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ChatGPT Plus : OpenAI lance une première version payante de ChatGPT

Des informations circulaient sous forme de formulaires Google, elles sont désormais confirmées. Le 1er février, OpenAI a lancé la version pilote d’un forfait payant pour accéder à son célèbre agent conversationnel. D’autres suivront prochainement.

Pour la somme de 20 dollars par mois, les abonnés à ce service auront un accès privilégié à l’application bâtie sur le modèle NLG GPT-3.5. Ils pourront continuer à utiliser l’outil lors des pics de trafics. Ils bénéficieront de temps de réponse plus court et d’un accès prioritaire aux nouvelles fonctionnalités et améliorations proposées par OpenAI. Pour le moment, seuls les usagers résidant aux États-Unis peuvent s’abonner à ChatGPT Plus, mais l’entreprise a déjà mis en place une liste d’attente pour l’ouvrir à davantage de pays. Cet accès au service payant sera « bientôt » généralisé à d’autres pays et régions.

OpenAI veut d’abord absorber le coût d’exécution de ChatGPT

Selon Reuters, une note d’un analyste de la banque suisse UBS, s’appuyant sur les données de trafic affichées par SimilarWeb, estime que ChatGPT a dépassé les 100 millions d’utilisateurs actifs en janvier 2023, seulement deux mois après son lancement, soit 13 millions de visiteurs uniques par jour.

Comme OpenAI n’a pas synchronisé son propre outil d’analyse d’audience à SimilarWeb, et que les estimations de trafic pour le mois de janvier n’ont pas été publiées par SimilarWeb, l’information est difficilement vérifiable. 

Néanmoins, les coûts d’exécution d’un tel modèle largement accessible au public semblent considérables. Au lancement de ChatGPT, Sam Altman, CEO d’OpenAI, estimait que chaque discussion coûtait en moyenne un peu moins de dix centimes de dollar.

Pour autant, l’entreprise ne prévoit pas de supprimer l’accès gratuit à ChatGPT. « En offrant cette formule d’abonnement, nous pourrons contribuer à la mise en place d’un accès gratuit pour le plus grand nombre de personnes possible », écrit OpenAI dans un communiqué.

De fait, l’entreprise a besoin de tous les usagers qui exploitent cette technologie. Affiner un modèle de cette envergure pour le rendre véritablement utile réclame non seulement beaucoup d’utilisateurs, mais aussi des utilisateurs actifs, qui transmettent leurs retours.

ChatGPT Plus, une offre pour les professionnels qui ne dit pas son nom

L’offre ChatGPT Plus n’est pas présentée comme une version « Pro » de l’agent conversationnel, mais le prix de l’abonnement, somme toute élevé pour un particulier, le destine davantage à un usage dans un cadre professionnel.

« Nous avons vu des utilisateurs trouver de la valeur dans toute une série de cas d’usage professionnels, notamment la rédaction et l’édition de contenu, le brainstorming d’idées, l’aide à la programmation et l’apprentissage de nouveaux sujets », note OpenAI.

Or la propension du modèle sous-jacent à exposer des erreurs, de fausses informations, ou à en créer, limite de facto la pertinence de recourir à cette solution payante, surtout en milieu professionnel.

Si OpenAI assure avoir réalisé « plusieurs mises à jour majeures » de son application, les listes de modifications sont très peu détaillées.

La question du droit d’auteur, une épine dans le pied d’OpenAI

Plus problématique encore, les données accessibles publiquement, sur lesquelles le modèle sous-jacent a été entraîné, ne sont que partiellement ouvertes.

« Les modèles de la série GPT-3 sont pré-entraînés sur un large éventail de données textuelles libres disponibles publiquement », lit-on dans une note de transparence de Microsoft au sujet d’Azure OpenAI. « Ces données proviennent d’une combinaison d’exploration du Web (plus précisément d’une version filtrée de Common Crawl, qui comprend un large éventail de textes provenant d’Internet et constitue 60 % de l’ensemble de données de pré-entraînement pondéré) et d’ensembles de données de qualité supérieure, notamment une version étendue de l’ensemble de données WebText, deux corpus de livres basés sur Internet et Wikipédia en anglais ». Le modèle sous-jacent de ChatGPT a également été entraîné sur du code informatique, issue des dépôts publics de GitHub.

 OpenAI se réfère à l’avis du United States Patent and Trademark Office (USPTO), l’équivalent de l’INPI en France, affirmant qu’OpenAI semble agir au nom du « fair use ». Ce même avis daté de mars 2020 rappelle que la question du droit d’auteur n’est toutefois pas résolue. Un sujet qui risque de crisper certains services juridiques d’entreprise.

Plusieurs offres commerciales à venir

Quant à ceux qui estiment qu’en vertu des avantages proposés par la version payante et les capacités perfectibles de ChatGPT le prix réclamé est trop élevé, OpenAI attend leurs retours. « Nous prévoyons d’affiner et d’étendre cette offre en fonction de vos commentaires et de vos besoins », assure la société. « Nous étudions des options pour proposer des abonnements à moindre coût, des forfaits pour les entreprises, et l’introduction de pack de données [ce qui suggérait que l’entraînement de ChatGPT pourrait être affiné pour certaines activités, N.D.L.R] pour une plus grande disponibilité ».

OpenAI se prépare également à lancer une liste d’attente pour donner accès à une API ChatGPT.

De son côté, Microsoft, qui compte investir plusieurs milliards de dollars dans OpenAI et qui s’est déjà vu octroyer une licence d’exploitation commerciale exclusive pour GPT-3, prévoit d’intégrer une fonctionnalité de résumé des réunions (Intelligent Recap) établie sur le modèle GPT-3.5 dans Teams Premium. Cette licence de l’outil collaboratif, disponible depuis le 1er février, inclut davantage de fonctionnalités pour les entreprises.

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