Avec Legato, Sierra Wireless veut accélérer le développement M2M

Sierra Wireless annonce sa plate-forme intégrée et Open source de développement M2M/ Legato. Objectif : accélérer le développement de prototypes Machine-to-Machine et les étendre facilement à la mise en production.

Sierra Wireless fait un pas de plus envers la communauté du M2M. Déjà moteur du projet Koneki au sein de la fondation Eclipse, la société annonce Legato, une plate-forme Open Source très intégrée dont la vocation est de proposer un socle pour accélérer la réalisation de prototypes M2M et leur mise en production sur le marché.
L’idée, résume Olivier Pauzet, VP Marketing et Market Strategy M2M Embedded Solutions chez Sierra Wireless, lors d’un entretien avec la rédaction, est de répondre à un problème clé dans le monde de plus en plus en tendance du Machine-to-Machine : celui de la standardisation du socle de base. « Il n’existe pas de solutions actuellement sur le marché, sauf pour le très spécifique. »  Les développeurs doivent en fait réaliser leur propre développement et « adapter des primitives » pour répondre à leurs besoins.
Pour lui, si Linux connait, certes, une très forte attraction dans le monde de l’embarqué, aujourd’hui, « rien n’est néanmoins fait pour faciliter l’introduction de Linux dans le M2M ». A l’inverse de la téléphonie, souligne-t-il, un secteur où Android - basé sur un noyau Linux - fait office de standard du genre. A tel point, poursuit-il, que l’Open Source est devenu un critère déterminant dans le choix d’une plate-forme et d’un OS.
C’est dans ce contexte que Sierra Wireless a décidé de positionner Legato. Cette plate-forme vise ainsi à proposer une solution de base pour démarrer immédiatement les développements en s’adossant à des composants testés et validés et donc capables de répondre aux exigences d’une production industrialisée. Car aujourd’hui, il est certes plus simples de réaliser un prototype, mais « comment l’industrialiser ? Comment répondre aux contraintes des industriels lors des phases de tests et de validation ? », se demande encore Olivier Pauzet.

Legato est en fait composé de trois couches. D’abord une distribution Linux spécialisée, WindRiver dans laquelle sont intégrés des composants Open Source spécifiques au M2M (comme BusyBox, OpenSSL, DHCP, PPP). Cette distribution est également dotée d’un noyau avec un support LTS (Long Term support) assuré par la communauté des industriels du secteur.

Au dessus de cette distribution, on retrouve un framework applicatif, qui « fournit toutes les API essentielles », développées par Sierra Wireless et validées sur les composants hardware du groupe, ainsi qu’une série de composants middleware. Ces API apportent la couche dédiée à la connectivité, pour accéder d’une part au réseau cellulaire (et permettre l’envoi de SMS, de messages vocaux, mais également la configuration et la gestion du réseau) et d’autres à des services cloud (pour les données). Ce framework propose également un environnent de type Sandbox pour exécuter les applications de façon sécurisée, offre un runtime pour exécuter du code C, mais la mission est d’être multi-langage, assure Olivier Pauzet.

A travers ces API, Legato peut se connecter au cloud M2M de Sierra Wireless, AirVantage, et ce via le support du protocole standard Oasis MQTT (Message Queuing Telemetry Transport). Un standard dont la vocation est de remplacer HTTP dans le monde du M2M en prenant en compte les spécificités techniques du segment. IBM a notamment été l’un des premiers à lancer une appliance (MessageSight) reposant sur ce standard.

Dans un premier temps, Legato sera pré-intégré aux composants AirPrime AR et WP de Sierra Wireless dès l’année prochaine, mais Open Source aidant, le code source sera tenu à disposition afin de « pouvoir changer de hardware » et ne pas être limité aux seules plate-formes du groupe. Même chose pour les services cloud : Legato peut se connecter à toutes plates-formes en nuage à condition d’un support du MQTT.

Enfin, dernière brique de l’édifice Legato, une série d’outils de développement qui s’inscrivent dans « la continuité du projet Eclipse Koneki et qui comprennent IDE (Eclipse), des outils de diagnostic ainsi que d’autres basé sur Yocto (un système de templates pour personnaliser une distribution Linux pour l’embarqué)
Bref, tout un environnement pour démarrer rapidement un prototype M2M, connecté au cloud, mais qui peut être facilement étendu à la production, conclut Olivier Pauzet. D’ailleurs, le monde de l’automobile serait déjà intéressé, promet-il. Actuellement la plate-forme est en bêta et testée auprès de certains utilisateurs de Sierra.

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