Le gouvernement britannique travaille à une politique publique du « Cloud-First »

Le cabinet du Premier Ministre britannique s’apprête à créer une politique publique du « Cloud First » , obligeant les départements et ministères à considérer les services de cloud publics comme leur principal canal de dépenses IT. S’exprimant à l’occasion d’une table ronde organisée par Salesforce, Denise McDonagh, en charge du programme de cloud gouvernemental G-Cloud, a affirmé que « tout le monde s’accorde sur le fait que nous devrions mettre en place une politique publique privilégiant le cloud.

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Le cabinet du Premier Ministre britannique s’apprête à créer une politique publique du « Cloud First » , obligeant les départements et ministères à considérer les services de cloud publics comme leur principal canal de dépenses IT.

S’exprimant à l’occasion d’une table ronde organisée par Salesforce, Denise McDonagh, en charge du programme de cloud gouvernemental G-Cloud, a affirmé que « tout le monde s’accorde sur le fait que nous devrions mettre en place une politique publique privilégiant le cloud. Une politique dite Cloud-first constitue un outil essentiel pour faire évoluer les pratiques du gouvernement vers l’achat de services de commodités. »

McDonagh n’a certes pas donné de calendrier, quant à la mise en place d’une telle politique, mais a soutenu que le « Cabinet Office » y travaillait actuellement.

La considération des services Cloud fait déjà parti des critères auxquels les ministères doivent se plier avant de se voir valider leurs demandes d’investissements en IT par les autorités centrales du Cabinet Office.

Le Gouvernement s’est fixé comme objectif que 50% de l’ensemble des dépenses IT passent par le G-Cloud d’ici à 2015. Jusqu’alors, environ 7 millions de livres sterling sur la totalité des dépenses IT du gouvernement (un budget de plusieurs milliards de pounds) a transité via ce programme. Mais McDonagh précise que cette somme est bien plus élevée si l’on prend en compte les dépenses non encore facturées et les commandes en cours. « Au Home Office [le ministère chargé notamment de la sécurité publique, l’équivalent du ministère de l’Intérieur, Ndlr ], quelque 6 millions de livres ont été investis sur le G-cloud cette année », affirme-t-elle. « Nous sommes submergés de propositions par les entreprises qui souhaitent nous aider dans notre migration vers le G-Cloud. Nous avons aujourd’hui encore des obligations avec les contrats en place, la plupart qualifiés par Francis Maude , le ministre du Cabinet Office, de membre de « l’oligopole » . Mais ceux-là arriveront à terme en 2014 / 2015. Et à partir de là, nous assisterons à la mise en place de plus petits contrats. Je considère qu’avec le Cloud, nous pouvons réaliser entre 50 % et 90% d’économies, pour ce qui est de notre coût total de possession (TCO) ».

Répondant aux commentaires de l’ancien patron du G-Cloud, Chris Chant, qui prétendait que le programme G-Cloud était encore lamentablement sous-financé, McDonagh soutient que des programmes sont en cours pour étoffer les équipes, ajoutant que la formation au cloud dans les ministères est un élément clé pour l’adoption de ces services.

Dépasser la traditionnelle résistance

Vivek Kundra, aujourd’hui  vice-président chez Salesforce, également à l’origine d’un politique de Cloud-First aux Etats-Unis, alors qu’il occupait le poste de CIO du pays, s’exprimait également lors de cet événement. Il a affirmé que les principaux enjeux derrière l’adoption du cloud aux US étaient notamment de dépasser la résistance de la « vieille garde », très frileuse pour ce qui concerne l’adoption de nouvelles méthodes de travail.

«Nous avons confronté cette résistance de façon frontal et opté pour le discours suivant : Ok, essayons d’avoir un débat intellectuel honnête sur la sécurité », explique-t-il.

Selon lui, la croissance exponentielle des datacenters du gouvernement, de 432 en 1998 à 2094 aujourd’hui, a conduit à amoindrir la sécurité des systèmes et à favoriser la sous-utilisation des ressources, avec seulement 27% de la capacité utilisée. Ce n’est pas parce que le gouvernement en est l’opérateur qu’ils sont plus sécurisés, commente-t-il. Soutenant toutefois que les économies produites étaient flagrantes. « Nous avons identifié quelque 5 milliards de dollars d’économies en passant au cloud computing. »

Responsabiliser les DSI

Kundra précise que le gouvernement a opté pour une approche agressive vis-à-vis du cloud, en créant une forme de tableau de bord de l’IT, qui affichait une photo de chaque DSI du gouvernement à côté du nombre de projets IT pour lesquels ils étaient tenus responsables, leur planning ainsi que leurs TCO. « Une agence gouvernementale a ainsi vu 45 de ses projets stoppés et 4 abandonnés », indique-t-il. « Les autorités officielles devraient être responsabilisées. » Selon lui, cette méthode a permis de réaliser 3 milliards de dollars d’économies en 6 mois.

Le gouvernement est aujourd’hui au même point avec le Cloud qu’il ne l’était avec l’email en 1995, poursuit-il. « On le considère comme une nouvelle technologie mystérieuse.  Si vous voulez savoir de quoi sera fait le futur, regardez comment fonctionnent les PME. Elles ne construiront pas leur propre système mais, en revanche, le provisionneront sous forme de services en ligne », a conclu Kundra.

Traduit d’un article en anglais de ComputerWeekly par la rédaction

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