes dans le monde, soit 4 % de l’effectif total du mastodonte.

IBM a refusé de commenter la rumeur d’autant plus qu’elle provient d’un site administré par Alliance@IBM/Communications Workers of America Local 1701, nouveau syndicat non reconnu par la direction et qui cherche à mobiliser les salariés américains de Big Blue. Sur Ibmemployee.com, forum également dédié aux salariés du groupe, un contributeur affirmant travailler pour la SEC (le gendarme des bourses américaines) confirme la rumeur. Il affirme avoir eu entre les mains un document émanant d’IBM et destiné au gendarme de la bourse américaine, expliquant qu’un plan de licenciements pourrait bien être annoncé le 23 janvier.

La date citée n’est pas neutre. Elle correspond à la période précédant l’annonce des résultats financiers du dernier trimestre 2008, sur lesquels la visibilité est très réduite mais que nombre d’analystes annoncent mauvais. De nombreux commentaires viennent alimenter la rumeur. Certains évoquent des licenciements rampant à l’œuvre depuis de nombreux mois, dans le cadre de transferts de postes vers des activités offshore. D’autres font état de plans plus locaux, notamment concernant la fermeture de l’usine historique de fabrication de semi-conducteurs de Burlington, dans le Vermont.

Le risque d’effet boule de neige

La semaine passée, Microsoft avait fait l’objet du même type de rumeur. Cette fois sur le blog Mini-Microsoft, tenu par un employé anonyme. L’annonce de licenciements chez le premier éditeur mondial pourrait tomber le 15 janvier prochain, quelques jours après la fermeture du CES, le salon de l’électronique grand public de Las Vegas, et une semaine avant l’annonce des résultats trimestriels de Microsoft. 9 000 postes seraient supprimés selon Mini-Microsoft, soit 10 % des effectifs. Selon le site FudZilla, la charrette serait même un peu plus remplie, avec 17 % des effectifs concernés, soit pas loin de 15 000 salariés.

Si ces rumeurs – dans leurs versions les plus alarmistes - devaient se confirmer, près de 65 000 salariés du secteur IT auraient été licenciés chez les trois plus grands groupes mondiaux : IBM, HP/EDS et Microsoft. Soit 7 % du total des effectifs concernés par ces sociétés historiques de l’informatique. Une saignée d’autant plus importante qu’elle pourrait être annonciatrice d’une vague équivalente chez leurs principaux concurrents ou partenaires, sous la pression d’actionnaires pressés de voir la valeur boursière de leur portefeuille retrouver des couleurs.

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