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Kaspersky fait appel de la décision du ministère de l’Intérieur américain

Invoquant des préjudices financiers et une atteinte à sa réputation, l’éditeur vient d’engager une procédure contre la décision d’exclusion prononcée précédemment à son encontre par le gouvernement américain.

Kaspersky vient d’annoncer avoir engagé une action en justice contre l’exclusion décidée mi-septembre à son encontre par le ministère de l’Intérieur américain (DHS). Celle-ci contraignait les administrations publiques à procéder à un inventaire complet des produits de l’éditeur russe présents dans leur infrastructure informatique, à définir des projets de remplacement, et à les faire entrer en applications sous 90 jours. L’exclusion a depuis été prolongée d’une disposition législative qui doit entrer en vigueur le 1er octobre 2018.

Mais Kaspersky ne l’entend manifestement pas de cette oreille. Dans un communiqué de presse, l’éditeur « affirme que la décision du DHS est inconstitutionnelle et fondée sur des sources publiques subjectives et non techniques, telles que des reportages non corroborés dans les médias, des allégations, et des rumeurs ».

Kaspersky souligne au passage l’absence de preuve produites par le DHS pour justifier sa décision. De fait, Jeannette Manfra, secrétaire assistante aux communications et à la cybersécurité, au sein de la direction de la protection et des programmes nationaux du DHS, a reconnu – non sans avoir tenté d’esquiver la question – ne pas disposer « d’élément de preuve concluante », à l’occasion d’une audition par une commission parlementaire.

De son côté, Eugène Kaspersky, Pdg de l’éditeur russe, déplore notamment de ne pas avoir « eu l’occasion de se prononcer équitablement sur les allégations ». Lui aussi devait être entendu par les parlementaires américains, mais son audience n’a toujours pas eu lieu. Et d’estimer avoir fait la démonstration de sa volonté de coopérer, en évoquant notamment son initiative de transparence.

Dans son communiqué, l’éditeur estime que « les actions du DHS ont injustement eu des répercussions négatives sur la réputation de l’entreprise au sein du secteur de la sécurité informatique, et sur ses ventes aux Etats-Unis ». Force est de constater que certains concurrents de Kaspersky n’ont pas manqué de profiter de l’opportunité que leur a offerte la décision du DHS pour pousser leurs produits, sans beaucoup de réserves.

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