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Cyberzen mise sur la réalité virtuelle pour sensibiliser à la cybersécurité
La jeune pousse a développé plusieurs scénarios, en s’appuyant les travaux de Stanislas Dehaene, afin de faire passer des messages clés de manière non rébarbative. Avec parmi les premiers thèmes abordés, le télétravail.
Vous êtes assis à la table à manger. Une réunion en ligne doit commencer dans deux minutes. Que faites-vous pour vous assurer de ne pas être dérangé ? Pour être sûr que personne ne risque d’entendre ce qui va se dire ? Ce scénario, classique pour le télétravailleur bien rodé, peut réserver bon nombre de surprises à celui qui ne l’a jamais pratiqué.
C’est ce que Cyberzen propose d’expérimenter, casque de réalité virtuelle rivé sur la tête. L’ensemble est ludique, rapide, efficace. Et suffisamment bien pensé pour pouvoir même piéger le télétravailleur aguerri. Mais ce n’est que l’un des exercices de sensibilisation à la cybersécurité construit et mis en scène par Cyberzen. Récemment, une nouvelle expérience a été développée pour sensibiliser aux risques associés aux déplacements en train.
Jean-Philippe Gaulier, cofondateur de la jeune pousse, explique que l’ensemble est construit en s’appuyant sur les travaux du psychologue cognitif Stanislas Dehaene, dans un effort visant à obtenir l’impact le plus important possible. Le recours à la réalité virtuelle permet ainsi de renforcer l’isolation du sujet et donc, de mieux canaliser son attention.
L’exercice est construit suivant une logique de point-and-click simple et répétitif : l’idée est d’amener l’utilisateur à se construire l’habitude de réfléchir à ce qu’il doit faire avant d’entrer dans sa réunion, par exemple. Et puis, « il y a un retour immédiat » : « l’idée est de dire au cerveau “oui tu as raison” ou “non tu as tort” et d’expliquer pourquoi, car c’est ainsi qu’il apprend ». Le tout est en outre accompagné d’une bande musicale pensée pour aider à la mise en situation.
Jean-Philippe GaulierCofondateur de Cyberzen
Pour Jean-Philippe Gaulier, il s’agit véritablement de faire passer des notions clés, rapidement, et de manière indolore : « en trois minutes, vous passez par un premier scénario et après, je n’ai plus besoin de vous raconter quoi que ce soit dessus ». De quoi éviter les écueils de certaines approches plus « rébarbatives ».
Cyberzen propose ses formations VR – traduites en 11 langues – sous la forme de sessions à la journée ou à la demi-journée. Les casques sont alors mis à disposition et prêts à l’emploi. Mais les entreprises déjà équipées peuvent également souscrire une licence pour profiter des contenus proposés.
Jean-Philippe Gaulier n’appréhende pas cette approche comme concurrente de celles portées par exemple par Conscio Technologies avec sa plateforme Sensiware, mais plutôt complémentaire. Et cela ne serait-ce que parce que l’utilisation du casque de réalité virtuelle nécessite une présence physique. Cyberzen propose aussi des vidéos diffusées sur YouTube, intégrées à un Moodle pour proposer un questionnaire d’évaluation à remplir après consultation.
Mais cela ne vaut pas nécessairement pour l’application mobile développée par Cyberzen autour de certains termes mis en avant sur la plateforme cybermalveillance. Là encore, la pédagogie passe par une approche ludique, entre cartes d’apprentissage, et quizz – en mode entraînement ou challenge – ou encore de véritables mini-jeux. La jeune pousse a d’ailleurs développé des jeux de sensibilisation, sur ordinateur, autour, par exemple, de l’ingénierie sociale.