Open Source : le Cigref dit oui dans l'infrastructure

Dans leur dernier rapport, les entreprises du Cigref cartographient des solutions Open Source, en pointant des degrés de maturité très variables selon les segments. Si les solutions de développement et Internet ont acquis leurs lettres de noblesse et sont considérées comme matures, le reste doit encore évoluer, surtout du côté des applicatifs métiers et de la mobilité.

Les applications Open Source ? Oui, mais pas pour tout, semblent aujourd’hui répondre les membres du Cigref, le Club informatique des grandes entreprises françaises, qui estiment que la maturité de l’offre, côté applications, reste encore très hétérogène. C’est une des conclusions que l’on peut tirer de la dernière étude (2011 - Maturité et gouvernance de l'Open Source : la vision des grandes entreprises) du club qui a décidé d’évaluer l’impact et la perception de l’Open Source auprès des entreprises hexagonales.

Des perceptions contrastées

“Avant, il fallait convaincre que l’Open Source n’était pas une sous-solution. Aujourd’hui, il faut justifier pourquoi on n’en fait pas !”,  explique le Cigref en introduction de son étude, illustrant une adoption - ou du moins une prise en compte certaine - de l’Open Source dans les entreprises. S’il est ainsi clair que le logiciel ouvert semble avoir fait son trou dans le catalogue des références logicielles des entreprises, force est de reconnaître que les segments applicatifs qui ont le plus marqué les entreprises restent, sans surprise, les outils de développements, l’administration et la supervision des réseaux, les CMS, les bases de données, les serveurs et les serveurs d’applications. Ces catégories sont ainsi considérées comme ayant atteint, en moyenne,  leur phase de maturité - l’étude analyse la maturité des différentes solutions libre e, matière d’usage, de technologie et de moyens et attribue à chaque classe de produit cité un niveau de maturité allant de  "Sommeil" à  "Maturité", en passant par "Eveil" et "Croissance" (du moins mature au plus mature).

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Etonnamment, les couches middleware libres - exceptés les serveurs d’applications - semblent être considérées encore avec circonspection par les entreprises. Les solutions d’ETL, ESB et BPM ont en moyenne été jugées comme étant en phase de croissance ou d’éveil. A l’image ded outils de Talend, spécialiste de l’intégration de données notamment, étiquetés en “Croissance”, même s'ils figurent parmi les 50 premiers outils (ceux recevant les meilleures appréciations) sur les 270 solutions listées par les entreprises du Cigref.

Les suites bureautiques jugées “intéressantes”

Le poste de travail Open Source a, lui aussi, encore la vie difficile en entreprise. Si, côté OS, le segment des serveurs est considéré comme mature, celui des postes de travail demeure encore "en éveil". En dépit d’un socle technologique généralement identique, constatent en substance les entreprises sondées. Même son de cloche côté suites bureautiques. Si l’étude donne un coup de projecteur sur les mécanismes d’une migration vers Open Office - généralement au cœur des projets de postes de travail Linux -, il apparaît que les suites bureautiques ne sont pas encore considérées comme étant en phase de croissance ou d’éveil. Les outils bureautiques “sont en train de convaincre. Jugés technologiquement « en croissance », ils intéressent de plus en plus les entreprises comme solution alternative et standard. Mais elles n’investiront dessus que par opportunité pour la plupart”, commente ainsi le Cigref.

Les applicatifs et la mobilité à la traîne

Autre constat étonnant du rapport Cigref, la maturité très balbutiante des outils métiers Open Source, dans le CRM, les ERP et la Business Intelligence, solutions qui tardent visiblement à montrer leur vraie valeur aux yeux du monde professionnel. Si la BI se hisse à un niveau de maturité en “croissance”, les CRM et ERP sont considérés comme étant encore en phase d’éveil, soit tout juste sortis de leur phase de sommeil. Encore loin d’un niveau de maturité propice à leur adoption . “Récemment arrivés dans la communauté Open Source, ils suscitent de l’intérêt parce qu’ils proposent des solutions alternatives à des produits propriétaires de plus en plus chers et complexes. Ils annoncent une promesse de simplification et de maîtrise de ces outils.” En gros, ils servent aujourd'hui de "lièvres" dans les appels d’offres, semble dire le rapport.

Côté outils de collaboration, “s’ils sont en train de faire leur preuve technologiquement, ces outils n’ont pas encore convaincu les entreprises en termes de maturité d’usage”, explique le Cigref. Jabber, MediaWiki sont toutefois cités dans les 50 premiers outils Open Source.

Enfin, les solutions liées à la mobilité sont les seules à être cataloguées comme étant en phase de sommeil. “Bien que technologiquement non matures, les entreprises mettent « un peu » de moyens en œuvre pour les suivre et les promouvoir”, raconte toutefois le rapport, qui liste Android dans les 50 outils les plus citées. Ce segment, à l’image des tablettes tactiles et de l’OS Google, devrait toutefois bénéficier d’une impulsion prochaine.

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