France Digitale montre le dynamisme des start-ups en France

Pour sceller dans le marbre sa création, France Digitale a publié, avec le cabinet Ernst & Young, un baromètre de la performances des entreprises du numérique en France. Bilan : un fort dynamisme ainsi qu’un partage de la valeur plus ouvert, assis sur les aides à l’innovation.

Mais comment fonctionnent ces start-up innovantes en France ? C’est notamment pour répondre à cette question que l’association France Digitale a officialisé hier sa création, en présence de Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Innovation et de l'Économie numérique. Un nouveau lobby en France, en mode associatif, qui mêle à parité investisseurs et entrepreneurs (à 50 / 50 ) et dont la vocation est d’être le plus représentatif de cet éco-système et de se faire l’écho des besoins de cette couche française de l’innovation auprès des pouvoirs publics, notamment.

Une mission que les deux présidents, Marie Ekland, associée chez Elaia Partners, et Marc Ménasé, président fondateur de Meninvest, prennent très à coeur, indiquant dans un entretien donné à nos confrères des Echos : «Nous aurons réussi notre pari le jour où une société issue de l'innovation numérique intègrera le CAC40».  Transformer ces start-up en entreprises de taille intémédiaire plus établies, et ce, alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Premier ministre de François Hollande, prépare la mise en place de sa prochaine réforme fiscale. Il convient alors de créer un éco-système de l’innovation favorable afin de cultiver ce terreau fertile en France.

Terreau ? Justement. Les quelque 100 membres de cette association, parmi lesquels on retrouve notamment DailyMotion, E-Buzzing, Scoop.it, aux côtés de Captain Dash, Covoiturage.fr, Appfire - pour n’en citer que certains - comptent marquer leur entrée dans la sphère des lobbies de l’innovation en livrant une cartographie de ces jeunes entreprises innovantes en France, qu’elle présente comme un moteur de la relance de l’économie du pays.

Ce baromètre, publié en partenariat avec Ernst & Young, vise à donner un état de la performance économique et sociale de ces start-ups. L’étude repose sur les réponses de 108 entreprises (dont 66 en Ile-de-France) financées par des capitaux-risqueurs à hauteur de 7,7 millions d’euros en moyenne depuis leur création, âgées de 7 ans en moyenne. Les chiffres de ces sociétés (dont les noms n’ont pas été cités) ont été collectés sur la période 2010 - 2011. Bilan : si les sociétés du baromètre font preuve d’un fort dynamisme, l’étude révèle également une nécessité de l’aide à l’innovation sans laquelle «rien ne serait possible».

Premier constat, «l’hypercroissance» de ces sociétés, note Ernst & Young, qui fait état d’une progression de 33% du chiffre d’affaires moyen entre 2010 et 2011. En cumulé, il passe de 753 millions d’euros en 2010 à plus de 1 milliard d’euros en 2011. Et plus surprenant, la part de CA généré à l’international. Celle-ci pèse, en 2011, 28 % des revenus moyens de ces 108 sociétés (contre 27% en 2010). 11% sont générés en Europe.

Autre signe positif, les effectifs des sociétés interrogées affichent une courbe ascendante de + 24% entre 2010 et 2011, montrant ainsi un dynamisme dans le recrutement. Ces sociétés forment un vivier d’embauche, semble nous dire ce baromètre, d’autant plus que dans 87 % des cas, l’embauche débouche sur un CDI. L’âge moyen de ces employés est de 32 ans et de 42 ans pour les dirigeants. Notons également que l’écart entre le salaire des dirigeants et le salaire moyen est réduit (un ration de 2,6 en moyenne), mettant ainsi en exergue  «un meilleur partage de la valeur», conclut l’étude, qui indique également que 83% ont recours à des instruments de capital pour motiver leur troupes en 2011.

Enfin, en 2011, 67% des entreprises interrogées se sont appuyées sur le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) et 70% sur OSEO. «Rien ne serait possible sans la présence d’entrepreneurs talentueux, l’existence et la pérennisation des aides à l’innovation (JEI, CIR, OSEO), qui pourraient être élargies et le soutien des capitaux-risqueurs», termine Ernst & Young dans son étude. De quoi alimenter l’argumentaire de France Digitale.

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