Le G8 accouche d’une charte Open Data

A l’occasion d’une rencontre en Irlande du Nord, les membres du G8 se sont engagés dans la publication des données publiques en publiant et ratifiant pour la première fois une charte de l’Open Data.

Les nations du G8 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Russie) se sont publiquement engagées en faveur de l’Open Data en promettant des plans d’action en matière de publication des données d’ici à la fin de l’année. Les 8 pays, qui se sont rencontrés en Irlande du Nord, sous la présidence du Premier ministre anglais, David Cameron, ont signé cette charte le 18 juin.

Lors de la clôture de l’événement, le G8 a publié sa charte Open Data («Open Data Charter»), définissant les principes ainsi que les bonnes pratiques qu’ils allaient suivre pour publier leurs données, dans des formats standards, afin que le secteur privé puisse les utiliser pour développer des services numériques destinés aux citoyens. Parmi les jeux de données que les 8 pays pourraient publier, on retrouve les statistiques de la criminalité, les données météorologiques, les informations sur la santé, le logement, les transports et enfin l’éducation.

«Le monde assiste à l’explosion d’un mouvement global, facilité par les technologies et les média sociaux et alimenté par l’information - un mouvement doué d’un potentiel énorme pour faire émerger des gouvernements et des entreprises plus responsables, efficaces, réactifs et efficients et pour stimuler la croissance économique. L’Open Data se tient au coeur de ce mouvement mondial», explique ainsi le texte.

La Charte liste alors 5 principes clés que les signataires s’engagent à suivre : Ouvrir par défaut les données («Open Data by default») sauf contrainte juridique ; garantir la qualité et la compréhension des jeux de données aux utilisateurs («Quality and Quantity») ; garantir la publication des données dans des formats ouverts et promouvoir la gratuité lorsque cela est possible («Usable by all») ; partager son expérience avec les autres pays et être transparent sur les processus de publication, les standards ainsi que sur les jeux de données  («Releasing Data for Improved Governance» ); et enfin, encourager la création de valeur à partir des données publiées et publier les données dans un format compréhensible par les machines pour favoriser l’innovation («Releasing Data for Innovation»).

Mise en application d'ici à 2015

Les membres du G8 ont promis qu’ils s’engageraient dans des plans d’action d’ici à la fin 2013, avec une mise en application de la charte d’ici à la fin 2015. La feuille de route est donc clairement établie. Pour Nigel Shadbolt, qui préside l’Open Data Institute au Royaume-Uni, ce soutien des membres du G8 est capital pour s’attaquer de façon urgente aux nombreux problèmes.

Chez nos confrères britanniques de The Telegraph, il explique : «nous avons besoin de cette innovation car nous sommes confrontés à des enjeux sans précédent en tant que société : une population qui grandit avec des bouleversements démographiques différents dans chaque région, la protection de l’environnement, la stabilité économique, la croissance et bien plus encore. Nous considérons l’Open Data comme crucial pour relever ces défis.

L’Open Data est tout simplement un accélérateur de la liberté», explique-t-il. Ajoutant plus loin : «les données publiques permettent d’informer les citoyens sur ce que le gouvernement dépense, sur les contrats qu’il signe, nous informe sur les taux d’infection de nos hôpitaux et contribue au développement d’applications liées aux transports que les gens utilisent pour se déplacer plus facilement d’une ville à l’autre.

L’Open Data permettra également de savoir comment les entreprises paient leurs impôts, dans quelles juridictions et à qui elles appartiennent .» Rappelons que le Royaume-Uni fait office de moteur en Europe en matière de publication des données publiques. Outre la mise en place du portail data.gov.uk, le gouvernement a également fondé l’Open Data Institute.

En France, Etalab construit le modèle hexagonal, via le portail de référence data.gov.fr, ainsi que plusieurs initiatives comme les Data connexions. De nombreuses villes et conseils généraux (comme les Hauts-de-Seine), se sont également engagés dans le mouvement.

Traduit et adapté de l'anglais par la rédaction

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