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VMware : une intégration plus fine de Heptio à VMware PKS… pour gagner en visibilité

VMware pioche dans les ressources d’Heptio pour renforcer son offre autour de Kubernetes, et compte sur leur proximité auprès des développeurs pour se tailler une belle image open source

VMware PKS récolte certes les premiers fruits de l'acquisition d'Heptio, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que VMware apparaisse davantage sur le radar des premiers utilisateurs de Kubernetes.

VMware Essential PKS, lancé cette semaine, est une version de VMware de Heptio Kubernetes Subscription (HKS), sans changements techniques, mais dont les experts Kubernetes chez Heptio se voient rebaptisés en VMware Kubernetes Architects.

VMware Essential PKS cible en fait les utilisateurs qui ne font pas partie de la base existante de clients VMware en matière d’outils de virtualisation. Il prend en charge Kubernetes sur bare-metal, contrairement à VMware PKS (maintenant appelé VMware Enterprise PKS), qui associe Kubernetes avec les logiciels d'infrastructure de VMware et Pivotal. Ces clients-là devraient être intéressés par les outils Kubernetes personnalisées bâtis sur des composants open source, mais auront toutefois besoin d'un support pour se mettre à niveau, affirme VMware. « Il s'agit probablement d'une toute petite partie du marché total de VMware, un gain collatéral de l'acquisition de Heptio », explique d’ailleurs Gary Chen, analyste chez IDC. « De très gros et importants clients VMware pourraient utiliser cela pour les clouds privés, mais avec Heptio, il s’agit d'améliorer la position de VMware dans la communauté open source où VMware a besoin de développeurs et d'une crédibilité en matière d’approche cloud-native. »

VMware en retard

La plupart des entreprises n'ont pas encore mis en production des architectures de containers et Kubernetes. VMware a donc une carte à jouer et, avec Heptio, peut s'attirer une audience clé, bien qu'il y ait aussi beaucoup de concurrence dans la gestion de Kubernetes, tant sur site que dans le cloud privé.

Il est vrai que le marché s’est déjà construit : OpenShift Container Platform (Red Hat) sortira en  version 4.0 cette année et supporte Kubernetes depuis plus de trois ans. Google Kubernetes Engine apporte également des fonctions sur site.  Les grandes entreprises peuvent également bénéficier de support chez Google, Microsoft et Amazon pour évaluer leurs déploiements personnalisés.

Et, logiquement,  les clients VMware  sentent que le vent va tourner en faveur des fournisseurs de cloud, comme AWS ou Google, en matière de services cloud.  VMware propose ici  un service managé Cloud PKS, mais son empreinte est faible par rapport aux grands fournisseurs de cloud. 

« VMware est arrivé en retard, et le temps qu'ils sortent leur solution, nous nous sommes interrogés sur sa pertinence », souligne Gary McKay, release manager chez Somos, spécialiste gestion de registre pour les clients de télécommunications. « Je ne considère pas VMware comme une option à long terme. »

Somos s’appuie toujours sur une infrastructure vSphere sur site, mais utilise aussi Amazon EKS pour les applications en containers. Kubernetes a une courbe d'apprentissage abrupte, mais même si Somos est une petite société (environ 25 développeurs), elle dépense encore en support chez AWS pour avoir accès aux experts de Kubernetes pour avoir réponses aux questions sur le déploiement d'applications Kubernetes, indique le responsable.

Avec Heptio, VMware veut changer cette image dans les entreprises. Heptio, et en particulier, Craig McLuckie et Joe Beda,  les co-fondateurs de la société, redorent le blason de VMware dans le monde de l'open source, où il doit affronter une réputation tenace de fournisseur de logiciels propriétaires. Ces deux cadres pourront également renforcer l'influence de VMware au sein de la communauté Kubernetes. Mais tout cela prendra du temps à se concrétiser dans les produits, tandis que les concurrents, eux, continueront d’avancer.

« VMware a des atouts en tant que spécialiste d'infrastructure, et Pivotal apporte de la force du côté des développeurs, mais ils ont besoin de connecter ces deux mondes plus efficacement », conclut Gary Chen.

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