Compensations : l’offre de Target plombée par trois banques

L’offre de l’enseigne d’une compensation de 19 M$ aux émetteurs de cartes bancaires pour les conséquences de l’incident de sécurité dont elle a été victime a fait long feu.

Selon le Wall Street Journal, Citigroup, Capital One et JP Morgan Chase ont rejeté l’offre de Target pour compenser leurs pertes liées aux suites de l’incident de sécurité dont l’enseigne a été victime fin 2013. Suffisant pour faire tomber l’offre à l’eau.

De fait, le détaillant américain avait accepté, fin avril, de verser 19 M$ aux banques ayant émis des cartes MasterCard compromises à l’occasion de l’attaque informatique dont il a été victime. Cette somme visait à compenser les pertes engendrées notamment par la réémission des cartes concernées, mais également par les usages frauduleux de celles-ci.

Cette offre était toutefois assortie d’une condition : que 90 % des comptes MasterCard concernés l’acceptent. Scott Kennedy, président de Target en charge des services financiers, assurait alors espérer un niveau élevé d’acceptation de la part des banques émettrices : « Target entend continuer de se défendre vigoureusement face aux estimations réalisées par MasterCard au nom des émetteurs de cartes qui n’acceptent pas notre offre », avait-il alors ajouté.

Mais pour les trois banques concernées, l’offre de l’enseigne serait bien insuffisante. Et ce n’est pas une première. Début mai, les conseillers d’institutions financières plus modestes se sont déjà opposés à l’offre de Target. Et il ne s’agit encore là que des négociations impliquant les émetteurs de cartes MasterCard : d’autres négociations sont en cours, en parallèle, avec Visa notamment.

Pour mémoire, les détails de 40 millions de cartes bancaires ont été compromis à l’occasion de l’intrusion dont Target a été victime entre le 27 novembre et le 15 décembre 2013. Mais les noms, adresses postales, adresses e-mail, et numéros de téléphone de jusqu’à 70 millions de clients de l’enseigne auraient également été compromis.

Jusqu’à 3 millions de détails de cartes bancaires auraient été vendus sur le marché noir et utilisés frauduleusement avant que les banques émettrices n’annulent toutes les cartes concernées.

Enfin, fin mars dernier, Target a proposé 10 M$ aux victimes de son intrusion engagées dans une poursuite en nom collectif, soit environ 10 000 $ par plaignant. Cette offre est soutenue par les avocats des plaignants.

 

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