Automatisation : l’adoption progresse dans les banques et les assurances

L’automatisation de processus, soutenu par le Machine Learning et le Big Data, a la capacité de réduire les coûts, même si ces économies restent surévaluées.

L’automatisation de processus a le vent en poupe et ce sont les compagnies d’assurance qui s’y sont risquées en premier. C’est une des conclusions que l’on peut retenir d’une étude réalisée par le cabinet indépendant E2E Research, pour le compte de Cognizant.

Automatisation

Cette étude, réalisée auprès de plus de 500 responsables dirigeants aux Etats-Unis et en Europe (40%), montrent que si les assureurs restent les pionniers dans l’adoption des procédures automatisées, les services bancaires et financiers demeurent encore les plus importants consommateurs de ce que l’étude baptise des robots logiciels (comprendre toute activité, gérée auparavant manuellement, désormais automatisée par le recours aux nouvelles technologies).

Derrière ce concept d’automatisation se cachent certaines des grandes tendances de l’IT moderne : le Machine Learning et l’Intelligence Artificielle - bien sûr - mais aussi le Big Data et l’analytique pour donner du sens aux informations et données collectées et fédérées par les deux premiers.

Entre 25% et 40% des processus impactés par l’automatisation

L’étude révèle qu’en moyenne, les répondants disposent d’un bon niveau d’adoption d’outils d’automatisation. Ils évaluent à une fourchette de 25% à 40% de leurs processus impactés par l’automatisation. La moitié des répondants estiment que l’automatisation devrait, d’ici 3 à 5 ans, améliorer leurs processus métiers ; 44% leurs processus analytiques. Elément important, la mise en place de procédures automatisées a permis à un répondant sur cinq de réduire ses coûts de l’ordre de 15% l’année dernière.

Chez les compagnies d’assurances, un quart des répondants soutiennent avoir fait baisser leurs coûts de 15% d’une année sur l’autre avec des processus automatisés – avec par exemple l’automatisation des tâches de back-office.

Du côté des banques, la moitié des professionnels du secteur estiment à 10% la croissance des revenus liée à l’IPA (Intelligent Process Automation) – grâce à l’analyse de données qui en résulte. Presque trois banques sur quatre s’attendent à obtenir des gains identiques d’ici trois à cinq ans, révèle encore cette étude.

Les prémices de l’automatisation

Pourtant, si globalement, les répondants considèrent élevé leur niveau d’adoption, ils confirment n’en être qu’aux débuts des déploiements – et donc des possibilités – au regard des capacités des technologies du marché. Si la tendance prend pied dans toutes les industries, résume Gajen Kandiah, Executive Vice President, en charge des Business Process Services chez Cognizant, de nombreux processus au sein des entreprises demeurent encore manuels, là où l’automatisation n’a pas encore percée. Toutefois, note-t-il encore, la tendance devrait rapidement s’accélérer.

Mais, comme le précisent nos confrères britanniques de ComputerWeekly, l’analyse des premiers projets, réalisée par le cabinet Alsbridge, montre que les fournisseurs de services IT placent la barre trop haute en matière d’économies potentielles sur le court terme. Ces fournisseurs parlent de 45% d’économies sur les services IT et jusqu’à 60% sur les services gérés sur le long terme - essentiellement dû à des réductions d’effectif. Mais pour Alsbridge, les données sont rarement disponibles. Ce qui ressort est que les économies sont bien moins importantes.

Homan Haghighi, le directeur d’Alsbridge, confirme qu’il existe un fossé entre ce que peut amener l’automatisation sur le court terme et les économies prévues sur le long terme. « L’automatisation a certes la capacité à modifier les services IT, mais chaque implémentation correspond à des risques en matière de déploiement et d’exécution. »

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