Orange et Publicis dotent la France d'un fonds d'investissement stratégique

France Télécom - Orange et Publicis Groupe ont officiellement annoncé la création de leur fonds d'investissement commun dont le but est de financer les start-ups françaises et européennes à tous les stades de leur évolution. Doté d'une capacité initiale d'investissement de 150 millions d'euros, ce fonds vise également à combler les lacunes d'un modèle français et placer l'Hexagone à un niveau international.

Alors que ce jour, le Premier ministre français François Fillon annonce les grandes lignes de son plan de rigueur, où certains postes clé des dépenses gouvernementales devraient être coupés, Orange et Publicis font front commun pour promouvoir l'innovation en France. A la clé, l'inauguration d'un fonds d'investissement capital risque de 150 millions d'euros dont le but est de soutenir financièrement les start-up hexagonales et européennes à chaque étape de leur développement.

Le fonds entend cibler les acteurs de l'économie numérique, globalement, citant tour à tour les secteur du e-marketing, du e-commerce, des contenus et services mobiles, des jeux en ligne, des réseaux sociaux. Mais il compte également investir dans les secteurs d'activité liés aux infrastructures, comme dans le middleware, le Cloud, les paiements en ligne, sans oublier la sécurité.

Une approche visiblement plus étendue que les autres initiatives qui se sont montées en France ces dernières années. On se souvient de l'ISAI, créé en 2008 par six noms du Web français (Orianne Garcia (terrafemina), Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), Tariq Krim (Netvibes), Geoffroy Roux de Bezieux (Virgin Mobile), Stéphane Treppoz (Sarenza) et Ouriel Ohayon (TechCrunch France)), du fonds d'investissement initié par Xavier Niels, baptisé Kima Ventures, ou encore, plus récemment, du vaste projet "Le Camping" créé par Silicon Sentier en association avec Google France et BNP Paribas notamment. Tous étaient principalement concentrés sur les phases d'amorçage de start-up françaises, évoluant sur le segment du Web.

Le fonds emmené par Orange - France Télécom et Publicis s'interessera quant à lui aux différentes phases des jeunes pousses. Leur phase d'amorçage, que le fonds financera jusqu'à 500 000 euros  ; de 500 000 à 2 millions d'euros pour la phase suivante (on parle d'early stage) et jusqu'à 20 millions d'euros pour la phase de croissance. Enfin - et c'est un point important - Orange et Publicis n'excluent pas d'investir à terme dans des jeunes entreprises "hors Europe", associés à des partenaires américains et asiatiques.

Placer la France sur l'échiquier mondial

Ce dernier point illustre les ambitions internationales du fonds, qui entend ainsi donner le change aux ténors américains du genre. En clair, positionner la France en première ligne sur ce créneau. "Depuis trop longtemps, le capital investissement français souffre de l’absence d’un écosystème robuste associant jeunes entreprises en devenir, grands groupes, centres de recherche et mécanismes publics" souligne Stéphane Richard, Pdg de France Télécom - Orange, dans un communiqué. Un point sur lequel s'accorde également Maurice Levy, Président du Directoire de Publicis Groupe : "Partout en Europe, de jeunes entreprises bouillonnent d’idées fortes et novatrices mais n’obtiennent pas le soutien financier qu’elles méritent."

Il faut ajouter que le financement des start-up en France avait connu, avec la loi de finance 2011, une faiblesse. Le coup de rabot sur les exonérations fiscales du statut de Jeunes Entreprises Innovantes (JEI) avait semé la zizanie, notamment dans le logiciel français.

Des 150 millions d'euros initiaux, injectés par Stéphane Richard et Maurice Levy, le fonds entend inviter d'autres entités pour offrir une capacité d'investissement de l'ordre de 300 millions d'euros. Les deux partenaires précisent que le fonds sera contrôlé par une équipe indépendante et les "décisions d’investissement seront prises au sein d’un Comité d’investissement indépendant de France Télécom-Orange et de Publicis Groupe".

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