IBM

IBM conclut un premier trimestre 2016 difficile

Big Blue a vue ses revenus reculer de 5% au premier trimestre et son bénéfice net plonger de 13,5%. La division systèmes (serveurs, stockage, OS) est particulièrement affectée avec un plongeon de 25% de ses ventes.

Chez IBM, l’orchestre continue de jouer pendant la tempête, à l'image de ce qui s'était déjà passé au dernier trimestre 2015. Hier, Big Blue a annoncé que son chiffre d’affaires pour le premier trimestre calendaire 2016 avait encore reculé de 5% sur un an, à 18,7 milliards de dollars tandis que son bénéfice net plongeait de 13,5% à 2 milliards de dollars.

Des résultats médiocres dans un contexte social dégradé

Ces résultats tombent alors que Big Blue est engagé dans un vaste plan social (IBM ne communique pas sur les chiffres exacts, mais il porterait sur plusieurs dizaines de milliers de postes dans le monde dont plus de 1500 en France). Ce plan vise à réduire les coûts de main-d’œuvre, mais aussi à aligner les compétences sur ses nouveaux besoins. En clair, IBM prévoit en parallèle de ses suppressions fermes de postes de licencier un certain nombre de salariés, dont les compétences ne sont plus requises pour les remplacer par des salariés aux compétences adéquates.

La CEO d’IBM, Ginny Rometti, préfére de son côté mettre en avant les progrès qu’IBM « a réalisés en aidant nos clients à mettre en œuvre de nouvelles solutions cognitives et des plates-formes de cloud hybrides » [ Comme quoi on peut prêcher en faveur du cognitif pour ses clients et ne pas vouloir former ses salariés aux nouveaux métiers en interne, NDLA].

Les activités stratégiques en croissance, tandis que le cœur de métier historique patine

Les activités qu’IBM qualifient d’impératifs stratégiques (le cloud, l’analytique et l’engagement clients) ont vu leurs revenus progresser de 14% sur un an en partie du fait d’acquisitions et en partie du fait d’une organisation plutôt créative du nouveau reporting de la firme. Les revenus des activités cloud( qui chez IBM recouvre le cloud privé, le cloud public et l’hybride) ont progressé de 34% au premier trimestre. Sur les 12 derniers mois, ils ont atteint 10,8 Md$. Les revenus dérivés des activités analytiques ont quant à eux progressé de 7% au premier trimestre tandis que ceux issus de la mobilité ont bondi de 88%. Les activités sécurité ont enfin progressé de 18% sur les trois premiers mois de l’année, tandis que le social reculait de 1%.

La bonne santé de ces activités en croissance peine toutefois à masquer les difficultés rencontrées par IBM dans ses activités traditionnelles qui représentent encore près des deux tiers de son chiffre d’affaires. Le problème est qu’il va devenir de plus en plus difficile de faire le point sur la santé réelle de ces activités au vu de l’obfuscation résultant de la réorganisation de la firme. Big Blue vient en effet de refondre en profondeur l’organisation de ses différents segments d’activités, ce qui rend difficile les comparaisons avec les résultats antérieurs et encore plus délicat les analyses par lignes de produits.

Les revenus de la division systèmes en pleine déroute

Une chose est toutefois certaine, le trimestre a été calamiteux pour les activités systèmes de Big Blue. Les revenus dérivés de la division systèmes ont plongé de 20% au premier trimestre en grande partie du fait de la dégradation des ventes de matériels. Les ventes de grands systèmes, en fin de cycle, se sont ainsi effondrées de 42%, tandis que celles des systèmes Power connaissaient « un recul à deux chiffres ». Big Blue note toutefois la montée en puissance d'OpenPower et des ventes de systèmes Power sous Linux

Petite consolation, les marges de l’activité systèmes restent confortables (57,2% de marge brute) et sont même en progression. Notons que les revenus dérivés des licences de systèmes d’exploitation – autrefois rattachées à l’activité logicielle – sont désormais intégrés à ceux du segment systèmes et qu’ils n’ont reculé que de 7% sur un an.

Il ne faut sans doute pas attendre d’amélioration significative pour les revenus serveurs de Big Blue au second trimestre et sans doute pas non plus au troisième trimestre, puisque les prochaines mises à jours importantes des gammes Mainframe et Power n’auront pas lieu avant la fin du 3e trimestre 2016.

Les ventes de systèmes de stockage ont quant à elles poursuivi leur érosion, avec un recul de 6% sur un an (et encore IBM a pu compter sur les revenus dérivés de son acquisition de Cleversafe). IBM note toutefois que ses ventes de systèmes objets, de systèmes Flash et de solutions de SDS sont globalement en hausse. Au total, les ventes de la division systèmes – 1,7 Md$ - ne pèsent plus que 9% des revenus totaux d’IBM.

Les services au ralenti et l’ex Software Group toujours à la peine

Côté services, la situation est plus ou moins stabilisée. Le nouveau segment Global Business Services (qui inclut le  consulting, les services de processus  et la gestion d’applications) a vu ses revenus reculer de 2% à 4,1 Md$. Les revenus du segment Technology Services & Cloud Platforms (qui incluent les services d’infrastructure, le support et le middleware d’intégration) ont quant à eux progressé de 2% à 7,4 Md$.

Enfin, les revenus du segment solutions cognitives ont été stables à 4 Md$. Ce segment est pour l’essentiel constitué de l’ex-Software Group (Cognos, DB2, Informix, Lotus, Platform, Rational, SPSS, Tivoli… ) amputé des revenus du middleware d’intégration (WebSphere) et des revenus des systèmes d’exploitation (zOS, z/VSE, z/TPF…). Il intègre désormais les revenus dérivés des logiciels métiers, ainsi que ceux des logiciels transactionnels de Big Blue et les revenus dérivés des activités Watson, Watson Health, Watson IoT. IBM y a aussi réintégré une partie des revenus dérivés du support logiciel autrefois intégrés aux revenus de GTS.

 

Pour approfondir sur Mainframes

Close