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IA agentique : Agntcy rejoint (lui aussi) la Linux Foundation

Agntcy recoupe MCP et Agent2Agent, mais ajoute des normes proposées pour un éventail plus large de couches réseau dans l’« Internet des agents », encore en pleine émergence.

Et un de plus. Un autre standard consacré aux flux de travail agentiques a été accepté cette semaine par la Linux Foundation. Pour rappel, à la fin du mois de juin, Google avait annoncé confier son protocole Agent2Agent à l’association promotrice de l’open source.

Agntcy a été lancé pour la première fois en mars par un consortium comprenant Outshift, la filiale incubatrice de Cisco, Galileo et LangChain. Selon un communiqué de presse de Cisco, Google Cloud est justement parmi les nouveaux membres d’Agntcy aux côtés de Dell, Red Hat et Oracle.

« Nous voulons construire l’intégralité de l’Internet des agents, c’est-à-dire la manière dont vous découvrez, composez, déployez et évaluez les systèmes multiagents », avançait Vijoy Pandey, vice-président senior et directeur général d’Outshift, lors d’une interview accordée en avril à Informa TechTarget [propriétaire du MagIT]. « Tout comme Internet a permis la composition, le déploiement, la découverte et l’observabilité des machines virtuelles et des serveurs bare metal, puis le cloud pour les SaaS et autres services, nous voulons faire la même chose pour les agents IA ».

Agntcy et A2A sous l’égide de la Linux Foundation

L’IA agentique est un concept émergent dans lequel des réseaux de systèmes logiciels appelés agents, pilotés par de grands modèles de langage, collaborent de manière autonome pour exécuter des flux de travail. Bien que les agents et orchestrateurs IA soient proposés par les principaux fournisseurs de cloud et éditeurs tels que ServiceNow, Atlassian et IBM, les flux de travail agentiques à grande échelle qui couvrent plusieurs frameworks et réseaux en sont encore à leurs débuts. Le protocole MCP (Model Context Protocol), créé à l’origine par Anthropic, s’est imposé comme la norme pour connecter les agents IA aux jeux de données et aux outils. A2A se concentre sur la manière dont les agents IA communiquent entre eux.

Agntcy recoupe en partie A2A, mais est également interopérable avec le projet de Google et MCP, celui d’Anthropic. La principale différence réside dans le fait qu’Agntcy propose un ensemble de protocoles qui, selon ses promoteurs, prendront en charge des flux de travail agentiques plus sophistiqués et à plus grande échelle que les deux autres.

Parmi ceux-ci figure le Secure Low-Latency Interactive Messaging (SLIM), qui « prend en charge divers modèles de communication tels que requête-réponse, publication-abonnement, fire-and-forget et streaming », selon la documentation GitHub. SLIM intègre également des fonctionnalités de sécurité réseau, d’authentification, d’autorisation, et de chiffrement de bout en bout.

« Le projet Agntcy […] permet aux agents A2A et aux serveurs MCP d’être détectables via les répertoires Agntcy, visibles et transparents grâce aux SDK d’observabilité d’Agntcy. Ils sont capables d’échanger des messages de manière efficace et sécurisée à grande échelle via SLIM », selon une déclaration envoyée par e-mail par un porte-parole de Cisco cette semaine. « Cisco est représenté aux comités de pilotage technique Agntcy et d’A2A afin de renforcer son engagement à aligner davantage les deux entités. »

Au moment de publier cet article, les représentants de Google n’avaient pas répondu à une demande de commentaires sur la manière dont A2A et Agntcy seront davantage intégrés.

Le « Far West » des flux de travail agentiques

Les analystes du secteur se sont dits généralement sceptiques quant aux normes précoces qui se chevauchent. Toutefois, le soutien apporté à Agntcy par des fournisseurs de renom est un bon signe pour le projet.

« Agntcy semble intéressé par la création de répertoires et l’approfondissement de la communication réseau [par rapport aux autres protocoles], il a donc un certain potentiel pour favoriser l’émergence d’un “Internet des agents”, si l’on adhère à l’idée qu’une telle chose se produira », déclare Shamus McGillicuddy, analyste chez Enterprise Management Associates. « Avec la Linux Foundation en place et d’autres fournisseurs à bord, il bénéficie d’une plus grande légitimité et d’une plus grande chance d’être adopté et de disposer d’une communauté qui stimule l’innovation. »

Pourtant, « tout ce secteur ressemble être un Far West », ajoute l’analyste. « Il est difficile de savoir quoi adopter, auprès de qui s’engager. »

Le fait que les deux projets soient placés sous l’égide de la Linux Foundation, que les promoteurs de MCP ont pour objectif de confier leur protooole à une fondation open source, pourrait à terme permettre de consolider les normes, envisage Rob Strechay, analyste chez TheCube Research.

« J’espère que la Linux Foundation, sur la base des contributions, choisira un gagnant. Le défi sera le délai dans lequel un gagnant sera désigné », anticipe Rob Strechay. « Dans ces cas, la réduction de la latence [du réseau] sera l’enjeu principal, comme c’est déjà le cas dans de nombreux déploiements d’IA. »

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