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DevOps : Gartner recommande d’orchestrer la chaîne d’outils

La mise en place d’une stratégie DevOps nécessite le déploiement d’une chaîne d’outils de plus en plus complexes et donc de plus en plus ramifiée. Gartner recommande d’y ajouter une couche d’orchestration pour éviter les traditionnels goulets d’étranglement.

Sans orchestration de la chaîne d’outils, DevOps peinera à tenir toutes ses promesses. C’est une des conclusions tirées d’une note de recherche du cabinet d’étude Gartner, publiée en septembre 2016 par David Paul Williams et Thomas Murphy, et que LeMagIT s’est procuré en exclusivité.

Pour Gartner, il est un constat évident : lorsqu’il est aujourd’hui mis en place dans les entreprises, DevOps, qui rappelons-le, consiste à raccourcir les cycles de développement et de mise en production en connectant les équipes développement et d’exploitation, repose sur une chaîne de nombre d’outils distincts. Une approche encore artisanale, marquée par un marché certes peu mature.

Une absence de communication entre outils

Toutefois, en créant des silos dans cette chaîne d’outils, composés d’éléments qui ne communiquent pas ensemble – voire ne sont pas interopérables du tout -, les entreprises ne parviennent pas à « comprendre où se situent les goulets d'étranglement dans le processus de livraison des applications », explique la note de recherche. Et ces goulets d’étranglement freinent logiquement l’accélération promise  par DevOps. Et pour Gartner, ce problème est clé, car « les initiatives DevOps continuent de gagner en complexité, incitant de nombreuses entités informatiques à rechercher des outils qui offrent davantage de contrôle et de visibilité sur le processus DevOps tout entier ».

Il faut dire que les principes sur lesquels se repose DevOps ne sont, à la base, que peu techniques, ni même liés à une approche technologique. En rapprochant des équipes IT de l’exploitation – deux équipes qui jusqu’alors se parlaient peu-, DevOps pose au départ des difficultés d’ordre organisationnel au sein d’une entreprise. L’outillage ne sert qu’à traduire ces processus DevOps. Si aujourd’hui, Chef, Puppet ou encore Jenkins sont souvent cités comme des facilitateurs, peu de fournisseurs abordent cette notion pourtant essentielle de l’orchestration de ces outils. Pourtant, DevOps implique d’avoir une vue d’ensemble des processus impliqués et une forte collaboration et communication à chacune des étapes.

« Alors que les entreprises cherchent à mettre en place des chaînes d'outils pour venir en l'appui des pratiques DevOps, elles se retrouvent confrontées à de nombreux problèmes, notamment l'intégration des outils et l'automatisation des activités à travers le processus DevOps », soulignent encore les deux analystes.

La mise en place d’une stratégie adaptée en matière d’orchestration de l’outillage DevOps fait logiquement partie des premières recommandations énoncées par Gartner dans sa note de recherche. Mais encore une fois, tout n’est pas si simple. Car « même si des capacités d'orchestration sont incluses dans de nombreux outils, la décision portant sur leur mode d'utilisation doit être planifiée et gérée ».

Une méthode itérative

Gartner recommande donc de commencer « l'orchestration par le domaine présentant la plus grande contrainte pour votre pratique DevOps »  et de mettre en place un processus d’évaluation global. Enfin il conseille de « redévelopper ou remplacer les intégrations tactiques à mesure que des impératifs plus sophistiqués verront le jour ». Une approche itérative en somme.

Restera ensuite à sélectionner les bons outils d’orchestration. Le cabinet d’analyste recommande de passer au cible 7 fonctions clé : des interfaces personnalisées aux rôles ; contrôle de l’activité ; possibilités d’intégration aux autres outils ; mise en place de workflow ; automatisation des activités ; collaboration entre membres de l’équipe ; et enfin création de rapports détaillés.

Mais attention prévient le cabinet d’étude, il convient aussi de minimiser le nombre d’orchestrateur de la chaîne d’outils.  « Les outils d'orchestration partent d'une partie spécifique de la chaîne d'outils et s'étendent au fil du temps aux domaines adjacents. Le domaine d'où part un outil définit ses points forts et ses points faibles », commente Gartner. Il s’agit donc de connaître la bonne porte d’entrée.

Et ce nombre d’orchestrateur devra enfin résulter, pense savoir Gartner, d’un compromis : celui de la centralisation ou de la duplication de l’orchestration. « Si vous utilisez de multiples solutions d'orchestration, fixez des limites strictes concernant la couverture et la portée de la chaîne d'outils (par exemple, préproduction, lancement et configuration), avec des transferts entre les orchestrateurs. » De quoi alors laisser la place à des experts DevOps dans les entreprises.

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