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Cigref et Syntec Numérique appellent à l’union sacrée entre DSI et acteurs IT

Pour éviter les faillites et les dérives, les deux associations d’acheteurs et de fournisseurs IT appellent à respecter un guide de bonne conduite en six points. Et rendent un hommage appuyé au monde de la santé.

Le premier représente les responsables IT des grands groupes français et du secteur public. Le second regroupe un vaste éventail d’acteurs informatiques (logiciel, cloud, service, etc.) du pays. D’un côté les clients, de l’autre les fournisseurs. En cette période troublée, les deux viennent de publier un appel conjoint – sous forme d’union sacrée – signé de la main de leurs deux présidents respectifs – Bernard Duverneuil, pour le Cigref ; Godefroy de Bentzmann, pour Syntec Numérique.

Il faut dire que la situation est compliquée, voire très compliquée, pour les uns comme pour les autres.

Les acheteurs de technologie se retrouvent pour beaucoup dans un contexte de quasi-récession. La tentation est donc grande de réduire leurs coûts, de couper dans leurs budgets, notamment IT, ou de redéployer des ressources et des contrats (vers le cloud et la communication unifiée pour soutenir le télétravail). Avec pour conséquence de fragiliser certains prestataires – « les plus fragiles » soulignent les deux présidents.

Chômage partiel dans les DSI. Arrêt de projets IT. Ajournement de contrats de prestation. Le boom de Zoom ne doit pas cacher une situation délicate.

 « De nombreuses entreprises […] ont été obligées de recourir, au sein de leurs directions numériques, à des mesures de chômage partiel, à l’arrêt de projets informatiques, à l’ajournement de contrats de prestation en régie ou au forfait », constatent conjointement Syntec Numérique et le Cigref. Bref, le boom de Zoom et des autres acteurs du collaboratif ne doit pas cacher une situation globale délicate.

En sens inverse, la tentation est également grande d’instrumentaliser la crise pour faire pression sur les fournisseurs.

Dans ce contexte tendu, le Cigref et Syntec Numérique appellent « solennellement » (sic) leurs adhérents à une compréhension mutuelle des difficultés de chacun pour aider les uns et les autres à passer la crise.

Six principes de relations contractuelles en temps de crise

Concrètement, les deux associations ont déterminé six bonnes pratiques – une sorte de guide de bonne conduite – à mettre en œuvre « avec tout le discernement dont [les adhérents] sauront faire preuve », ajoutent les deux présidents.

Ces principes sont :

Principe de résilience : le plus possible, honorer les contrats en cours, « sans céder au désarroi provoqué par la crise », pour participer au maintien de l’activité et préparer les conditions de la reprise.

Principe de proportionnalité : Ce principe veut lutter contre les effets d’aubaine. « Les ajournements, résiliations, interruptions, annulations de contrats doivent être proportionnés aux enjeux de perte de chiffre d’affaires en lien avec la crise sanitaire ».

Principe de gradualité : les donneurs d’ordre et les prestataires sont appelés à définir, dans le dialogue, des plans de baisse de charge progressifs, en préparant, dans toute la mesure du possible, la sortie de crise et la reprise d’activité.

Principe de différenciation : les modifications de contrat doivent le moins possible toucher les prestataires les plus faibles et le moins en capacité de supporter la baisse de chiffre d’affaires.

Principe de responsabilité : respecter, voire réduire, des délais de paiement des prestataires les plus faibles. « Une nécessité absolue », soulignent les deux associations.

Principe de solidarité : en fonction du secteur d’activité des donneurs d’ordres – particulièrement ceux impliqués dans la lutte contre la pandémie ou ceux dont les conséquences de la pandémie sur leur activité sont paroxystiques –, leurs prestataires seront attentifs aux conditions de préservation de la capacité de leurs clients à sortir de la crise.

Le Cigref et Syntec Numérique : « Nous ne remercierons jamais assez le monde de la santé »

« Les systèmes d’information ont tenu, les réseaux de télécommunication supportent la charge ». C’est par ces mots que le Cigref et Syntec Numérique ont tenu à saluer le travail « des femmes et des hommes qui permettent de maintenir en fonction les systèmes numériques sans lesquels la nation ne saurait continuer à fonctionner ».

Au passage, dans ce texte signé des deux organisations, un hommage appuyé est rendu au monde de la santé « que nous ne remercierons jamais assez pour son engagement dans la lutte contre la pandémie ».

Un monde qui doit bénéficier à plein du principe de solidarité (numéro 6 de la liste ci-dessus).

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