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OpenStack : une pénurie de compétences qui pénalise les déploiements

Les entreprises qui ont entamé des déploiements d’OpenStack peinent souvent à trouver les bons profils expérimentés.

Alors que le Cloud entre de plus en plus dans les entreprises, OpenStack semble lui aussi emprunter la même voie. Toutefois, si le choix se porte sur cette plateforme Open Source, la quête du  bon spécialiste, avec les bonnes compétences, relève du parcours du combattant.

Selon le cabinet d’étude 451 Research, les revenus du marché d’OpenStack devraient dépasser les 5 milliards de dollars en 2020, soit un taux de croissance annuel de 35%. « Nous nous attendons à une progression des revenus dans tous les secteurs et dans toutes les zones géographiques », soutient Al Sadowski, vice-président du cabinet. Pour soutenir cette croissance, les fournisseurs technologiques se sont mis à  la recherche les perles rares, très rares.

Faire face à de nouveaux enjeux

Déployer OpenStack peut en effet être compliqué. Surtout, bâtir une infrastructure OpenStack « from scratch » est une tâche particulièrement ardue qui nécessite beaucoup d’intégration. Cette complexité vient du fait que l’écosystème OpenStack est encore immature. Les standards Open Source ont été établis en 2010, dans les labos de la Nasa et de RackSpace. Deux ans plus tard, les développements ont été cédés à l’OpenStack Foundation, une fondation indépendante. Le projet regroupe désormais plusieurs douzaines de composants, comme des services de messaging et des ressources de compute.

Mais ces différents standards sont encore émergents et l’infrastructure est encore en développement. Ainsi, les entreprises se retrouvent à confronter à des outils de gestion et d’intégration rudimentaires. Selon des chiffres collectés par l’éditeur Open Source Suse, 65% des entreprises, interrogées dans le cadre d’une étude, estiment « difficiles » leurs déploiements OpenStack.

 OpenStack, un potentiel pour l’emploi

Les difficultés posées par les implémentations OpenStack a, du coup, créé une forte demande pour d’une part les services managés et, d’autre part, des professionnels IT doués de compétences OpenStack. Résultat, le marché des services OpenStack devrait croître à un taux annuel moyen de 32,9% jusqu’en 2019 (selon les chiffres de RnR Market Research).

L’expertise étant rare mais la demande insistante, le nombre d’offres de postes liés à OpenStack augmente presque mécaniquement. « Ces 4 dernières années, nous avons assisté à une augmentation constante de la demande d’experts OpenStack », souligne Terence Chiu, vice-président d’Indeed Prime, la branche spécialisée IT du site d’emploi Indeed.com. En 2012, on ne trouvait aucun poste sur le site. Aujourd’hui, quelque 1 500 offres sont publiées tous les jours.

Pourtant, puisque l’infrastructure est relativement récente, peu de spécialistes IT ont les bonnes compétences OpenStack. Et, évidemment, ceux qui ont le bon profil demandent des salaires élevés. « Les candidats avec de l’expérience peuvent facilement se faire entre 100 000$ et 140 000$ », affirme-t-il.

Les 4 raisons de l’adoption d’OpenStack

Combler les lacunes

Résultats, les fournisseurs tentent de résoudre ce problème de pénurie des compétences. En avril 2016, l’OpenStack Foundation a présenté son premier programme de certification à destination des administrateurs OpenStack. Le programme cible les professionnels du secteur avec au moins 6 mois d’expérience dans l’administration du système Open Source. L’examen est basé sur OpenStack Liberty – la 12e version de la plateforme – et porte sur le compute, le stockage et le réseau. Les candidats doivent effectuer des tâches d’administration, et résoudre certains problèmes en ligne de commande et via le tableau de bord Horizon. Les tests coûtent 300$ et prennent deux heures et demie. En 5 mois, 500 professionnels ont passé l’examen. 500 autres envisagent de passer les tests de certification – ces chiffres ont été dévoilés lors de l’OpenStack Summit de Barcelone.

En plus de ces certifications, la fondation a travaillé avec des partenaires pour développer plusieurs programmes de formation. Des dizaines d’entreprises, comme Mirantis, RackSpace, Suse et la Linux Foundation, proposent des formations sur OpenStack. Nombre d’entre elles sont listées sur l’OpenStack Marketplace. La Linux Foundation, par exemple, propose une formation nommée « Essentials of Openstack Administration », une série de cours destinée à ceux qui déploient des applications et des infrastructures sur OpenStack. D’autres certifications et programmes de formations sont en cours d’élaboration.

« Au fur et à mesure que le nombre de certifiés augmente, des nouvelles certifications, adaptées cette fois –ci à d’autres fonctions, devraient apparaître - comme les architectures, les développeurs. Le périmètre de couverture devrait aussi s’étendre à d’autres secteurs, comme celui du SDN (Software Defined Network) », affirme Lauren Sell, vice-président du marketing à l’OpenStack Foundation.

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