Noyau 3.7 : Linux se rapproche du monde ARM

Le noyau Linux 3.7 se dope aux architectures ARM en proposant un support générique multi plates-formes des processeurs du britannique ainsi que de leurs instructions 64 bits. Une façon de traiter cette architecture qui monte à égalité avec le monde x86.

Quand le support de ARM devient générique dans Linux. La version 3.7 du noyau Linux, dont la version stable a officiellement été publiée cette semaine, est à marquer d’une pierre blanche dans le long cycle de vie de l’OS Open Source. Au centre de toutes les attentions : un support plus étendu des architectures ARM, qui permet à l’OS de traiter ces modèles d’architecture de processeurs, très en vogue dans le monde du numérique et de la mobilité, au même rang que les traditionnelles architectures x86. En tout cas, c'est l’objectif affiché. 

Très concrètement, cette version 3.7 est le premier noyau à proposer un support générique des architectures ARM 32 bits. Un support multi-plates-formes par défaut, qui devrait faciliter l'emploi de systèmes Linux sur ces architectures. Ainsi la 3.7 permet d’exécuter un unique noyau sur plusieurs plates-formes ARM à la fois, sans portage. Jusqu’alors les opérations de portage d’une plate-forme ARM vers une autre relevait du défi, notamment à cause des différentes implémentations de l’architecture au sein des processeurs. Les développeurs devaient ainsi utiliser un noyau différent pour chaque plate-forme et y porter leur code. 

Une première étape vers un support plus générique 

Pour l’heure, il ne s’agit toutefois que d’un premier pas. Seules les plates-formes Highbank (le modèle de processeur utilisé par HP et par Calxeda, pour motoriser ses serveurs ARM) Mvebu (le SoC Armada de Marvell), Picoxcell, Socfpga (les SoC d’Altera), Vexpress (des modèles de cartes mères SoC d’ARM) sont actuellement supportées par cette version 3.7. D’autres plates-formes devraient suivre dans de prochaines mises à jour, promet Olof Johansson, un développeur du noyau, sur la mailing-list. Si, aujourd’hui, ces plates-formes intéressent davantage les constructeurs ARM du monde des serveurs et du monde de l’embarqué, leur extension au monde de l’électronique grand public - à venir donc - devrait contribuer à souder un peu plus le couple Linux-ARM. Une façon de mettre ainsi le support de Linux au même niveau dans le monde du x86 et de ARM. 

Cette idée est également soutenue par le fait le noyau 3.7 supporte les jeux d’instructions 64 bits de ARM - qui subsistent d’ailleurs dans une branche séparée d’ARM 32 bits. Cette architecture ARM 64 bits est également considérée comme la voie qui permettra à ARM de faire son chemin dans le monde des serveurs basse consommation, très prisé par les acteurs du Cloud, des datacenters et des services Web comme Facebook, par exemple.

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