La 4G ne sauvera pas les opérateurs

Pour enrayer la chute du revenu par abonné, les opérateurs mobiles pouvaient fonder leurs espoirs sur l'arrivée de la 4G. Peine perdue selon une étude d'Exane BNP Paribas et d'Arthur D. Little.

Les opérateurs comptent sur la 4G pour faire remonter la facture moyenne de leurs clients. Espoir qui pourrait se révéler largement déçu, selon une étude d'Exane BNP Paribas et Arthur D. Little que dévoile ce matin le quotidien Les Echos. L'étude anticipe pourtant un succès commercial de la 4G en Europe (avec plus d'un smartphone sur deux surfant à 15 ou 20 Mbit/s dès 2016). Mais ce succès ne devrait pas empêcher une baisse du chiffre d'affaires des opérateurs du Vieux Continent, baisse estimée à 2,6 % par an entre 2012 et 2016 par les auteurs de l'étude. En cause : la décroissance des revenus issus des appels vocaux et des SMS qui pèsent toujours lourds dans les chiffres d'affaires d'Orange, SFR, Bouygues Telecomet consorts. Cette étude vient un peu doucher les espoirs du secteur, espoirs qui avaient été ravivés par les résultats d'AT&T et Verizon Wireless outre-Atlantique, deux opérateurs qui ont connu des croissances solides grâce à l'introduction de la 4G. Mais, pour les analystes d'Exane et d'Arthur D. Little, si la 4G représente aux Etats-Unis un progrès majeur par rapport à la 3G locale, elle apparaît en Europe davantage comme une évolution.

70 % de trafic en plus Malgré tout, l'arrivée de la 4G devrait permettre d'améliorer le revenu par abonné issu du trafic données. Selon l'étude, ce dernier passerait à 12 euros par mois pour chaque smartphone 4G en 2016, contre 10 euros pour un terminal 3G aujourd'hui. Le tout alors que la 4G permet d'optimiser l'utilisation des fréquences, en acheminant sur une bande de fréquences équivalente 70 % de trafic supplémentaire par rapport à la 3G. Rappelons qu'Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont chacun dépensé un milliard d'euros pour acheter des fréquences pour la 4G, dépenses auxquelles s'ajoutent les redevances sur l'utilisation desdites fréquences et les investissements dans les réseaux eux-mêmes, sans compter les dépenses non prévues comme celle touchant au parasitage de la réception TNT dans les zones où se déploie la 4G dans la bande des 800 MHz. Enfin, l'éventuel "refarming" de la bande des 1800 MHz, initialement allouée pour un usage 2G, et que Bouygues Telecom demande à utiliser pour la 4G, devrait aussi rajouter son lot de taxes. Selon la Tribune, le gouvernement a déjà transmis un projet en ce sens au régulateur des télécoms, l’Arcep.

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